Au lendemain de la fête nationale islandaise, il me restait un peu de Brennivin au frigo. Je pensais sérieusement en avoir besoin pour tenir le coup avant de me lancer dans le visionnage du peu prometteur d’Islande – Hongrie. Conscient de l’épreuve qui m’attendait, j’avais même tenté de me procurer de la Palinka pour mettre fin à mes éventuelles souffrances.
Au bout du compte, je n’ai pas terminé ma Brennivin. Je suis sorti indemne de mon canapé et ai même parfois vibré pour ce match qui, certes, ne restera pas dans l’histoire du football mondial.
Le résumé
Un match de l’Islande ressemble souvent à un match de l’Islande. Les adversaires, techniquement supérieurs, dominent. Les Islandais sont bien organisés et procèdent par contre-attaque. Parfois, ils marquent. Dès lors, les autres doivent donc encore plus attaquer pour égaliser et offrent de l’espace aux compatriotes de Bjork. A certains moments, l’Islande semble injouable, presque comme une Italie au summum de sa glorieuse période catenaccio. Toutefois, en fonction des ressources morales, techniques et tactiques de l’adversaire, plus le temps passe et plus l’Islande semble atteindre le point de rupture. Dans notre cas, pour résumer, 1-0 à la 40ème et 1-1 à la 88ème.
L’homme du match
Une fois n’est pas coutume sur Carton-Rouge, il est difficile de ne pas choisir l’arbitre de ce match, Sergei Karasev, comme meilleur homme sur le terrain. Il a fait tout juste du début à la fin. C’est remarquable parce que, même si le match a été très correct, il n’en reste pas moins que les joueurs se sont donnés sans retenue. Karasev ne s’est pas non plus laissé impressionner par les toujours très délicats et bruyants supporters hongrois.
La buse du match
Le g
ardien Kiraly, qui s’est pris les pieds dans son pyjama, a été le déclencheur de la situation qui a mené au penalty puis au but islandais. A l’instar de Wawrinka et de son short l’année dernière à Roland-Garros, sa sublime tenue de match fait déjà partie des moments forts de cet Euro (voir la photo qui est un « hommage » fait sur Twitter par des journalistes sportifs canadiens de la chaîne TSN). Nous pouvons donc encore une fois constater que le ridicule ne tue toujours pas ; par contre, il peut vous faire encaisser un goal.
Le tournant du match
Le concert d’AC/DC au stade Vélodrome le 13 mai dernier. Suite à ce doux moment musical, la pelouse marseillaise est toujours dans un état indigne d’une compétition internationale. Elle n’aura donc pas permis aux artistes islandais de pouvoir exprimer tout leur potentiel…
Le geste technique du match
Est-ce possible de trouver un geste technique digne d’être mentionné lors d’un Islande-Hongrie ?
Forçons-nous et sélectionnons tout de même, les longues touches islandaises. Qu’elles aient lieu en attaque ou en défense, elles semblent un peu folkloriques en 2016 lors d’une compétition internationale. Mais tant qu’elles dérangent sa seigneurie Ronaldo de Funchal, elles me feront plaisir.
Le geste pourri du match
Comment les défenseurs hongrois ont-ils pu oser dévier le tir de la légende Gudjohnsen à la dernière seconde de cette partie ? Les Hongrois ont vraiment une petite mentalité ; voir le point 9…
Ce match m’a fait penser à…
Un match de l’Islande ; voir le point 1.
L’anecdote
A l’occasion des matchs de l’Islande, la question qui revient le plus dans le groupe WhatsApp « Euro 2016 – CartonRouge ! » est : « quelle est l’origine des « Aouh » impressionnants des supporters islandais ? » Si quelqu’un a une réponse, on est preneurs…
La minute Pierre-Alain Dupuis
Cela fait mal ; cela fait même très mal. J’ai pourtant été concentré pendant les 95 minutes du match. Je me suis même tapé les moments d’avant-match et les commentaires de la mi-temps tout aussi inutiles les uns que les autres. Non, je n’ai rien noté du niveau PAD de la part de David Lemos, de l’animateur-stagiaire de service (il a 18 ans, non… ?) et de Sébastien Barberis à Genève. Un entretien d’embauche serait-il désormais organisé pour travailler au sein du service des sports de « notre » télévision ?
En fait, je suis tellement en manque de minutes PAD que je ne peux m’empêcher de vous citer Cri-Cri Ronaldo qui, comme toute le monde le sait, s’est encore une fois illustré par sa culture, son intelligence et son respect en tenant ces propos devant la presse il y a quelques jours de cela : » L’Islande n’a rien essayé, ils n’ont fait juste que défendre, défendre, défendre, et jouer en contre. Ils ont eu deux occasions (4 en totalité, NDLR) et ont marqué un but. C’est une soirée chanceuse pour eux. Selon mon opinion, c’est une petite mentalité. C’est pourquoi ils ne feront rien (dans la compétition). » Allez, Cri-Cri, tu n’auras pas de dessert et tu vas au lit, maintenant.
Le tweet à la con
#EuroCR : Gudmundsson + Dzsudzsak : cela ferait combien de points au Scrabble sur des cases « lettre compte triple » si les noms propres étaient acceptés ?
La rétrospective du prochain match
Mercredi prochain, l’Islande, avec 12 % de possession de balle, s’impose 1-0 contre l’autre pays de l’ex-empire austro-hongrois. Pour sa première participation à un Eurofoot, l’Islande se qualifie donc pour la suite de la compétition. Les stocks de Brennivin seront au plus bas l’hiver prochain du côté de Reykjavik.
Conseil : Etant donné que 1) ce match d’hier soir n’était pas si mal et n’a pas permis de finir la Brennivin et que 2) au jour d’aujourd’hui dans le monde tel qu’il est (voilà qui est du niveau de PAD) on ne peut pas espérer deux bonnes surprises en deux jours : il faut de toute urgence retrouver au fond de la cave un vieux reste de Gentiane pourrie pour survivre à un affront ce soir…
Il n’en reste pas moins que chacun voit le monde comme il l’entend. Dès lors, les vaches qui font Mö n’auront pu que constater la très nette supériorité des klaxons islandais sur la route des Látrabjarg.