Un rouleau et une boulette…

La venue du FC Bâle et les dernières performances du LS ne laissaient présager rien d’autre qu’une victoire rhénane facile et une nouvelle débâcle du collectif lausannois. Il n’en fut rien, grâce notamment aux bonnes intentions et aux ressources affichées par l’équipe de Martin Rueda. Il n’empêche que si la défaite est rageante, les Bâlois venus en balade ont mis l’équipe vaudoise face à ses réalités : courageuse aujourd’hui, par moments ambitieuse même, elle est bien la plus faible équipe de la ligue et continue de conjuguer «regretter» à tous les temps…

La soirée avait pourtant bien commencé avec une température agréable et quelques bonnes nouvelles du côté de la formation de Martin Rueda. Page et Marin tout d’abord. Ou la confirmation qu’à une exception près (Coltorti) il n’y a plus de passe-droit dans le collectif et les désormais renfaibles de l’intersaison ne viennent plus polluer le jeu avec leur suffisance et leur faiblesse. A l’exception néanmoins des blessures et des suspensions qui peuvent les remettre en selle de temps à autres. Et savoir que Marin et Page sont cantonnés au rôle de remplaçants, même dans l’effectif du bon dernier de Super League, a sans doute quelque chose de rassurant quant au niveau général du football en Suisse et de l’équipe du Lausanne-Sport. Autre bonne nouvelle également, la disposition en 4-4-2 de la formation vaudoise, véritable marque de fabrique – sacrifiée il y a peu – revenue au goût du jour, enfin. Et après ce match un peu particulier, où l’exploit a été tutoyé durant de longues minutes, on ne peut qu’être convaincu que tant qu’à mourir autant le faire en jouant (voir article de Gary Romain). N’oublions pas non plus de mentionner l’absence de Luccin, blessé. Les bookmakers les plus mesquins avaient parié qu’il se blesserait après 60 minutes de jeu à peine. Il lui en aura fallu environ 250 pour craquer, soit trois petits matches. C’est bien évidemment malvenu et beaucoup trop tôt, ce qui nous rappelle que malgré la volonté et un bon état d’esprit, on ne tire pas 3 heures de suite à 200 km/h une Porsche de 1970 qui a dormi deux ans de suite au garage…
Côté bâlois, les deux mal-aimés du football suisse (et avec raison) Frei et Streller faisaient leur retour tandis que Shakiri était sur le banc. Bâle n’était bien entendu pas venu à Lausanne jouer sa qualification en Champions League, mais plutôt gagner contre le dernier du classement sans trop se faire violence, quitte à n’être qu’à moitié concerné, prêt à subir le rythme de l’adversaire pour mieux tenter de le crucifier sur contre.

Lausanne dans le tempo

De quoi laisser la part belle à l’équipe de Martin Rueda, qui malgré quelques flottements en début de match, a pris le jeu et le ballon à son compte. Une emprise qui sera récompensée par un but de Moussilou, sur une inspiration magnifique d’Alexandre Pasche. En effet, l’ouverture à une touche de ce dernier dans la profondeur et le dos de la défense bâloise est un exemple. Et témoigne aussi de l’excellent match réalisé par le jeune Lausannois qui semble prouver rencontre après rencontre qu’il mérite sincèrement la confiance que Martin Rueda aura mis longtemps, très longtemps à lui témoigner. Moussilou quant à lui n’a pas tremblé et confirme ici qu’en certaines situations ce dernier peut être vraiment décisif.
Piqués au vif, les Bâlois ne mettront pas longtemps avant de riposter. Et c’est Steinhofer qui trouvera l’espace sur le côté gauche de la défense lausannoise pour un centre parfait sur Huggel. Seul dans les 16 mètres, l’autre mal-aimé du football suisse n’en demandait pas tant pour crucifier Coltorti de la tête. Court sur le centre, Katz aurait dû faire mieux tandis que les imprécisions dans le replacement de son cerbère tout d’abord et du tandem Lang-Kamber étaient flagrantes sur une action rondement menée. Bref, des approximations qui n’étaient que les prémices des largesses qui allaient suivre…
Malgré tout, loin de douter, l’équipe de Martin Rueda a continué à jouer, pour le plus grand plaisir du public de la Pontaise. Une frappe de Lang et une action annihilée par la maladresse de Roux témoignaient de la volonté des Lausannois de ne pas se laisser dominer et mieux d’aller chercher les points avec les dents.

