La Nati est toujours en vie

Tonnerre dans le ciel bâlois ! La Nati a réussi à marquer quatre buts dont trois dans le jeu. Et Marco Streller a mis fin à la malédiction des attaquants suisses… Même s’il y a toujours le même déchet chez certains et le même manque de réussite chez d’autres, la victoire est là et ça soulage.

La pression était à son paroxysme avant d’affronter des Gallois décimés par les blessures. C’est en effet une Nati au pied du mur qui devait s’imposer hier soir, sous peine de tirer une croix définitive sur l’Euro 2012.  L’ambiance dans le Parc St-Jacques était évidemment plus tendue qu’euphorique. Entre des journalistes prêts à aiguiser leurs plumes et des spectateurs exigeants, les joueurs suisses n’avaient pas le droit à l’erreur. Dans les vestiaires peu de changements faits par «Gottmar» qui semble s’être transformé tout d’un coup en «Flopmar» (ou aussi «Coachmar» et «Witzfeld» selon 20 Minutes…) dans la tête de nombreux supporters helvètes. Malgré la prestation décevante du match à Podgorica, notre paire d’attaquants était de nouveau alignée et ce choix semblait logique : en pleine fine ces dernières semaines sur cette même pelouse, serait-ce la soirée du déclic pour les mal-aimés Frei et Streller ? Derrière, l’éviction de Scott Sutter était logique, Stefan Lichtsteiner, de retour de suspension, étant sans doute l’un des meilleurs latéraux droits d’Europe.
La première constatation est que le Parc St-Jacques est loin d’avoir fait le plein. Alors que 32’500 billets avaient été vendus, le speaker va annoncer 26’000 spectateurs ! Il y a donc 6’500 événementiels qui avaient acheté le package pour les deux matches (Suisse – Angleterre et Suisse – Pays-de-Galles) et qui ont préféré rester chez eux… S’ils comptent sur la réception de l’Ukraine à la Praille en novembre pour reconquérir le public romand, ils vont pouvoir bien rigoler.

Streller : quel sens du but !

Les 21 minutes initiales vont se résumer à quatre erreurs. Erreur de marquage de la défense galloise et but de Valentin Stocker, grossière erreur de Gokhan Inler doublée d’un placement défectueux de Grichting et but de Gareth Bale, énorme dévissé de Streller et but… de Streller ! Eh oui, après 3 ans de disette en sélection, le grand pin a enfin mis fin à la malédiction, mais on ne peut pas dire qu’il l’a fait exprès. La quatrième erreur ? Lancer un Diego Benaglio diminué dans l’arène ou comment gaspiller un changement pour rien. De là à dire qu’Hitzfeld n’a pas entière confiance en Wölfli…

On se dit alors que la réussite qui nous a manqué depuis si longtemps arrive enfin, mais on va vite déchanter. La Nati est brouillonne et le Pays de Galles a également son Vucinic en la personne de Gareth Bale qui fut un danger constant durant les 90 minutes. Le côté droit Lichtsteiner-Barnetta sera complètement dépassé tout au long du match, évitant de peu un deuxième avertissement synonyme d’expulsion, à l’image d’une défense suisse où même Grichting semblait aux abois. Heureusement il y avait de la concurrence côté gallois avec une arrière-garde aussi fébrile qu’une candidate à Miss Suisse au moment de répondre à une question sur la politique internationale, mais qui est quand même pour la paix dans le monde.

