11 décembre : Celtic Park

Retour en Ecosse avec le bouillant stade du Celtic Glasgow, là où on s’habille en vert et où retentit le «You’ll never walk alone» avant chaque rencontre. Un lieu mythique à voir au moins une fois dans sa vie.

Nom : Celtic Park.
Ville : Glasgow.
Club résidant : Celtic Glasgow.
Capacité : 60’832.

Le stade

Celtic Park a été inauguré en 1892. Construit dans le quartier de Parkhead dans l’East End de Glasgow, on lui donne le surnom de «paradise» par sa proximité avec un cimetière. A l’origine, Celtic Park comprenait une piste d’athlétisme et de vélo pour une capacité maximale d’environ 80’000 places. Depuis, le nombre de places a fluctué entre 56’000 et 67’000. Celtic Park connait sa forme actuelle depuis 1998 pour une rénovation qui aura duré en tout 4 ans avec une année d’exil pour le Celtic à Hampden Park qui accueille en temps normal l’équipe d’Ecosse.

Mis à part la vieille et bucolique Main Stand, les tribunes du Celtic Park ont été érigées sur deux niveaux. A l’intérieur c’est un bijou, pourtant de l’extérieur, il ne paie pas de mine, avec ses gros blocs en béton. Deux gros murs vertigineux vert et blanc qui font du stade glasgowien l’un des plus appréciés en Grande-Bretagne. Où que l’on se trouve dans le stade, la vision est excellente. Vous n’avez pas besoin de jumelles pour vous délecter des tacles assassins de Brown. De plus, même au second niveau, vous avez une chance de pouvoir toucher le ballon de match à chaque tir de Samaras.

L’ambiance

Il existe deux types d’ambiance au Celtic Park : celles des soirées européennes ainsi que du Old Firm et celles des autres rencontres. Il faut savoir que lorsque le Celtic accueille les très sexy Kilmarnock, Dunfermline ou autre Inverness, les supporters donnent très peu de voix pour une ambiance plutôt morte, sûrement dans l’idée que les Hoops n’ont pas besoin du fameux 12e homme pour engranger trois points qui coulent de source. Qui a dit une grande Maladière ?

Les soirs d’Europe, Celtic Park se pare de ses habits de lumière et l’ambiance devient digne d’Anfield, la plus belle du Royaume-Uni. Ce n’est pas un hasard si les supporters des deux camps sont affiliés. Encore plus beau qu’à Liverpool, c’est cette incroyable masse chantant d’une seule voix You’ll never walk alone juste avant le début de la rencontre. Une fois dans l’enceinte vous ne pouvez que devenir un fan du Celtic. Pas besoin d’être roux, de parler l’anglais avec un accent que ne renierait pas un Haut-Valaisan et d’être pourvu d’une boille à bière pour tomber amoureux de cette incroyable ferveur verte-blanche-orange qui descend des tribunes. Les supporters des Bhoys donnent de la voix durant toute la rencontre. Ce n’est pas uniquement un gradin mais tout un stade qui est en communion avec ses joueurs.

Les chocs

Pas besoin de palabrer longtemps pour vous dire que le choc n’est pas contre St. Mirren, mais c’est le Old Firm avec les rivaux historiques des Rangers. Plus que deux équipes de football, ce sont deux idéologies politiques mais surtout religieuses différentes qui s’opposent dans la même ville. Le Celtic d’origine irlandaise représente la communauté catholique, alors que les Rangers, proches de la couronne d’Angleterre, regroupent les protestants de la ville. En Ecosse, peu importe d’où l’on vient, on est soit pour le Celtic soit pour les Rangers, et ensuite on peut oser supporter Dundee ou Aberdeen.

Les rencontres entre les deux clubs sont des plus attendues et des plus tendues sur et hors du terrain. Rares sont les derbys où les deux équipes finissent à 11 contre 11, de plus la police de Glasgow révèle que les incivilités sont 9 fois plus nombreuses les jours de Old Firm. Il est vrai que les deux équipes de Glasgow n’ont que très peu de concurrence dans leur championnat national, et à l’instar du Clásico espagnol, le derby est la rencontre où se gagne le championnat.

A Glasgow, le Old Firm est la première source des problèmes de sectarisme. Des chants et des banderoles à connotation politico-religieuse fleurissent dans les travées de Celtic Park et d’Ibrox Park, antre des Rangers. Le gouvernement écossais a décidé de sévir et doit se prononcer prochainement sur l’application de mesures punitives à l’encontre d’individus proférant des slogans sectaires ou entonnant des chants politiques et religieux à l’intérieur des stades nationaux. Les sanctions peuvent aller jusqu’à cinq années d’emprisonnement.