Coltorti, plus faible qu’André Fleurs…

Bref, tout allait bien dans le meilleur des mondes jusque-là. Et malheureusement, c’est souvent dans ces cas-là que les interrogations les plus aiguës, les doutes les plus présents et les faiblesses les plus criantes ressurgissent. Vous savez tous ce que je pense de l’autoproclamé futur gardien de l’équipe nationale et probable Ballon d’Or 2012, à savoir Fabio Coltorti. Nul besoin de le rappeler ici. Mais les quelques bonnes sorties de ce dernier, notamment contre Thoune, me donnaient l’envie de croire que la confiance aveugle et sans limite de Martin Rueda en son poulain, servirait au collectif dans la durée. Bien naïf que je suis, et le football a ses réalités que la cécité et la volonté n’effacent pas. Sur un coup-franc anodin à 30 mètres presque bien frappé par Alexander Frei, Bâle trouvera la faille. Une frappe que Buffon aurait arrêtée avec une couille après avoir bu un Nespresso avec le ramasseur de balle derrière ses goals. Une frappe que Coltorti a dévié dans ses goals, non sans peine, non sans avoir démontré qu’en plus d’être nul au pied il est aussi mobile sur sa ligne qu’un 30 tonnes en panne sur une autoroute du Sud de la France. Bref, une haie de ficus d’André Fleurs aurait été pour le coup plus efficace que le numéro de pantin d’un ex-international de 100 kilos.
Il y a des sujets qui fâchent à la Pontaise et en ville de Lausanne, Coltorti en est un. Nous n’en sommes pas encore au stade de l’imposture (quoique…), mais dans la régénérescence souhaitable cet hiver, il faudra parler de tous les sujets et ne pas s’économiser le débat du gardien, dont même les plus fervents s’accorderont à dire que sa soi-disant expérience est inversement proportionnelle à la qualité de ses matches. Vous m’excuserez l’acidité de mes commentaires, mais dans un collectif qui se bat et démontre des qualités, la faillite de ses leaders mérite d’être traitée avec toute l’exigence que leur arrogance d’un côté et leur faiblesse de l’autre nous imposent.

Et Muslin passait par là…

Il n’empêche que malgré les éléments contraires, l’équipe, qui a retrouvé un brin d’âme depuis quelques matches, avait décidé de ne pas se laisser étouffer par les Bâlois. Après avoir récupéré ses esprits sur une inspiration et un superbe déboulé de Steven «passements de jambes» Lang, Lausanne-Sport trouvera les ressources nécessaires pour recoller au score par Moussilou. Une réussite bienvenue juste avant la mi-temps qui ne manquait pas de convaincre les plus de 7’000 spectateurs que l’exploit ou un point étaient possible samedi soir.

La suite de la rencontre ne fera que de le confirmer avec un LS compact, haut dans le terrain et prêt à jouer. Malheureusement, sur une balle difficilement négociée dans la moitié de son camp par Muslin et finalement honteusement perdue sur une passe en retrait dans l’axe (soit exactement tout ce qu’il ne faut pas faire), Frei trouvera l’ouverture pour son deuxième goal de la soirée. Et un deuxième cadeau, généreusement offert par un Muslin pas si honteux tout au long du match, mais qui a fait ici étalage de toutes ses limites. Scénario cauchemardesque que les Lausannois ne renverseront pas, malgré leur bonne volonté, malgré un déboulé zidanesque de Khelifi sur la gauche, malgré une énorme occasion où Prijovic trouvera la latte. Ils rentreront aux vestiaires une nouvelle fois brecouilles, les têtes chargées de regrets… 
Malgré les défaites, Lausanne-Sport ne semble pas avoir perdu pied et c’est en soi une bonne nouvelle. Mais il ne faut pas se le cacher et agir en tant que tel : Lausanne est la plus faible équipe de Super League. Capable de tenir le jeu et l’enjeu à mi-terrain, il manque aujourd’hui d’asseoir définitivement la défense et d’avoir plus d’impact au front de l’attaque pour espérer mieux. Il s’agit maintenant de prendre des risques et de faire des points avant la pause, histoire de ne pas regarder la barre à la jumelle à Noël. Parce que les autres équipes, elles, font des points. Et avec déjà 5 points de retard sur GC (1 match en moins), autant dire qu’on y est presque… Peut-on rentrer de Zurich dimanche 20 novembre avec autre chose que des regrets ? A Martin Rueda de faire les bons choix et à ses hommes de travailler pour qu’il en soit autrement. Affaire à suivre…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Lausanne-Sport – FC Bale 2-3 (2-2)

