2022 avant l’heure ?

La désignation de Russie 2018 et de Qatar 2022 a déjà fait couler de l’encre. Le tout-au-pognon, la corruption évidente des têtes pensantes grabataires de la FIFA et une foule innombrable de questions sur l’organisation de ces évènements ont déjà noirci des pages et, n’ayant rien de percutant à rajouter à ce niveau, nous allons nous tourner vers le Mondial des clubs. Cette compétition inintéressante aura lieu du 8 au 18 décembre 2010 à Abu Dhabi et les premières communications à ce sujet font peur, notamment en vue de 2022.

Ce qui attire l’attention en la circonstance n’est bien évidemment pas la température. Après tout, le bon sens commun voudrait qu’organiser une compétition sportive dans le Golfe prenne en considération le climat. En décembre, pas forcément besoin de climatiser les  stades pour y jouer ou y soutenir son équipe. Contrairement au Mondial qatari qui se jouera en été. Ce sont les afficionados de l’économie d’énergie et de la vertitude qui vont être les premiers à aimer, je le sens… Mais pour le cas présent, pas de souci, le monde peut continuer de se biodégrader sur ses deux oreilles, les Emirats en décembre, c’est pas si invivable.Mais qu’en est-il du climat politique ? La (le ?) porte-parole du Comité d’Organisation du Mondial des clubs, un(e) certain(e) Chaza Roumeithi (désolé, je préfère ne pas trop m’avancer sur le genre de ce prénom) est apparu(e) pour la première fois dans la presse occidentale – à notre connaissance – pour nous fournir, à nous, supporters de foot occidentaux, des indications sur divers interdits qui auront cours durant cette compétition. Petit tour d’horizon.

«La drogue est interdite et sa consommation, son commerce ou sa détention peuvent vous faire risquer des poursuites judiciaires.» Bon, jusque là, rien ne différencie Abu Dhabi d’un autre organisateur potentiel… Quoique si 2018 avait été attribué au ticket Belgique-Pays-Bas, peut-être que cette règle aurait été un peu, disons, flottante. Mais cette indication n’offre pas de quoi s’offusquer.
«La consommation d’alcool sera interdite dans et aux abords des stades». Bien que cette mesure ait prouvé son inefficacité totale dans tous les endroits où elle a été appliquée, on pouvait s’attendre à ce que ça se passe comme ça. L’hygiénisme à outrance est malheureusement généralisé et on ne peut pas lancer la pierre aux organisateurs émiratis.
Cela dit, pour 2022, les Qataris peuvent déjà faire une croix sur nombre de supporters allemands, anglais, hollandais ou russes. Pas sûr qu’ils auront à le regretter, en même temps, mais ça, c’est un autre débat !
«Les baisers seront interdits en public». Là, on commence déjà à toucher le fond. On est en droit de se poser plusieurs questions quand un tel interdit vient à être prononcé. La première qui me vient à l’esprit est : «vient-on du même monde ?» Je laisserai aux commentateurs de tous poils m’éclairer sur les différences culturelles et historiques qui amènent à de telles aberrations (je trouve pas d’autre mot). N’oublions pas qu’on parle de bisous, même pas de main au panier ou autres ! Dans quelle espèce d’esprits torturés l’idée de vouloir interdire à des gens de s’embrasser peut-elle germer, et, surtout, dans quel but ? Frustration excessive généralisée chez les organisateurs ? Je vois que ça. Pour redresser la barre en 2022, on a intérêt à vite dégotter des psys et/ou des escorts à leurs homologues qataris, histoire de les amener à des sentiments plus enjoués…

Le(la) sympathique porte-parole d’ajouter une ultime fioriture à son communiqué : «Nous sommes un pays musulman qui a ses propres traditions et coutumes et ceci ne doit pas échapper aux supporters étrangers».
Loin de moi l’idée de porter un quelconque jugement sur des traditions et des coutumes que j’ai la faiblesse de ne pas connaître. Cela dit, quand on se porte candidat à inviter le monde entier à faire la fête dans un pays minuscule, un semblant de bonne volonté et de tolérance à la différence culturelle serait le bienvenu. Car oui, revendiquons-le, c’est culturel de se mettre de travers et de rouler des palots à tout va à des supportrices en bikinis dans des stades !
Le problème ? Ben, comme personne ne viendra cuir au Qatar dans 12 ans sous ces conditions-là, il y a bien des chances que ça nous échappe à nous, supporters étrangers, que ce Mondial est organisé dans un pays musulman qui a ses propres traditions et coutumes, n’en déplaise à la (au) porte-parole précédemment cité(e).

