10 décembre : Fiyapi Inönü

CartonRouge.ch te présente aujourd’hui le Fiyapi Inönü de Besiktas, le «stade le plus bruyant du monde». Une véritable découverte, même si on peut acheter les billets à la Migros.

Nom : Fiyapi Inönü.
Ville : Istanbul.
Club résident : Besiktas J.K.
Capacité : 32’145.

Le stade

Stade typique des pays du sud-est européen en forme de cratère de volcan, des tribunes relativement proches du terrain et ne possédant qu’une seule tribune couverte (à l’origine). On retrouve quatre parties bien distinctes formant l’enceinte : la tribune nord – parallèle au terrain appelée Kapali – est la tribune regroupant les supporters les plus fanatiques du club, en face se trouve la tribune «officielle». Le virage principal, Yeni Açik, a une capacité de 13’000 places, la plus grande de l’enceinte et récemment à moitié couverte (en 2004). Enfin, l’autre virage accueille les courageux visiteurs.

Le stade est situé en amont de la rive du Bosphore sur la rive européenne d’Istanbul, tout proche de l’extraordinaire Palais de Dolmabahce. Une fois à l’intérieur, le supporter peut voir deux différents continents, ce qui en fait un cas unique au monde. Inaugurée en 1947, l’enceinte pleine de charme devient néanmoins vétuste et pour pouvoir rivaliser, sportivement et économiquement, avec le Fenerbahce et Galatasaray, un stade mutifonctionnel va bientôt voir le jour. Il sera bâti sur le site actuel d’Inönü.

L’ambiance

Chaude et électrique ! Lors des grands rendez-vous, il n’est pas rare que le stade soit déjà plein trois heures avant le début de la partie…

Juste avant l’entrée des joueurs sur le terrain, un capo des ultras, à l’instar d’Anthony Favre à la Praille, court au milieu du terrain et effectue une gestuelle bien huilée qui lance un chant tribal entonné par tout le stade (à voir ici). Sifflets assourdissants lorsque l’équipe adverse possède le ballon, craquages incessants, feux d’artifices en plein match, tambour au son inquiétant et chants continus donnent cette impression si intimidante pour les joueurs adverses.

La passion y est totale. Le volcan en ébullition, les chants anti-Fenerbahce et Galatasaray sont repris plusieurs fois durant la partie et on se demande si le stade ne va pas s’écrouler lorsque les 32’000 fans se mettent à sauter en même temps ! Ce qui m’a le plus marqué lors de mes deux visites fut la puissance vocale dégagée. On sent nos entrailles, les chants sont variés et repris par toutes les tribunes. Au final, j’ai vraiment peu de souvenirs des matches, mais cette ambiance unique est restée gravée au fond de moi. Je n’ai, depuis, jamais trouvé d’équivalent.

Les chocs

Ce sont bien évidemment les rencontres contre les deux autres équipes stambouliotes : Fenerbahce et Galatasaray. Bien que la rencontre qui attise le plus les passions en ville reste un Fener vs Galata, chaque derby est considéré comme un événement  qui se vit bien des jours avant les matchs. Pour Besiktas, traditionnellement, son grand ennemi est Galatasaray, du fait que les deux clubs sont situés sur le même continent et que l’ancien club de Kubilay Turkilymaz et Adrien Knup est considéré comme le club le plus supporté en Turquie.

Les billets

Tu peux trouver les billets directement aux guichets du stade car il n’est sold-out que lors des derbies byzantins. Le club a également mis au point un système de vente de billets sur son site internet, disponible en anglais, mais il ne semble plus être à jour depuis un moment (!?). Il est également possible d’obtenir des billets dans les centres commerciaux MMM Migros Istanbul. Oui, oui !

Mais pour le fun et pas forcément à un prix surfait, tu peux t’aventurer à marchander un billet aux abords du stade. Tu y es de toute manière repéré et les mecs viendront directement les proposer. Une fois le prix accepté et le précieux sésame en mains, demande à ton vendeur de t’accompagner jusqu’à l’entrée du bloc. Tu éviteras de faire la queue et surtout, tu auras la preuve de l’authenticité du billet…

Une autre solution possible est de demander directement à la réception de ton hôtel que tu es intéressé à voir un match et en quelques heures tu peux être sûr qu’un billet sera mis à ta disposition moyennant un petit bakchich.

La troisième mi-temps

Au-delà des visites traditionnelles de cette ville magnifique aux multiples facettes, le coeur de la fête se trouve aux alentours de la place Taksim. Notamment sur la rue Istiklal Caddesi, où l’on trouve les discothèques à la mode et où il faut montrer patte blanche. Il y a également des petits bars bien sympas, où l’on peut boire les délicieuses bières Efes pour quelques sous. Je conseille également d’aller siroter un bon raki au bar du dernier étage de la Tour de Galata. Il y a là-bas une vue impressionnante sur la mégalopole et on peut y observer le chaos continuel des rues.

L’anecdote

Inönü a reçu le titre «de stade le plus bruyant du monde», lors d’un match de Champions League en 2007 contre Liverpool. Un taux record de décibels, mesuré à 132 dB, a été enregistré.

Écrit par Grégory Chevalley

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3 Commentaires

  1. Splendide j’espere voir les 2 autres stades des clubs stambouliotes, Fener et Galatasaray. Pour avoir fait le stade du Fener, je dois avouer que j’ai rarement vu un bruit pareil, peut etre en Grèce avec le Pana et l’Olympiakos, mais pas dans le reste de l’Europe, et ca meme a Dortmund, meme si le Gelbe Wand reste unique.

    Et je ne peux que conseiller Istanbul, ville fantastique

  2. superbe article…l’auteur aurait quand même pu parler du groupe « Carsi »..réputé comme l’un des meilleures groupes de supporters au monde, et à tendance socialiste!!

    J’attendais cette article..merci!!

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