La Pontaise, 7’950 spectateurs.
Arbitre : M. Daniel Wermelinger. 
Buts : 7e Moussilou 1-0, 13e Huggel 1-1, 34e Frei 1-2, 43e Moussilou 2-2, 65e Frei 2-3.
Lausanne : Coltorti; Bah (85e Negrao), Katz, Meoli; Pasche, Muslin (71e Khelifi), Marazzi, Lang, Kamber; Roux (62e Prijovic), Moussilou.
Bâle : Sommer; Steinhöfer, Kasunga, Abraham, Park (88e Xhaka), Tavares, Frei (46e Shaqiri), Huggel, Andrist (59e Zoua); Frei, Steller.
Cartons jaunes : 22e Tavares, 29e Roux, 32e Meoli, 35e Pasche, 75e Moussilou, 83e Kamber.

Écrit par Vince McStein

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8 Commentaires

  1. Ca pétait plus haut que son cul en Challenge League parce que ça a fini 1er mais c’est ridicule en SL les lausannois. Même pas sûr que vous arriviez au total de point que Servette possède actuellement. Sans rancune et bonne prochaine saison en CHL.

  2. C’est à se demander ce que Ls à fait de si grave pour fâcher les dieux du sport à ce point. Semaine après semaine, rien ne les épargne. Dernière humiliation, Ruefli blanchi dans l’affaire Moussilou et sélectionné par Hitzfeld.

  3. LS la plus faible équipe de la ligue…et le plus beau gâchis de l’été! Ou comment détruire un collectif soudé et un bel esprit d’équipe en engageant des impostures telles que Marin, Muslin, Page, Coltorti, Lyng, Kamber ou autre YouTube Negreo ! C’est la campagne de transferts la plus honteuse de l’histoire de la LNA. Même Bulle ou Delemont à l’époque n’avaient pas engagé autant de chèvres en aussi peu de temps…

    Le coupable s’appelle Baumann (et bien sûr aussi Rueda, Collet et Joseph). Quelle tristesse tout ce fric balancé par les fenêtres alors qu’on en a pas ou tellement peu…

  4. Très juste Carlos mais le coupable n’est pas Baumann, Rueda ou même Joseph auxquels il ne reste que les miette de décisions.

    La faute revient à celui qui a voulu engager un directeur sportif pour seulement deux mois (bin oé juste pour la pèriaude dé transfèr logik koa) pour économiser un maximum d’argent comme à son habitude. Et comme souvent, la tactique radin lui retourne en pleine gueule. Et ce sont les autres qui en subiront les conséquences, entraîneur(s), joueurs et supporters.

  5. Une frappe que Buffon aurait arrêtée avec une couille après avoir bu un Nespresso avec le ramasseur de balle derrière ses goals

    Mythique, j’adore

  6. Bravo pour l’article, ça reflète bien ce que l’on ressent.
    glande
    Par contre, je m’inquiète un peu pour l’acuité visuelle de l’entraineur c’est pas possible match après match de ne pas voir les erreurs de Coltorti (Martin va chez l’opticien). Et ne me dites pas qu’il reste sur des bons matches c’est archi-faux. Contre Thoune, il a fait un match correct, mais rien de plus sutout, quand on se glorifie d’avoir joué en Espagne et en équipe nationale.
    Je rêve un peu et je me dis que Rueda va retrouver la vue et que Favre rejouera. Et c’est là que j’espère que vous tous, entraineurs, dirigeants, supporters et journalistes vous serez aussi indulgeants avec lui que vous l’avez été avec Coltorti et ses 32 buts encaissés… Mais, vous connaisant….

  7. Match après match, le même constat. Lausanne joue mieux, Lausanne n’est pas si loin, Lausanne n’a pas de chance mais finalement, Lausanne est dramatiquement inefficaces au niveau comptable.
    Je pense qu’il faut urgemment se soucier de 2 bons joueurs (les fameux « un par ligne » qui compléteraient Luccin) pendant la trêve hivernale, en espérant ce fameux « déclic » que tout le monde attend en engrangeant des points face au FCZ, Xamax et GC.
    Quand aux transferts « meilleurs » de Bulle ou Delémont à l’époque, il y avait quand même Rudakov qui a contribué à nous faire rire chez le beau Bulat un moment…

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