C’était écrit

Depuis l’alerte de la série contre Ajoie où le LHC était passé proche de l’élimination, tout semble devoir réussir aux hommes de John van Boxmeer. Bien sûr, Olten a une remarquable équipe, puissante, rapide, technique. Et pourtant, allez savoir pourquoi, il semble que le destin porte les Lions vers des cieux bien plus cléments, qui étaient encore nébuleux et surréels il y a peu.

L’alerte de l’hallali

Il y avait tout à craindre de cette demi-finale, qui avait tout du piège à cons grandeur nature. Car même si l’excellent Marty Sertich était absent à cause des suites peu rassurantes d’une commotion subie lors d’un match de saison régulière contre les gentlemen bûcherons d’Ajoie, les blocs suisses des souris étaient impressionnants : Annen, Hirt, Krebs, Schwarzenbach, Wüst, Della Rossa ont très bien entouré le brillant Germyn, qui n’a cependant pas eu la réussite digne de son talent. Les Soleurois se sont ainsi incroyablement compliqué la tâche, à l’image de cette passe de trop lors du contre à 3 contre 1 au deuxième tiers. Mention spéciale aussi à Marcon, l’attaquant joker soleurois qui pourrait amplement jouer en 2ème bloc d’une équipe un peu moins ambitieuse. Je le mentionne à chaque fois, mais il le mérite : le défenseur offensif Romano Pargätzi a lui aussi réussi une remarquable série. Bien que sous contrat pour l’année prochaine, il serait une solution très intéressante pour tenir la ligne bleue.

Ne nous trompons pas : Olten aurait mérité d’aller plus loin, en qualité intrinsèque. Oui mais voilà. En face, il y a de ces équipes qui, sans que l’on sache vraiment pourquoi, parviennent tant bien que mal à aller au bout. Vendredi soir, ce LHC paraissait imbattable. A 1-0 pour les Lions après un tiers, l’avantage était insurmontable et définitif, comme si les Red Devils menaient 10-0 à Old Trafford ou si le XV de la Rose avait plié la première mi-temps par 63-0 à Twickenham. Quelle que soit l’équipe en face, il n’y avait rien à faire. Quand l’Histoire est en marche, les soubresauts qui l’accompagnent ne sont là que pour fournir aux futurs historiens des anecdotes qui embelliront la Légende.

De la sueur, du sang et des larmes

Churchill lui-même avait promis que les sacrifices que l’Angleterre allait devoir consentir pour libérer l’Europe seraient à la hauteur de l’enjeu. Sans faire de comparaison fort peu idoine que je serais d’ailleurs le premier à condamner vertement, la sueur et les larmes seront comme chaque année au menu des supporters de Malley. Que ce soit pour s’extirper des travées bondées sans réussir à commander sa méritée et nécessaire bière avant le début du tiers ou parce que le sort, ô malin sort, a décidé de procurer maintes émotions contradictoires mais non moins mobilisatrices. Même l’intérimaire lausannois le sait bien : ces hauts et ces bas, d’autant plus douloureux que l’espoir semble inatteignable et pourtant presque tangible, font que l’unité de toute une ville derrière son équipe est totale et sans brèche.

Encore un demi et on n’en parle plus

Un signe qui ne trompe pas : même notre rédacteur en chef unique et préféré s’était laissé convaincre (à force de menaces physiques et de chantages) de venir suivre son premier match de la saison à Malley. Cet événement en soi était annonciateur de printemps qui allaient chanter du côté du virage ouest. Les oracles confirment les faits : tout est au rendez-vous pour que cette équipe qui paraissait si fébrile avant de commencer les play-off puisse en surprendre plus d’un. Mona a encore montré ce soir qu’il n’était pas pressé d’embrasser sa future carrière de golden boy à plein temps, en produisant une copie quasi parfaite. Plusieurs arrêts de toute grande classe, comme autant de raisons pour sa défense d’évoluer en pleine confiance avec une pression minimum. Et ce, malgré quelques errements défensifs de Stalder ou Leeger qui auraient pu coûter le match, avec de splendides centres sur les attaquants soleurois. Keller et Reist sont décidément là où on les attendait : sobres, sûrs et efficaces.

Offensivement, le retour de Florian Conz en premier bloc aux côtés de Setzinger et de Tremblay a permis de compter, enfin, avec une première ligne de tout premier ordre. Conz avait déjà inscrit deux buts en saison régulière avec les mêmes compères à Olten ; il a remis ça ce soir, à chaque fois sur une passe de Tremblay et un deuxième assist de Stezinger. Conz a de plus signé un assist qui avait le poids d’un but sur la première réussite lausannoise, déviée très habilement du bout de la crosse par Stalder devant Leimbacher. Le «troisième» bloc est toujours aussi convaincant et impressionnant, où Hürlimann, travailleur de l’ombre dévoué corps et âme, sera bien difficile de remplacer pour l’année prochaine (à moins que son futur club, Rappi, ne trébuche face à… bref.) Le seul bémol sera pour le deuxième bloc, même si Augsburger faisait son retour au jeu en revenant de blessure. Je sais pas si c’est moi, mais Antonietti a de plus en plus des airs de Randegger, l’impact physique en moins… pour l’instant. Avec l’entrejan d’Alston, il y aurait pourtant de quoi faire. Espérons également que le Gretzky des Alpes trouvera un peu plus de réussite pour conclure son jeu chatoyant, parce que 4 buts en play-off dont 3 dans la cage vide, ça fait pas très sérieux.