Les billets

Il existe deux moyens pour se procurer des billets. La première, la plus simple, consiste à se rendre au Tickets Office directement au stade les jours ouvrables pour acquérir son précieux sésame. Mais comme la majorité des lecteurs n’ont pas de résidences secondaires à Glasgow, la seconde méthode consiste à s’inscrire sur le site internet, puis de commander les billets voulus. Attention toutefois, car s’il est facile de choper des billets la veille d’une rencontre contre St Johnstone, il faudra cravacher bien à l’avance pour avoir des billets pour le Old Firm. Les prix varient évidemment selon les affiches, les billets les moins chers s’élèvent à 23£, environ 40£ pour le Old Firm et les matchs de Coupe d’Europe, en précisant que le mode de fonctionnement des soirées européennes se fait selon le principe du premier arrivé, premier servi, avec bien évidemment un avantage pour les possesseurs d’abonnements et ils sont environ 50’000…

La troisième mi-temps

Si tu es du genre à faire des troisièmes mi-temps culturelles, je te conseille vivement de ne pas trainer à Glasgow. La ville écossaise est heureusement des plus réputées pour sa vie nocturne. L’alcool coule à flot, on y parle évidemment football (attention toutes couleurs d’équipe de football sont strictement interdites dans les bars de la ville, après si vous êtes suicidaires ou simplement masochistes, essayez d’entrer en douce un drapeau irlandais dans un pub du centre), et les filles en mini-jupe ne sont de loin pas les plus dégueu du Royaume-Uni (oui, il existe certains lieux où la Britannique peut être jolie).

Mais Celtic Park ne se trouve pas à proximité du centre, il faut pour cela compter une bonne heure de marche si vous êtes sportifs, ou 10 minutes de bus ou de taxi dans les bouchons pour faire le trajet qui relie le stade au centre de Glasgow où les bars ne manquent pas ; environ 1000 y sont répertoriés. Pour les pubs à consonance football, on vous le conseille le Walkabout, référence australienne en matière de pub de sport en Grande-Bretagne. Celui-ci se trouve à 2 minutes dans la station de bus de Buchanan sur Renfield Street à proximité des rues piétonnes et commerciales. Des gros burgers, un large choix de pintes et de nombreux écrans pour profiter pleinement des week-ends football. Sur Sauchiehall Street, vous trouverez obligatoirement votre bonheur, avec un nombre incalculable de bars, restos et boîtes pour tous les goûts. Parmi les boîtes, on vous conseille les Arches sur Argyle Street au sud du centre ; souvent bondé, il vous faudra ne pas arriver trop tard pour y entrer. On y retrouve les plus grands noms de la scène nocturne britannique. Sur Sauchiehall Street, le Campus et le Garage. Deux boîtes des plus animées avec plusieurs styles de musique selon les salles, des boissons peu coûteuses (ce n’est pas évident de gérer le lendemain lorsque le Garage vous propose des Jäger bomb à 1£) et une jeunesse locale prête à se défouler jusqu’au bout de la nuit, enfin 2h30 du mat’. La législation britannique est ainsi faite qu’il faut limiter le nombre de comas éthyliques en imposant une heure de fermeture peu tardive. Ensuite, rien ne vous empêche de faire connaissance avec les locaux pour de fameuses after-party at home.

 

L’anecdote

Il est difficilement concevable pour tout supporter du Celtic et des Rangers que l’un des leurs puisse porter le maillot des deux équipes. Dans l’histoire de l’après-guerre, seuls 5 joueurs s’y sont osés. Le premier est Alfie Conn en 1974. Mais celui qui nous intéresse ici est le second Mo Johnstone, premier catholique à signer dans le club protestant en 1989. Le buteur écossais avait disputé 140 matchs pour 52 buts avec le Celtic entre 84 et 87. Après un passage à Nantes, il donnait une conférence de presse à Parkhead pour annoncer son retour au Celtic et dire qu’il ne pouvait jouer pour aucun autre club. Et pourtant, en délicatesse avec le fisc, il a opté pour une offre plus lucrative des Rangers quelques jours plus tard. Les supporters des deux camps se déchainent alors. Ceux des Rangers ont brûlé leurs écharpes et d’autres ont boycotté la saison des Rangers, alors que ceux du Celtic l’appelaient désormais Judas. Il se fit cependant accepter par ses nouveaux supporters par un hattrick lors du Old Firm et reçu une tarte en pleine tête de la part des fans du Celtic en représailles. Il ne joua finalement que deux ans au Rangers avant de partir à Everton.

Écrit par Johan Tachet

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4 Commentaires

  1. Nice. Je reconnais bien la mon Glasgow! Big up pr Arches mais par contre, carton jaune pr le Garage et le Campus! Ya que des gamines de 16 ans…a remplacer d’urgence par le Butterfly and Pig, le Buff Club, Glasgow School of Art et a la rigueur, l’ABC 😉

  2. Pour avoir fait le déplacement Celtic-Sion je ne peux que vous conseiller d’y aller. Une ambiance de folie, des Ecossais sympathique (ça c’était avant toutes les histoires de protêts), et à 1 heure de train y a Edimbourgh qui est un ville hallucinante. A faire !

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