Frei toujours muet

La seconde mi-temps ne sera de loin pas convaincante, avec une équipe de Suisse brouillonne et sans idées, comme toujours sous l’ère Hitzfeld. Aussi titré soit-il, ce dernier n’arrive décidément pas à sublimer ses joueurs mais ce n’est pas nouveau. La Suisse va finalement assurer l’essentiel en fin de match, donnant au score des allures de trompe l’œil. Un sentiment d’inquiétude plutôt que d’euphorie entoure cette victoire, on est loin d’être rassurés car ce fut bien laborieux par moments, à l’image d’une possession relativement faible face à une équipe clairement inférieure. Sans quelques coups de massue de l’arbitre, les visiteurs auraient pu faire bien mieux que cette lourde défaite. Dire que les Gallois avaient douze absents… La Suisse, elle, en a onze depuis quelque temps, mais ils sont sur le terrain. Et ce n’est pas la nouvelle triste prestation d’Alex Frei qui rassurera les coeurs helvétiques. Combatif mais terriblement maladroit, en particulier sur les balles arrêtées, le capitaine de la Nati s’est attiré les sifflets d’une frange minoritaire mais bruyante du Parc-Saint-Jacques, ce qui ne manquera pas de faire les choux gras de la presse à sensation ces prochaines semaines.
La Suisse peut désormais se préparer à une longue pause hivernale, agrémentée par deux rencontres amicales qui n’intéresseront personne, jusqu’au prochain match officiel à Sofia en mars 2011. Rien n’est perdu pour le onze d’Ottmar Hitzfeld même si le sans-faute est désormais requis. Une équipe qui a perdu contre le Luxembourg avant de se qualifier pour le Mondial peut tout à fait perdre ses deux premiers matches de qualif et gagner son ticket pour l’Euro, non ? Les M21 l’ont fait, eux.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Suisse – Pays de Galles 4-1 (2-1)

Parc Saint-Jacques, 26’000 spect.
Arbitre : Hamer (Lux).
Buts : 8e Stocker. 13e Bale 1-1. 21e Streller 2-1. 82e Inler (penalty) 3-1. 89e Stocker 4-1.
Suisse : Benaglio (8e Wölfli); Lichtsteiner, Von Bergen, Grichting, Ziegler; Barnetta, Inler, Schwegler (90e Fernandes), Stocker; Frei (79e Derdiyok); Streller.
Pays de Galles : Hennessey; Blake (54e Ribeiro), J. Collins, Williams (76e Morison), D. Collins; Crofts, Vaughan (89e MacDonald); Edwards, King, Bale; Church.
Cartons jaunes : 7e King. 18e Lichtsteiner. 34e Barnetta. 70e J. Collins.

Écrit par Adrien Bongi et Grégory Soldati

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15 Commentaires

  1. J’ai pasvu le match, donc je peux pas dire grand-chose. Si ce n’est qu’après une si longue disette, reléguer Frei sur le banc n’aurait mais alors rien de scandaleux, contrairement à ce qui a pu être écrit sur CR. Et cela dit sans oublier les services rendus à la patrie.

    En revanche, coup de gueule contre l’ASF. Y en a carrément marre d’avoir toutes les rencontres amicales pourries à Genève qui, forcément n’attirent pas grand monde, ce qui donne ensuite un bon prétexte pour ne pas y placer des matchs à enjeu.

    Quand je pense qu’on va réguliérement à St-Gall qui siffle la Nati 90 minutes durant, quand je vois que St-Jacques accueille plus de spectateur pour un 2ème tour de Coupe de Suisse entre Bâle et Münschenstein que pour un match de l’équipe nationale, je suis vraiment écoeuré.

    On veut une Nati qui tourne, qui va jouer à Neuchâtel et son nouveau stade, qui va jouer à Genève et son stade de 30’000 places. Putain, l’Ukraine au mois de novembre, il y aura 12’000 couillons, comme il y en aurait un peu partout en Suisse le même nombre pour cette mirifique affiche. Et j’entends déjà ces messieurs de l’ASF claironner: « Regardez, la Suisse ne fait pas recette au bout du lac. On va jouer les matchs à enjeux au Lachen ».

  2. Les matchs à Bâle sont une très bonne chose…. Au niveau de la qualité de l’organisation et du reste.

    Et d’habitude c’est plein à Bâle ! Sauf que les gens en avaient sûrement marre de voir cette équipe somnifère.

    Match à Genève ? J’en ai fait quand le stade était pas fini. Non merci !

    Match à Neuchâtel ? Encore moins ! Pour mettre 12’000 pelés dans le stade ? Que les autorités Neuchâtel décrète l’état d’urgence parce que le stade est plein ?

    Déjà qu’il faut attendre 10 minutes à la pause pour pouvoir avoir une bière et un hamburger (froid) quand ya 3200 personnes… j’ose pas imaginer quand le stade est plein. Mais bon il l’est jamais donc tant mieux…

    Ce qui serait surtout logique c’est de jouer à Berne. Un magnifique stade, centré et qui s’appelle Stade de Suisse. Bravo d’avoir mis du synthétique c’était une super idée….