Vischp ou Chodfon ?

Une troisième finale en autant de saisons pour le LHC, cela surprend autant qu’un récurrent déficit annuel de trois millions pour un fan de Genève Servette ou que vingt excuses de la part de Sheehan pour expliquer la moindre défaite de son équipe. Boxy peut donc compter sur un effectif au complet à l’heure d’aborder la finale de LNB. Cette profondeur de banc et les innombrables possibilités que peuvent offrir des joueurs de «quatrième» bloc comme Schnyder, Dommen, Dostoinov ou Fedulov sont d’excellent augure pour la suite. Et c’est bien là que pourrait se trouver la clef de la victoire sur cette ultime série des play-off, en plus des quatre jours de repos et la possibilité d’aller sonder le futur adversaire aux Mélèzes ce dimanche.
Le HCC, vainqueur des matchs de préparation, pavanant à qui mieux mieux en se voyant déjà en finale, la gagner et affronter le dernier de LNA, se retrouve en fâcheuse posture face… au 6ème de la saison régulière (Visp). Et ce, après avoir certes battu le 8ème (Sierre) en 4 matchs, mais avec quelques scores plus que serrés. Ou l’éternelle fable du lièvre et de la tortue. Les Chaux-de-Fonniers devraient logiquement être privés de leur top-scorer pigeondorisable pour une durée d’au moins 10 matchs suite à sa stupide agression sur un arbitre et malgré les éternels atermoiements du directoire neuchâtelois arguant que «c’est trop injuste, c’est très méchant et c’est droit pas correct» qu’on s’acharne tout le temps sur eux, les gentils, et que tout le monde il est lausannois parce que «le HCC il dérange» (putain, j’en ai toujours des crampes au bide). Niveau sportif, Visp et Chaux-de-Fonds représentent le même niveau de danger, avec un avantage défensif pour Visp et offensif pour le HCC. Mais je préférerais largement affronter Visp, ne serait-ce que pour éviter les insanes diatribes du pigeondorisé «Petit Cerveau» et les interminables argumentations à deux balles sur «le coeur contre l’argent» où pue la frustration de voir le rêve d’un établissement stable en LNA devenir inaccessible. Et si l’on peut éviter les chants meuqueux tous adressés contre l’adversaire au lieu de soutenir leur équipe, ça donnera un côté fair-play à cette finale. Tiens, le fair-play, vous nous rappelez ce que c’est, M. Mondou ?
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

LHC – Olten 4-2 (1-0 1-1 2-1)

Malley, 7014 spectateurs.
Arbitre : M. Popovic.
Buts : 5e Stalder (Conz, Tremblay) 1-0, 35e Aeschlimann (Krebs/4c5!) 1-1, 36e Conz (Leeger, Tremblay) 2-1, 47e Conz (Tremblay, Setzinger) 3-1, 56e Della Rossa (Pargätzi) 3-2, 60e Setzinger (/5c6, cage vide) 4-2.
LHC : Mona; Stalder, J. Fischer; Kamerzin, Keller; Leeger, Reist; Schäublin; Tremblay, Setzinger, Conz; Antonietti, Augsburger, Alston; Sigrist, Hürlimann, Staudenmann; Stefan Schnyder, Dostoinov, Fedulov; Dommen.
Olten : Leimbacher; Pargätzi, Meister; Parati, Simon Schnyder; Bloch, Haldimann; Hirt, Annen, Schwarzenbach; Della Rossa, Marcon, Krebs; Wüthrich, Germyn, Wüst; Maurer, Vogt, Aeschlimann; Ruotsalainen.
Pénalités : 1×2’ contre LHC et 2×2’ contre Olten.
Notes : LHC sans Chavaillaz, Donati, S. Fischer, Frunz ni Pecker (tous surnuméraires).

Écrit par Yves de St-Aÿ

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9 Commentaires

  1. Je ris encore du dernier paragraphe. n jour peut-être, Gary arrêtera de croire que nous sommes à la base de tous ses maux…. mais là, la vérité est ailleurs….

  2. Clair heureusement que Olten n’a pas tout donné. Après le poteau à une minute de la fin et la reprise loupée à 20 secondes de la fin, il faut bien admettre que les 10 dernières secondes ont été faciles et complètement balancées par les Souris.

    Ce qu’il ne faut pas lire comme conneries quand même…

  3. Mais elles sont où ?
    Mais elles sont ces Chaudes Fonniééres?
    Éh Sangojan ?
    Tu és coincé dans le bouchon aréonautique de ton master en connerie ?
    😀

  4. On a pérdu, mais on été bien méilleure.. C’é tout dla faute au juge unik parce que il n’a pas éimé qu’on soit les premiés pendant toute la séson et c’est la séson c’é lplus le plus impôrtant.. c’é bien connû…
    On été champion, on a le méilleure publik et on nous au moins on é en vacance !

    Dreier…Dreier…Dériér 🙂

  5. –On a pérdu, mais on été bien méilleure.. C’é tout dla faute au juge unik parce que il n’a pas éimé qu’on soit les premiés pendant toute la séson et c’est la séson c’é lplus le plus impôrtant.. c’é bien connû…
    On été champion, on a le méilleure publik et on nous au moins on é en vacance !

    Dreier…Dreier…Dériér :)–

    Avec des alliés comme toi, Dreier n’a pas besoin d’ennemis…

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