Sur le terrain, Xamax garde espoir. En coulisses aussi ?

Ah, j’entends déjà certains lecteurs de CartonRouge.ch : il paraît qu’il y a des Tchétchènes qui reprennent le club à l’autre Constantin des 3 lacs et il n’y a personne qui leur crache dessus ? Quelle bande de nazes ces chroniqueurs ! Moi, je réponds patience…

Et puis, n’oublions pas qu’il s’agit de Tchétchènes ; sur les photos, ils ne montrent pas vraiment une passion particulière pour l’ironie et la plaisanterie… En attendant une confirmation officielle de la reprise de Gzamaxov par les Russes, quelques mots sur le bon match nul face à Bâle et un hommage sous forme de citations du toujours très cohérent futur ex-président Sylvio Christian Constantin Bernasconi.

Xamax-Bâle : les arbitres dépassés en première mi-temps

Le début du match fut celui que beaucoup attendaient ;  Xamax, conscient de ses forces et de ses faiblesses, laissa venir Bâle et procéda par contre-attaques.  De manière plus surprenante, Xamax très concentré gêna Bâle en jouant haut sur le terrain, en étant agressif et très rapide dès qu’ils possédaient le ballon.  D’ailleurs il fallut attendre une vingtaine de minutes pour voir les Bâlois se montrer dangereux alors que Xamax avait déjà eu l’occasion de marquer au moins deux fois par Almerares et/ou Ismaeel.
En respectant les consignes tactiques du DON à la lettre, Xamax, très engagé, laissait donc une impression très favorable ; Tréand eut même l’ouverture du score au bout du soulier à la 23ème minute.  Moins de 60 secondes plus tard, l’arbitre du jour siffla une faute inexistante de Paito sur Tembo. Sur le coup franc qui suivit, Bâle put ouvrir la marque alors qu’au moins deux joueurs rhénans étaient hors-jeu. Il paraît que les erreurs d’arbitrage s’équilibrent à la fin d’une saison… Si cela devait être le cas, Xamax, cette année, n’aurait plus vraiment besoin de se faire de souci pour le maintien… Enfin, il paraît que l’arbitre est un être humain comme les autres et qu’il peut se tromper ; mais qu’en est-il des arbitres assistants, anciennement juges de touche ?
Ainsi, sur un fait de match, Xamax se retrouva mené à la marque. Dès lors, plus crispés, les Neuchâtelois furent brouillons et Bâle faillit encore aggraver le score par deux fois. Juste avant que l’arbitre renvoie tout le monde aux vestiaires, Almerares aurait pu profiter d’une énorme erreur de Costanzo. Puis, l’arbitre principal désavoua son arbitre assistant qui avait maladroitement signalé un hors-jeu de Niasse et ainsi le laissa inscrire le 1-1 alors que les Bâlois avaient arrêté de jouer. Vous avez dit compensation ?

Xamax-Bâle : l’arrogance ne paie finalement pas

La deuxième mi-temps fut plus avare en événements ; quoique… Bâle dominait largement, faisait le jeu et était souvent très dangereux, notamment par le jeune marié Frei. Xamax semblait moins à l’aise qu’en première mi-temps. Ce qui devait arriver arriva ; ce diable de MC Alexander F. put inscrire le 1-2 comme à l’entraînement sur un centre diabolique de Stocker. La nuit de noces de notre attaquant retraité de l’équipe de Suisse n’a pas semblé l’avoir trop fatigué…
Curieusement, par la suite, Bâle décida de s’arrêter de jouer ; les protégés de Gigi O. pensaient certainement que Xamax n’était pas capable de faire le jeu et de mettre en danger le but de Costanzo. Cette suffisance voire même cette arrogance, propre hier soir à tout le staff bâlois, leur coûtera peut-être cher à la fin de la saison. Tentant le tout pour le tout, le DON fit entrer 3 joueurs à vocation offensive. Et ces changements finirent par payer, puisqu’à la dernière minute du match Nuzzolo put égaliser dans une action dont il est le seul à avoir le secret.
Plus que le résultat, la manière dont ce nul a été obtenu contre le leader du championnat laisse présager d’une issue favorable à une saison très pénible. Dans un contexte difficile, la concentration et la détermination des joueurs furent presque parfaits. De plus, la tactique du DON et sa gestion du contingent jouèrent un rôle primordial dans ce 2-2. Pas de conneries et on reste en LNA.

