Quand le LHC s’éveillera, le monde tremblera

Non, ce n’est pas une citation du «Mao» directeur sportif du HCC, ce redoutable communicateur plus subtil que Churchill et plus charismatique que Kennedy, ni même du «Mao» préretraité du kop lausannois. Cette affirmation historique de Mao Tzé-Toung est plus que jamais prophétique et montre l’esprit visionnaire du révolutionnaire chinois.

1. Le résumé hebdomadaireOui mais bon, qu’est-ce que ça change ? Mais tout, chers lecteurs. Vous pouvez sans autre régler votre réveil sur «février» et hiberner peinards d’ici-là. Il ne se passera pas grand-chose (exception faite des innombrables tragi-comédies lausannoises, des changements d’actionnaires, des échanges de joueurs avec Genève élégamment supervisés par un McSorley plus altruiste que jamais et de la future introduction des petits pots de moutarde consignés à 5 balles). Entre-temps, laissons la Chaux-de-Fonds se prendre des baffes au Kleinholz et réaliser, une fois de plus, que ça ne sert pas à grand-chose de se la péter grave en début de saison si c’est pour finir par une saison pourrie. Entre-temps, laissons Sierre suer sang et eau pour arracher sur la ligne une inconcevable place en play-off au détriment des terrifiants GCK Lions. Entre-temps, laissons… ah pis non, j’ai fait le tour des enjeux de cette palpitante LNB.
2. Le fait saillant de la semaine
John van Boxmeer l’a annoncé : «Le LHC a un peu d’avance sur son programme». Et comme pour mieux illustrer son propos, le match contre Thurgovie a été un vrai retour au planning initial. Bourdes en tous genres, errements défensifs, inapproximations offensives… Sans un Mona d’ores et déjà affûté et irréprochable, ce match aurait bien pu basculer différemment. Eh oui…

3. Le pire, le très pire et les plus que plus pires
Le pire, c’est Spolibobo. Effondré à cause d’un vil coup de pouce avec élan contre son plastron en kevlar renforcé par trois couches de titane anti-torpilles, il se tortillait de douleur sur la glace en ne se donnant plus, de son propre aveu, qu’une espérance de vie de douze minutes. Évacué de la glace pour recevoir l’extrême-onction, il ressuscita tel un phénix trois minutes plus tard et marqua, tout enhardi par cet improbable miracle, le seul but chaux-de-fonnier.
Le très pire, c’était le gardien thurgovien. Mal assuré comme jamais, bien positionné au milieu de ses poteaux avec une précision d’un mètre, déviant habilement les tirs qui lui étaient adressés sur les attaquants adverses, il aurait dû se prendre une vraie correction si l’autre équipe avait décidé de marquer. Mais heureusement pour lui, les plus que plus pires furent les attaquants lausannois, qui ont décidé qu’il fallait à tout prix gagner chaque match par 1 ou 2 buts d’écart maximum. Je vous laisse imaginer le spectacle.
4. La rumeur à la con
La blessure de Fedulov (contractée en match de préparation et qui ne devait durer qu’une ou deux semaines) serait en fait moins grave que prévue et il pourrait déjà réintégrer l’équipe dès le 16 novembre prochain.
5. Le geste de la semaine
Je ne suis pas du genre à m’esbaudir sur quelques rares gestes techniques lorsqu’il y a autant de déchets de part et d’autre, mais j’aimerais quand même saluer la très bonne prestation de l’helvético-suisse Aleksei Dostoinov, que ce soit contre le HCC ou Thurgovie. Remarquable technicien, il a fait preuve d’une volonté et d’un engagement exemplaires qui pourraient faire de lui un joker de luxe en vue du mois de février.
6. La déclaration de la semaine
Quand on a eu le privilège d’être pigeondorisé par CartonRouge.ch, on se doit d’être digne de cet honneur. Et ce n’est pas Julian Cerviño qui va manquer à sa réputation. Il qualifie ainsi les raffinés autocollants, qui ont décoré les voitures vaudoises par des fans de hockey n’hésitant pas à louper le match pour accomplir leur devoir, de «gamineries». Même si c’est encore moins que ça, je me demande quels termes incendiaires et scandalisés l’impartial Cerviño aurait utilisés si l’autocollant avait été collé sur sa voiture, lui qui avait crié au scandale en parlant de «débordements de fans lausannois» lors du dernier match de la finale des play-off en 2009 aux Mélèzes, alors que strictement rien n’est venu étayé ses accusations depuis et qu’il n’y a eu aucune déprédation.

7. L’ultra-minute
Les «ultras» de Thurgovie s’appellent les «East Amigos». Ils ont longuement hésité à s’appeler les «Lapinoux Câlins» ou les «Hamsters Trop Sympas».
8. L’anecdote
Après la police parallèle du Shérif Hainard (il se serait appelé Frédéric Haunard, il n’aurait jamais été élu et tout irait bien mieux), les gendarmes-cambrioleurs, les pompiers pyromanes et les militaires intelligents, un Fribourgeois a réussi le tour de force de devenir un policier-hooligan. Mais jusqu’où s’arrêteront-ils.
9. La minute c’est nous qu’on est les plus fair-play
Qu’il est enrichissant de prendre des leçons du public le plus fair-play du monde. À chaque équipée pour franchir la Vue-des-Alpes, ma sagesse repart grandie par ses enseignements distillés parcimonieusement par les sages ermites qui peuplent ces montagnes inhospitalières. Modestie, calme, valeurs de coeur et de courage, comme autant de facettes de leur particularisme qui fait qu’y en a point comme eux, même et surtout en bas. Quelle plus belle preuve de retenue de ce merveilleux public que d’asséner comme un seul homme à cet arbitre infidèle qu’il pourrait probablement s’asseoir sur un petit suisse sans l’écraser ? Et pour mieux axer cet enseignement sur la pédagogie, divers objets pouvant avantageusement remplacer ledit petit suisse ont été gracieusement offerts à l’homme en noir. Et quelle modestie, lorsque le kop meuqueux qui psalmodiait en chuchotant les ininterrompus encouragements à son équipe, décida de soutenir les Lausannois qu’on entendait que trop dans leur appel au secours «Si, tu n’aimes pas, les Lausannois, chante avec moi.» Que c’est beau, quand c’est leur fameux coeur qui s’exprime. Cette compassion m’a ému aux larmes. Encore merci, quelle leçon.

10. La rétrospective du prochain match.
À l’image d’un Zoug-Berne ou d’un Davos-Kloten, Lausanne jouera vendredi à Malley le match au sommet entre le premier et le deuxième de LNB. Et cette tête d’affiche s’appelle Langenthal. Non, vous ne rêvez pas. Mais vous devriez. Vous avez jusqu’à février pour somnoler.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch et Vincent Keller

Écrit par Yves de St-Aÿ

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11 Commentaires

  1. « La minute c’est nous qu’on est les plus fair-play » elle est assez grande…
    Bon article, fin, drôle, pas (trop) insultant, anti chauxois, quoi…

    Miston; ton commentaire me donne du rêve…

  2. Moyen…
    et quant à « quand la Chine s’éveillera… », c’est une Tirade de Bonaparte; quand on veut faire l’érudit, on contrôle (mieux qu’un puck) ou on trébuche sur le ridicule!

  3. @ bof :

    Relis-moi bien. S’il n’est pas impossible que Napoléon ait pu parler en ces termes de la Chine, Mao Tzé-Toung a, lui, parlé du LHC dans son fameux livre rouge : 洛桑慧聪醒来时,世界将颤抖。

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