  3. Lichsteiner un des meilleurs latéral droit d’Europe! J’ai bien cru que je m’étoufais en lisant ça! Non sérieux. Il est bon mais de loin pas domminant à cette place par rapport aux meilleurs européens. Si il est déjà à la peine contre Galles (voir 5ème paragraphes)…

  4. Lichtsteiner est un des meilleurs, il est juste un peu moins bon ces derniers temps avec la Nati.

    Cette victoire fait plaisir, on va continuer d’y croire un peu, parce qu’on est des supporters, mais franchement…après le match nul du Monténégro chez les rostbeefs, ça va être dur…

    Il faut compter sur un écroulement de Vucinic & co, pendant que la Nati vole de victoire en victoire. Même là, ça m’étonnerais pas que les barrages passent par un victroire en Angleterre

    Sinon on a les M21….après les M17

  5. Effectivement, un Suisse-Ukraine à la Praille c’est pas un cadeau… Il y aura à tout péter 12’000 personnes, car l’adversaire et la température ne sont pas ce qu’il y a de plus attractif.
    Cela en fait beaucoup des « affiches » à Genève: Suisse-Bulgarie (9’500 courageux), Suisse-Norvève (16’000), Suisse-Moldavie (20’000), Suisse-Chypre (15’000). Waow, merci l’ASF!
    OK, on a eu droit aux Pays-Bas en 2007.
    Et je ne parle par des matchs (Italie, Albanie) où on avait l’impression que la Suisse jouait à l’extérieur (ne voyez pas là un commentaire xénophobe!)

  6. Perso, je me réjouis que la Nati retourne jouer à Berne.
    Paraît que le stade va revenir à la vraie herbe verte qu’on arrose et tout.
    À la fin de la présente saison.
    (Source: Blick, navré.)

    Halte aux matches de la Nati décentrés!
    St-Gall, Genève, fini!
    Berne, Bâle, pis c’est tout.
    Voire, pour les matches peu attractifs, le nouveau Lachen quand il sera prêt (je ne rigole pas, c’est cental et cool même pour les Valaisans, vive le Lötschberg).

  7. (Désolé pour le triplé.)

    « Cela en fait beaucoup des « affiches » à Genève: Suisse-Bulgarie (9’500 courageux), Suisse-Norvève (16’000), Suisse-Moldavie (20’000), Suisse-Chypre (15’000). Waow, merci l’ASF! »

    C’est bien pire que ça, Lekiam.
    Dans mon souvenir de ces matches, sauf peut-être la Moldavie (tiens, le seul match officiel de la série), il y avait à tout casser la moitié du chiffre annoncé.
    C’est devenu un jeu avec un pote avec qui je suis la Nati: à chaque match à Genève, on s’amuse à estimer le nombre de spectateurs et le nombre qui va être annoncé (le premier chiffre x2), et on a deviné à chaque fois juste à 500 près ces dernières fois…

  8. @Hilde Blatter
    Je te rejoins pleinement quant au fait que la nationale doit jouer à Berne. Quant à Bâle, chaque match de la nationale là-bas suscite de gros problèmes de circulation et de parcage.

    @RV
    Tu es peut être un peu jeune, mais il y avait régulièrement plus de 16’000 personnes dans l’ancienne Maladière, sans que cela n’ait jamais suscité de problèmes. Maintenant par contre, pour accueillir Frei, Streller et compagnie, autant que la nationale aille à Bâle.

  9. @SeV

    Et c’est quoi l’rapport….. ? Qu’est-ce que ca change qu’à l’époque il y avait 16’000 personnes à la Maladière ?

    Maintenant c’est un stade de 12’000 point barre. Et une ville qu’est déjà pas capable de gérer un match de Super League ou y a même pas 4000 personnes sans devoir fermer la moitié de la ville… tu voudrais y organiser des matchs internationaux encore ?

    laisse moi rire…

  10. @ RV:

    Le rapport, c’est que quand l’ancienne Maladière faisait le plein, ça ne posait pas plus de problèmes que ça au niveau organisation à Neuch. (Je m’en souviens parfaitement.)
    Sauf que Xamax était encore un club qui ressemblait à quelque chose à l’époque…

    @ SeV:

    Ah, si tout le monde venait en train…
    Et scuse, mais les 10’000 places que le Joggeli a en plus par rapport à Berne et Genève font du bien en cas de match à Footix contre un gros.
    De plus, j’ai toujours trouvé l’organisation de gros matches à Bâle parfaite. Surtout quand on compare à Genève où le service de sécurité est complètement dépassé avant et après les matches…
    (Rien contre Genève en particulier, c’est juste que c’est à chaque fois le bordel là-bas, même – et surtout – pour un match amical de novembre où le stade est aux deux tiers vide.)

