Debout les mous !

Combien de défaites encore, combien de matches nuls et archinuls, combien de performances ridicules devra-t-on encore subir avant de voir pointer le réveil ? Combien de temps encore, chers joueurs, cher entraîneur, devra-t-on attendre avant de voir poindre un petit signe de révolte et d’envie ? Debout les mous, votre suffisance va finir par nous tuer…

On a bien assez rapidement compris, même après deux-trois matches amicaux, que cette saison ne donnerait que peu de rêve. On était quand même loin d’imaginer que quelques décisions maladroites et inconsidérées de Rueda dès les premiers matches, couplées à la faiblesse des transferts tueraient l’euphorie d’une promotion, la jouerie et la solidarité d’un groupe. Vous êtes donc aujourd’hui face à votre destin de malheureux qui conjuguent la victoire à tous les temps du passé, mais qui crochent sur le présent. Après des mois de labeur et des cours d’appui, vous reconnaîtrez que c’est tout de même misérable de ne pas savoir marquer, de ne pas savoir gagner ! Tantôt que votre feuille est bien plus proche du zéro de conduite que du un de présence et que votre attitude touche à la honte.

On peut bien évidemment comprendre et accepter que le doute s’installant, tout est plus compliqué. Que le saut d’une ligue ne s’improvise guère. Que la catégorie suprême du football suisse a des exigences qu’on est bien loin d’imaginer en voyant un Thoune-Lucerne un dimanche après-midi d’automne. De la tribune nord à la sud, nous avons sans doute accepté que budget limité rime avec talent limité et nous avons ainsi rabaissé notre seuil de tolérance. Même si sincèrement, nous avons encore cet arrière bon goût d’un passé pas si lointain où tout un groupe faisait fi de ses limites, de l’Europe à la Coupe de Suisse, et défonçait la porte un beau soir à Bienne. 
Alors, les transferts ratés ou les atermoiements d’un entraîneur en perdition ne doivent pas avoir raison d’un groupe, d’une équipe et d’un club. Vous nous permettrez donc d’avoir encore et toujours de l’exigence. L’exigence de vous voir jouer, de vous voir donner, de vous voir mouiller le maillot. Car il ne sert à rien de vous cacher derrière trois matchs nuls ou une mi-temps intéressante à Bâle, la page 203 du Teletext a ses vérités. Votre saison est calamiteuse, vos performances scandaleuses. Et je ne parle même pas de votre dernière sortie à Sion qui vous a vu tenter de gagner du temps dès les premières minutes. Une indigence, une inélégance et un manque d’ambition qui nous font penser que dans votre misère quotidienne, la lucidité est une absente qui vous ferait du bien. La fierté aussi.
C’est dans la difficulté qu’on reconnaît ses amis, dans la souffrance qu’émergent les caractères, les vrais. Alors puisqu’il semble que nous ne pouvons rien attendre de vos capacités techniques ou physiques, mobilisez vos têtes, votre orgueil et votre personnalité. A quelques journées d’un triste destin, c’est semble-t-il tout ce qu’il vous reste. Le minimum que vous devez au club et à son public. Retrouvez donc les vertus de la fierté, de l’instinct de survie ! Dans un bateau qui coule, il y a des capitaines qui quittent le navire, tandis que des besogneux sauvent des vies. Parce que leur instinct le leur commande, bien plus que leurs présupposées capacités.

Alors aujourd’hui, il est temps de choisir votre camp. Le cimetière ragoûtant des mécréants du sport lausannois vous tend les bras. Nous l’avons si souvent connu que nous ne voulons pas aujourd’hui revivre ces tristes enterrements, où les insultes du public n’ont d’égal que la nullité des acteurs et leur absence de révolte. Bref, s’ils nous mènent tout droit vers la Challenge League, vos résultats pourraient être sauvés par un contexte économico-juridique favorable. Mais cela ne vous empêche en rien de montrer un dernier sursaut d’orgueil qui pourrait donner un minimum de panache à votre sombre parcours et éviter les constats les plus tristes.
Alors debout les mous ! Parce que cela fait bien trop longtemps déjà que vous manquez à votre devoir, à des règles qui font les grandes épopées : le caractère, le don de soi et la révolte. Debout les mous, il y a des gens qui croient en vous, ne les laissez donc pas crever…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Vince McStein

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11 Commentaires

  1. Fabuleux, fantastique et surtout tellement véridique article ! Pour terminer vraiment la mission et lui donner tout son sens, il faudrait l’envoyer au directoire du LS. Sinon, son utilité s’en retrouverait extrêmement affaiblie.

  2. Tout juste l’article!

    Que tu n’aies pas d’amour du maillot quand tu fais 15 clubs en 6 ans n’est pas vraiment surprenant, mais la moindre des choses c’est garder un minimum d’amour-propre et ça y’en a pas eu des masses ces derniers temps…

  3. De la première à la dernière ligne, tout est dit dans ce magnifique article !

    Ces joueurs (mais pas tous !!) nous font honte et sont la risée de la Suisse du foot. Réagissez, merde !

    Certains joueurs avaient fait la fierté de ce club la saison passée … Ils sont aujourd’hui sur le banc ou en tribunes… Pourquoi Martin ?!?

    Il faut changer quelque chose et vite !!! La performance de Tourbillon fut misérable…. On ne peut pas faire pire !!

    Dimanche c’est le derby…. Faites nous enfin plaisir, osez les mecs, osez Martin !!!

  4. mon pov mac caillou,
    la révolte, c’est un peu comme la spontanéité, ça se commande pas vraiment…
    Et pour se révolter, il faut en avoir les moyens… Et là franchement, de sonnera à negrao, franchement, ça pue la ligue b…
    mais ton cri du coeur fait plaisir à lire…

  5. Quand ce Mc Cailloux comme tu dis est en face des dirigeants dans un débat, il ne sort ses grands crocs, et ce n’est pas peu dire, que pour leur donner raison. C’est facile d’écrire , on n’a personne pour contredire..

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