Et alors, c’est quoi ce fameux contexte ?

Pour rappel, en novembre dernier, Sylvio Bernasconi a annoncé qu’il se retirerait de la présidence et du Conseil d’administration de Neuchâtel Xamax au 30 juin de cette année. Daniel Knöpfel, président de Facchinetti Automobiles SA, avait alors manifesté l’envie de reprendre le club. Le 30 mars dernier, celui-ci a finalement retiré son projet de reprise (celui où Zuberbühler devait jouer un rôle important) car les investisseurs étrangers qui devaient l’aider ne désiraient plus verser plusieurs millions à un club qui n’était pas sûr d’évoluer en première division l’année prochaine.
Suite à une nouvelle série de mauvais résultats,  le 10 avril dernier, sur la TSR, le seigneur des Geneveys-sur-Coffrane menaça de ne pas laisser le DON terminer la saison sur le banc des rouge et noir. La presse régionale avait d’ailleurs pu entrevoir Michel Decastel traîner dans le coin et imaginait qu’il reprendrait l’équipe pour, en tout cas, la fin de la saison.
Le 11 avril, Le Matin nous apprend que des investisseurs venus du Caucase, déjà actifs dans le milieu du ballon rond, pourraient reprendre le club ! Le 12 avril, le club confirme que «les pourparlers en vue de la constitution d’un nouvel organe dirigeant à la tête de Neuchâtel Xamax sont désormais conclus». Le DON est toujours l’entraîneur de Neuchâtel Xamax. Bizarre.
Les jours suivants, d’autres médias (L’Express, le Blick et le 20 Minutes) évoquent également une piste russe pour reprendre le club de la Maladière. Il semblerait qu’un certain Bulat Chagaev devienne le nouvel homme fort de la Maladière. Il a d’ailleurs été pris en photo en compagnie de «Monsieur Paolo» dans une loge de la Maladière lors de Xamax-Bâle.

Pour l’instant, Neuchâtel Xamax SA n’a pas décidé d’officialiser la venue de ce repreneur très lié au président tchétchène, Ramzan Kadyrov. Ce sera fait, au plus tard, le 12 mai lors de l’assemblée des actionnaires. Nous pouvons toutefois dire que Bulat Chagaev n’est pas un novice dans la gestion de club puisqu’il investit déjà dans Terkek Grozny, club de première division russe.
Jusqu’à l’officialisation de la reprise du club par ce Tchétchène et ses premières décisions, je ne serai pas celui qui critiquerait par principe. Mais souvenons-nous toutefois de récents investisseurs étrangers dans des clubs romands de haut niveau. Kadji à Sion, Kita à Lausanne, Marc Roger à Servette : quels héritages ont-ils laissé ?

Bernasconi s’en va ; (mal)heureusement les écrits restent ?

Avant l’arrivée des nouveaux dirigeants, n’oublions pas le départ de Bernasconi.  En guise d’hommage, je me permets de vous rappeler quelques-unes de ses déclarations faites ces dernières années dans les médias romands. A vous de juger si ce personnage était l’homme de la situation et, surtout, s’il a tenu parole.
«Le groupe Bernasconi est l’actionnaire majoritaire de la SA et l’actionnaire unique de Pro’Imax (ndlr: la société chargée de promouvoir l’image de Xamax et de son nouveau stade), et il le restera!» dans Le Matin du 17 janvier 2011.
Et bien, non : Bernasconi ne sera plus l’actionnaire majoritaire.
Dans le dossier de la présidence, «je confirme que la solution sera interne, c’est-à-dire que mon successeur sera quelqu’un de proche qui appartient déjà au groupe Bernasconi» dans L’Express du 8 avril 2011
Si les bruits de couloirs sont exacts et que les repreneurs sont bien ceux déjà évoqués dans cet article, je ne savais pas que certaines des activités de Bulat Chagaev appartenaient au groupe Bernasconi…
A propos de Daniel Knöpfel, «ce que je dis est vrai. Il a trouvé comme excuse le retrait des investisseurs avec qui il était en contact. Cela m’a bien fait rire. Des investisseurs, en football ou en hockey, cela n’existe pas. Soit on devient sponsor pour se faire connaître, soit on met de son argent personnel. Cet épisode nous a simplement montré que la place de cette personne restait dans son garage» dans L’Express du 8 avril 2011.
Soulignons la classe de cette déclaration à propos d’un des sponsors historiques et principaux du club. Donc, il n’y aurait pas d’investisseurs dans le football ; et les futurs repreneurs, ce ne sont que des sponsors ou des bienfaiteurs qui préfèrent dépenser leur argent dans un club de football suisse au lieu de le verser à des ONG qui combattent la misère ?

