Un record historique

Le défenseur libanais du 1. FC Köln Youssef Mohamad a battu un record dont il se serait bien passé : l’expulsion la plus prématurée de l’histoire de la Bundesliga, 87 secondes après le début de la saison ! Réduits à dix, les Geissböcke se sont inclinés face au néo-promu Kaiserslautern.

Et voilà, c’est reparti pour un tour : premières bières, première Currywurst, premier stade presque plein, premières écharpes tendues, premiers chants, la Bundesliga est bien de retour. On débute cette saison avec une affiche historique entre deux Traditionsverein, Cologne et Kaiserslautern, de retour dans l’élite après quatre ans de purgatoire. La dernière confrontation entre les deux équipes, en mai 2008, avait d’ailleurs permis à Kaiserslautern d’éviter miraculeusement une relégation en Dritte Liga, avec une victoire 3-0 contre un Cologne déjà assuré de sa promotion. Deux ans plus tard, on retrouve ces deux clubs mythiques dans l’élite et c’est tant mieux.

Ça c’est du jubilé

Le match va démarrer sur les chapeaux de roue avec l’expulsion logique du défenseur colonais Youssef Mohamad pour une faute de dernier recours sur l’Autrichien Hoffer. Après seulement 87 secondes de jeu, un record ! Et un bien triste début de saison pour le joueur libanais qui fêtait un jubilé, style son centième match sous le maillot du 1. FC Köln ou quelque chose du genre, je n’ai pas très bien compris ce qu’a raconté le speaker. L’autre malheureux dans l’histoire, c’est Lukas Podolski. L’an passé, Prinz Poldi réclamait de jouer en pointe et non comme demi gauche. Son entraîneur Zvonimir Soldo l’avait exaucé pour cette ouverture de saison en l’alignant en attaque aux côtés de Novakovic. Las, après l’expulsion, le milieu défensif Yalcin devait céder sa place à Pezzoni qui allait se positionner en défense centrale, le demi droit Lanig glissait dans l’axe, le demi gauche Jajalo passait à droite et Podolski se retrouvait milieu gauche. Rassure-toi, je ne vais pas t’embêter toute la saison avec ce genre de considérations tactiques mais c’est le premier match de la saison, je suis encore plein de bonnes résolutions. Et puis, on était plus sobre que d’habitude, il faisait tellement chaud que l’alcool devait s’évaporer au fur et à mesure : c’est très joli le toit en verre du RheinEnergieStadion mais quand il fait déjà plus de 30 degrés et que le soleil tape, on a un peu l’impression d’être réincarné en salade sous une serre. C’est sans doute pour ça qu’on a fini la soirée à la Flotte.

La bourde

Malgré son infériorité numérique, Cologne va ouvrir le score sur une grosse boulette du gardien des Roten Teufel Tobias Sippel, qui a relâché un coup franc anodin dans les pieds de Milivoje Novakovic, qui ne pouvait décemment pas laisser passer pareil cadeau. Manifestement, le gardien espoir de Kaiserslautern n’est pas encore tout à fait prêt pour le poste de gardien titulaire en équipe d’Allemagne que d’aucuns lui prédisent. Il se rachètera toutefois avec trois belles parades sur deux coups francs de Podolski et un tir de Petit. En face, il n’y avait pas grand-chose à signaler, à part une volée de Tiffert détournée par le gardien Mondragon. Même à onze contre dix, Kaiserslautern ne parvenait guère à se montrer dangereux.

Le doublé de Lakic

On était en train de se dire que ce Kaiserslautern était vraiment faible en se créant aussi peu d’occasions contre une défense centrale colonaise pourtant privée de ses deux titulaires habituels, l’expulsé Mohamad et le Brésilien Geromel, blessé, lorsque Srdjan Lakic a reçu un ballon à vingt mètre du but adverse. Le buteur croate du 1. FCK a eu tout loisir de se retourner et d’armer une frappe imparable dans le petit filet. C’était un nouveau coup dur pour les Domstädter qui avaient choisi de spéculer sur leur maigre avantage. Et qui ne parviendront finalement même pas à sauver un point : une grosse tergiversation dans la défense après une percée d’Ilicevic a permis à Lakic de glisser le Torfabrik (le ballon officiel de la Bundesliga) hors de portée de Mondragon pour offrir la victoire à ses couleurs à six minutes du terme. En contre, Ivo Ilicevic ajoutera un troisième but pour fêter dignement le retour des Roten Teufel dans l’élite. Même si elle ne nous a pas laissé une impression phénoménale, cette équipe de Kaiserslautern a parfaitement su tirer profit des circonstances, avec cette petite dose de réussite qui accompagne souvent les promus. Les Rote Teufel peuvent ainsi accueillir sans pression le Bayern Munich le week-end prochain. Quant au 1. FC Köln, il espérait profiter de la venue d’un néo-promu pour bien lancer sa saison, c’est raté. Sachant que lors des trois prochains matchs, les Geissböcke ont deux déplacements très périlleux à Brême et Munich, il ne faudra pas se rater lors de la venue au RheinEnergieStadion de l’autre promu, St. Pauli, lors de la troisième journée. Sinon, la crise ne sera déjà pas loin…

1. FC Köln – 1. FC Kaiserslautern 1-3 (1-0)

RheinEnergieStadion, 49’200 spectateurs.
Arbitre : M. Brych.
Buts : 8e Novakovic (1-0), 70e Lakic (1-1), 84e Lakic (1-2), 88e Ilicevic (1-3).
Köln : Mondragon ; Brecko, Mohamad, McKenna, Salger ; Lanig, Petit (86e Ehret), Yalcin (14e Pezzoni), Jajalo ; Novakovic, Podolski (78e Freis).
Kaiserslautern : Sippel ; Dick, Amedick, Rodnei, Bugera (46e Jessen) ; Tiffert, Bilek, Moravek (78e Nemec), Kirch (46e Ilicevic) ; Lakic, Hoffer.
Cartons jaunes : 37e Dick, 56e Jessen, 78e Podolski.
Carton rouge : 2e Mohamad (faute de dernier recours).
Notes : Cologne sans Geromel, Chihi ni Schorch (blessés), Kaiserslautern sans de Witt (blessé).

Écrit par Julien Mouquin