Quand la muraille se lézarde…

L’espace d’une grosse semaine, le HCC a réussi à faire croire au monde qu’il était une équipe sur qui il faudrait compter cette saison. Une vaste supercherie que Langenthal a joyeusement fait voler en éclats. Les vacances démarreront après quatre matches en quart et ce ne sera pas plus mal !

Viège, il grande LHC et maintenant Langenthal : le HCC est tout simplement incapable de battre les équipes d’un calibre un peu plus élevé que Thurgovie, Bâle ou GC. Un constat qui fait mal et douche les ambitions que toute une région ne peut s’empêcher naïvement d’avoir à chaque début de saison. Avec la venue de l’EMS Sierre mardi puis le déplacement chez les souris d’Olten, on en saura un peu plus sur l’état du HCC : mal passager ou saison longue et pénible à venir. Le spectacle offert samedi aux Mélèzes fait plutôt pencher pour la seconde option. Mince alors, nous aurait-on menti sur les faramineux transferts de l’intersaison ?

Flash-back

Tout le monde pensait que cette fois, le HCC était lancé, que rien, enfin, rien sauf le LHC, n’allait pouvoir l’arrêter. Tout le monde s’était bien rendu compte que l’indigence rare du spectacle présenté contre GC n’était due qu’à la couleur Kleinholzienne des maillots. Tout le monde sautillait encore de la gifle infligée au HCA, même si gifler un ami n’est pas toujours simple et qu’un intense sentiment de pitié envers le cousin jurassien émanait des Mélèzes. Puis tout le monde a accueilli l’incroyable 1-0 bâlois d’un «au moins cette année, on a une défense et un gardien». sincère. Et samedi est arrivé…

D’abord, il n’aurait peut-être pas fallu que le grand quotidien local, à la pertinence qui n’est plus à prouver, offre une pleine page et une manchette dithyrambique «Ciaccio, la muraille du HCC» au gardien chaux-de-fonnier le jour du match. Car la muraille s’est plutôt mise en mode Todeschini et n’a tout simplement effectué aucun arrêt déterminant. Logiquement remplacé par un Favre bien plus à son avantage, Ciaccio a intérêt à retrouver très vite son jeu, il en va de la survie du HCC dans une partie pas trop abyssale du classement. Cette dépendance inquiète et révèle que la défense construite par Gary «coach de l’année année après année» Sheehan ne tient pas la route. Lents, minuscules, maladroits, les défenseurs chaux-de-fonniers ont fait peur à voir samedi. Et ce ne sont pas les sympathiques velléités offensives de Patrick «Boucle d’Or» Parati qui ont allégé la peine des spectateurs. On se réjouit déjà du 15 octobre et de la venue des fusées lausannoises…

Raide comme la justice de Berne

Un peu comme Viège la saison dernière en demi-finale, Langenthal a fait preuve d’un magnifique réalisme : quatre actions, quatre buts et la messe était dite après deux tiers. C’est carré, c’est froid, c’est efficace et ça montre que se ruer sans réel discernement contre la cage adverse ne constitue pas une tactique viable, à part peut-être si le dernier rempart s’appelle Todeschini. Mais samedi c’était Eichmann, pas le premier venu… Largement au-dessus du lot, Kelly et Campbell ont également montré ce que devrait être des étrangers. Pendant ce temps-là, Charpentier sans son Mondou a évolué comme un petit enfant qui doit s’endormir privé de son doudou par ses parents : avec contrition et sans envie… Une âme en peine peu aidée, il est vrai, par les incessants et subtils brassages de lignes Sheehaniens.

Premier League

Le point positif de la soirée aura été le splendide soutien des supporters. Souvent décriés par nos amis lémaniques, les fans chaux-de-fonniers n’auront jamais cessé de chanter et d’encourager leur équipe, même à 4-0, la portant magnifiquement dans les 10 minutes, les meilleures de la partie, de sursaut d’orgueil qu’elle a offert au dernier 20. On se serait cru dans un stade anglais en plein match de Premier League et ce fol enthousiasme fait chaud au cœur. Pourvu qu’il dure…

Autre motif de satisfaction, même si les résultats ne plaident pas encore vraiment en sa faveur, la présence d’autant de purs produits de la filière juniors du HCC sur la glace. Voir une ligne uniquement composée de locaux est une richesse malheureusement rare en Romandie. Cela rappelle que «formation», dans nos montagnes neuchâteloises, n’est plus un vain mot lancé à chaque début de saison pour faire plaisir aux journalistes. Quand on sait en plus avec quelle régularité nos novices sont pillés par les équipes de LNA, on se dit que le jour où les autres clubs welches produiront autant de talents, le hockey romand aura un bel avenir devant lui. Et qu’enfin on pourra espérer un vrai candidat au titre national ne parlant pas allemand. Mais cela est une autre histoire…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

La Chaux-de-Fonds – Langenthal 2-6 (0-2, 0-2, 2-2)

Mélèzes, 2574 spectateurs.
Arbitres : MM. Clément, Blatter et Micheli.
Buts : 8e (7’27’’) Weber (Gruber, Leuenberger) 0-1. 9e (8’08’’) Mike Wolf (Campbell, Leuenberger) 0-2. 22e Weber (Guyaz) 0-3. 24e Campbell (Tschannen, Kelly) 0-4. 45e Neininger (Kast, Du Bois, à 4 contre 4) 1-4. 52e Fuchs (Parati, Moser) 2-4. 55e Tschannen (Kelly, Campbell) 2-5. 58e Campbell (Kelly, Cadonau) 2-6.
Pénalités : 5 x 2’ contre La Chaux-de-Fonds; 5 x 2’ + 10’ contre Langenthal.
La Chaux-de-Fonds : Ciaccio (24e Favre); Parati, Stephan; Vacheron, Jaquet; Ganz, Erb; Du Bois, Daucourt; Bochatay, Kast, Burki; Charpentier, Gemperli, Neininger; Moser, Plankl, Bärtschi; Braichet, Fuchs, Pochon.
Langenthal : Eichmann; Schefer, Müller; Cadonau, Guyaz; Leuenberger, Kühni; Kelly, Campbell, Tschannen; Gruber, Brägger, Carbis; Mike Wolf, Weber, Kämpf; Hobi, Holenstein, Meyer.
Notes : La Chaux-de-Fonds joue sans Mondou, Turler ni Vidmer (blessés); Langenthal sans Marc Wolf, Chatelain, Bodenmann (blessés) ni Grieder (avec Bienne). Tir sur la transversale de Charpentier (8e). Lionel Favre remplace Damiano Ciaccio dans les buts de La Chaux-de-Fonds (24e). Temps-mort demandé par La Chaux-de-Fonds (9e). Match interrompu en début de troisième tiers en raison d’un problème de glace trop mouillée. Codey Burki et Jeff Campbell sont désignés meilleur joueur de chaque équipe.

Écrit par Lars Petersen

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2 Commentaires

  1. « On se serait cru dans un stade anglais en plein match de Premier League »

    Premier league dont la qualité vocale n’est plus ce qu’elle était…

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