Écrit par Arnaud Antonin

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11 Commentaires

  1. J’aurais beaucoup moins de peine avec ces « aberrations » si elles émanaient d’une volonté populaire démocratiquement exprimée. Mais là, on est de retour aux seigneuries locales où le souverain auto-proclamé impose sa vision à « son » peuple et ses serfs. Et où aucune opposition ou débat public ne sont possibles.

    Resterait plus qu’à organiser une immense Love Parade aux quatre coins du monde durant le «  »mondial » » 2022 avec tous les supporters qui n’iront pas dans ce reliquat moyenâgeux. Et que les supporters qui arrivent à se motiver à y aller, s’embrassent dans les stades à chaque but. Je me réjouis de voir la réaction de ces réactionnaires devant les caméras du monde entier.

  2. Les règles imposées par le Qatar ne sont pas stupides, elles proviennent de leur culture. Certains Etats américains ont une loi similaire sur les « bisous » et on ne va pas bafouer la culture ni la religion locale sous prétexte que le football c’est l’occident, et que si vous voulez organiser un événement occidental il faut s’adapter à nos règles. La stupidité provient bel est bien de la FIFA qui choisit délibéremment (encore que certains votent certainement sans connaître, juste en regardant le carnet de chèques)pour un pays étant aux antipodes de notre culture footballistique. Le point positif dans tout ça c’est qu’il n y a plus besoin de recycler ses déchets. L’impact est tellement insignifiant par rapport au gaspillage énergétique qu’il va y avoir. Enfin on s’en tape, on aura tous 40 ans ou plus, on aura plus l’âge d’aller se beurrer dans les stades, alors que ce soit au Qatar ou ailleurs, la bière aura le même goût au café du coin…

  3. C’est incroyble de voir que ce que vous demandez aux autres vous ne l’acceptez pas vous-même.

    Combien de fois j’ai entendu autour de moi ici en Suisse « Chez nous c’est des clochers pas des minarets s’ils veulent venir chez nous ils ont qu a s’adapter à notre culture ».

    Et la du moment que les rôles s’inversent c’est un scandale..

    vraiment pathétique cette manière de penser.

    la coupe du monde se passera au Qatar tant mieux et même si ça se passe mal c’est la coupe du MONDE pas l’euro il n’y a pas que les pays occidentaux dans le monde. c’est ça aussi qui fait le charme de cette compétition..

  4. Bah si on va en vacance de manière délibérée au Quatar oui, on s’adapte.

    Maintenant on n’organise pas un événement mondial de cette importance dans un pays où les lois sont aux antipodes des habitudes des gens qui se rendent habituellement à ce genre d’événements, ça n’a pas de sens…

    L’exemple des minarets-clochers etc. est totalement hors propos, avant de se rendre au Quatar, les gens se rendent avant tout à la coupe du monde et il est donc logique de l’organiser dans un endroit approprié !

    Et puis arrêtez de nous bassiner avec « le foot appartient pas à l’Europe » demandez aussi aux brésiliens-américains-argentins-coréens ce qu’ils en pensent, ils vont répondront la même chose que nous !

  5. @Clubber Lang

    T’es pas à la bonne place pour nous exposer tes vues anti-UDC…

    Est-ce qu’un minaret est construit pour être démonté 3 semaines plus tard ?!

    On parle ici d’ouverture d’esprit PROVISOIRE ! On parle pas de changer les coutumes Qatari mais de les faire tolérer de misérables actes occidentaux qui ne s’apparentent tout de même pas à de la pornographie non plus….

  6. MDR!!!
    Je me réjouis de voir Mlle Riquelme
    (supportrice N° 1 du Paraguay) avec une burqa ou un tchador…. Là, pour le coup, ça le fait pas…

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