«Quant au centre de formation du Chanet, c’est mon grand cheval de bataille en ce moment. Les plans sont déjà réalisés, j’espère qu’il sera fonctionnel fin 2009. Il s’agira de l’un des deux plus beaux centres de formation du pays avec celui des Grasshoppers. (…) Moi, je construis un Xamax : un stade, un centre de formation. Le club que je veux, il prendra dix ans de travail. Vous me jugerez à ce moment-là» dans Le Temps du 17 décembre 2007.
J’ai beau chercher, je ne le trouve toujours pas ce centre de formation. Si quelqu’un à l’adresse, faites-moi signe ! Et puis, finalement, si je lis bien, Sylvio Bernasconi aurait dû rester 10 ans. Il n’aura finalement passer que 6 ans à la tête du club. Décidément, il est bien difficile de tenir ses promesses même quand on possède beaucoup d’argent.
Et une dernière, savoureuse, pour la route, toujours dans Le Temps du 17 décembre 2007.
«Il y aura toujours un grand Xamax, car ceux qui me succéderont – des jeunes de la région, pas des Français ni des Russes – sauront reprendre ce que j’ai créé.»
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Neuchâtel Xamax – FC Bâle 2-2 (1-1) 

La Maladière, 5’450 spectateurs.
Arbitre : M. Gremaud.
Buts : 24e Stocker 0-1. 45e Niasse 1-1. 73e Frei 1-2. 92e Nuzzolo 2-2.
Neuchâtel Xamax : Ferro; Mveng, Gelabert, Page, Paito; Dampha (69e Nuzzolo), Binya; Ismaeel (84e Gohou), Niasse (84e Wüthrich), Tréand; Almerares.
FC Bâle : Costanzo; Steinhöfer, Abraham, Dragovic, Safari; Tembo (62e Zoua), Yapi (68e Chipperfield), Huggel, Stocker; Streller, Frei (89e Granit Xhaka).
Cartons jaunes : 25e Gelabert, 27e Ismaeel, 45e Streller, 53e Binya.

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8 Commentaires

  1. Ben voilà, c’est pas compliqué.

    Merci d’être aller chercher ce que les journalistes soi-disant pro sont sensés aller chercher…

  2. Calmos sur les déclarations. Tout va très vite dans le foot… Avec un peu plus d’investigation, vous sauriez que c’est la Ville de Neuchâtel qui bloque la construction d’un centre de formation. Du côté de Bernasconi, tout est prêt depuis quelques années…

  3. Papier fort intéressant. Le Bernasc’ a essayé de faire de Xamax un club credible mais, à l’image de son idole ou modèle CC, il a quand même bien merdé dans plusieurs domaines. Recrutement, prix des places, Alain Geiger… Disons qu’il n’a pas fait tout juste;-) Bon vent à lui malgré tout, le bonhomme m’est plutôt sympathique.

  4. Le sujet développé est intéressant, mais l’article est mal écrit: l’emploi du passé simple pour raconter le match est inapproprié (la prochaine fois tente d’utiliser le présent / passé composé), beaucoup de phrases sont de simples retranscription du langage parlé et le sommet est atteint lorsque durant tout l’article tu écrit « le DON ». N’étant pas supporter de Xamax, j’avoue que j’ai dû aller sur wikipedia pour savoir qu’il s’agissait de Didier Ollé-Nicole. Bref, il y a du boulot, mais c’est en persévérant que, on l’espère, tu vas t’améliorer! Allez Xamax…

  5. @ pilou

    Vous plaisantez, j’espère ?

    Vous avez arrêté d’étudier le français au cours de votre école secondaire ? Vous savez, lorsque votre prof vous expliquait qu’il n’y avait qu’une seule façon de raconter un récit ?