  11. Quand tu auras repris ton sérieux :

    – Match à Neuchâtel, 16’000 spectateurs sans problèmes !

    – Match à Neuchâtel, 4’000 spectateurs avec problèmes ?

    Voilà, à toi de trouver la logique. Point de suspension.

    Sinon je suis très tiède à l’idée d’avoir la nationale à Neuchâtel. Ne serait-ce que pour le synthé.

    @Hilde Blatter
    Le train ? Très peu pour moi. Je me souviens d’avoir du courir après un match de l’équipe suisse pour en chopper un. Puis avoir dû faire Bâle – Bienne debout. Donc, non merci. J’ai également souvenir de gros problèmes d’organisation à Bâle pour des matchs de l’équipe suisse. Entre le flic bâlois qui, après l’avoir poliment appelé, te traite de trou du cul de Welsches dans son dialecte avant de se rendre compte que tu comprends, les places de parc, les fouilles à l’entrée (généralement une bonne heure pour rentrer dans le stade) et la sortie après le match. Les mesures de sécurité ont changées, mais à l’époque il y avait moins de problèmes à Berne pour un Suisse – URSS, ou Suisse – Ecosse, 52’000 spectateurs et de magnifiques souvenirs.

    Par contre cela n’a pas porté chance à l’URSS, car ces dernières années ils ont disparus du paysage sportif mondial. Bizarre.

    A part ça, pour revenir à Suisse – Galles, j’ai lu que la Section romande allait être dissoute. C’est un peu le gros événement de ce match. Une rencontre de l’équipe suisse sans section romande, quelle tristesse.

  12. @rv

    Bonne organisation à Basel? Toi t’étais pas encore devant les grilles lors de l’hymne national de Israel-Suisse et du but de.. mais… tiens… Alex Frei d’entrée de jeu. On a du faire pêter les grilles pour pouvoir enfin rentrer dans le stade, oui l’organisation y est super. Et dire que lors de France-Suisse à Paris le SDF a recraché ces 80’000 spectateurs en 30 minutes chrono sans même l’impression qu’il y avait du monde, y a du boulot en Suisse…

    @SeV

    Je rejoins quand même rv sur un point, à l’heure actuelle (oui je suis jeune la Nati à l’ancienne Maladière j’ai pas connu. Mais je lui ai quand même dis « ADIEU MALADIERE ». ;)), la ville de Neuch est à la rue (un peu comme votre canton sans méchanceté) pour organisé quoi que se soit hormis la fête des vendanges. Alors que les méchants hooligans ne prennent pas le chemin voulu de la gare au stade (bien que c’est la flicaille qu’avait indiqué la fausse route), ok. Mais les méchants hooligans bourbines n’y peuvent rien quand on attend 14 minutes pour une portion de frites pas cuites et que la Maladière affiche 3’300 spectateurs (qu’il n’y a pas car merci les abonnés absents) un lundi soir d’après fête des vendanges…

    Sinon pour en revenir au sujet, il fallait une victoire, elle est là, tant mieux. Maintenant on a jusqu’à mars pour mettre tous les problèmes à plat et COME ON SWITZERLAND! Je veux aller en Pologne moi!!! 🙂

  13. @Joe

    Oui très bonne organisation, personnellement, j’ai vu plusieurs matchs de l’équipe Suisse, entre Bâle, Berne et Genève… Et Bâle et Berne soit loin devant en terme d’organisation… simplement parce qu’ils ont l’habitude d’avoir du monde…

    Concernant Neuchâtel… je vois toujours pas l’rapport… Qu’est-ce qu’on en a à branler des 16’000 spectateurs de la vieille maladière de l’époque, avec l’organisation de l’époque.

    On vit pas dans l’passé me semble non ? Actuellement, cette ville et ce club serait totalement incapable d’organiser un événement digne de ce nom qui remplirait leur stade.

  14. Je veux pas paraître déplacé mais Lichtsteiner « un des meilleurs latéral droit d’europe » ça me semble un peu gros quand même.

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