    Vous ne pensez pas qu’il le fait exprès d’utiliser le passé simple ? Vous n’arrivez pas à imaginer que les ruptures de style ne sont pas dues au hasard ? Si vous lisiez plus régulièrement ses articles, vous pourriez remarquer qu’il utilise depuis longtemps un mélange de français parfois désuet, local et souvent ironique et, de formes familières orales du supporter de foot lambda.

    Vous avez le droit, évidemment, de ne pas aimer son style, mais vous n’êtes pas crédible dans le rôle de Maître Capello.

    Lorsque l’on s’attaque à la forme, n’est-ce pas pour occulter le fond ? Êtes-vous gêné par le rappel des déclarations de Bernasconi ?

    PS: relizé-vou, vou fėte dé fôte 2 franssê dan vo zintervanssion inutil…
    PS2: tutoyez-vous toujours les personnes que vous critiquez (mal) et que vous ne connaissez même pas ?

  6. Oui, j’ai fait deux fautes d’orthographe dans mon commentaire et je m’en excuse. J’ai oublié un « s » à « retranscription » et dans la précipitation « tu écris » est devenu « tu écrit ». De plus, je vous remercie de vous être préoccupé de mon cursus d’études: il se porte bien, ma licence en sciences politiques aussi.

    « Vous avez arrêté d’étudier le français au cours de votre école secondaire? Vous savez, lorsque votre prof vous expliquait qu’il n’y avait qu’une seule façon de raconter un récit? ». Ces deux remarques semble révéler que vous avez été très attentif durant le primaire et malheureusement beaucoup moins durant le secondaire. Vous devriez savoir qu’on apprend plus tard l’emploi des autres temps verbaux, surtout lorsqu’il s’agit d’une autre tâche que celle de « raconter un récit » (par amour de la langue française, je vous rappelle qu’on ne dit pas « raconter un récit », mais « raconter une histoire », le « récit » étant justement le support qui raconte un événement). Le passé simple s’utilise pour narrer une histoire passée (comme c’est le cas pour un roman, pour une nouvelle ou pour les histoires que vous écriviez sur les bancs d’école primaire), mais pas pour expliquer des événements récents (un article journalistique se rapprochant plus d’une dissertation). En lisant quelques journaux autour de vous (je vous parle de journaux, pas du Matin, du 24heures ou du 20minutes), vous vous apercevrez que le passé simple (que l’on appelle aussi « passé historique ») s’utilise uniquement pour évoquer des faits antérieurs et plus distants. Pour décrire des faits récents (et c’est le cas lors du résumé d’un match de foot), l’emploi du binôme présent / passé composé est souvent plus judicieux car moins pesant et donc plus lisible. En revanche, dans la deuxième partie de l’article, lorsque l’auteur fait référence aux déclarations passées de Bernasconi, l’emploi du passé simple est tout à fait opportun!

    Ici il ne s’agit pas d’apprécier ou non un style, mais simplement de rendre un article clair, n’est-ce pas le DON? Quelques expressions orales et populaires du fan de foot lambda sont évidemment les bienvenues car elles donnent de la couleur, mais sans en abuser. Écrire ce n’est justement pas parler au bistrot avec ses amis devant une bière, mais transmettre à un public des choses qu’il ne connait pas encore. Sinon quelle utilité y aurait-il à lire quelque chose que l’on connaît déjà? Mes remarques se voulaient constructives et non pas des attaques personnelles contre l’auteur, que j’encourage vivement à continuer de nous faire part de l’actualité xamaxienne et à qui je souhaite de célébrer une victoire en Coupe de Suisse.

    Finalement, pour répondre à votre question: je ne parlais que de la forme de l’article car sur le fond, comme vous diriez dans votre style de supporter lambda, « je m’en fiche et contrefiche cher monsieur! »: je ne suis ni pro- ni anti-xamaxien, ni supporter d’aucune équipe.

    Au plaisir de vous lire! Au passé simple?

  7. Rappelant que j’ai seulement critiqué certains points précis de la forme de l’article et non la personne qui l’a écrit, j’admets n’avoir jamais lu cet auteur auparavant. C’est désormais chose faite. En comparaison, l’article sur la rencontre Xamax-Sion intitulé « Objectif maintien voire plus si affinités » me semble nettement meilleur et bien mieux écrit… Pas encore parfait, certes, mais bien mieux écrit!

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