Après la démonstration face à l’Islande en Ligue des nations, on revenait aux bons vieux amicaux avec expérimentation et 6 changements possibles. La bonne occasion de tester tout et n’importe quoi. Vraiment n’importe quoi ?
Commençons d’abord par saluer la performance de la RTS qui a durant tout le match utilisé l’habillage de la Ligue des Nations pour ce match amical (logos, jingle, la totale). Déjà que les gens ne comprennent pas grand chose à cette nouvelle compétition, si en plus la télévision présente un amical comme un match de la LDN, comment veux-tu qu’ils s’y retrouvent ? Et les justifications alambiquées en début d’émission ont été un grand moment de patinage intégral, à expliquer que (je ne change pas une virgule) « Les matches amicaux font à quelque part partie de la Ligue des Nations », le bon gros bobard qui même assis ne tient pas debout. Si on ajoute pour la fine bouche le test du micro de Michel Pont en direct après quinze minutes de jeu… « On ne vous entend pas », « Essayons ! », « Non, ça ne marche pas » pour finalement apprendre en direct qu’on va lui poser un nouveau micro alors que finalement, coup de théâtre, il terminera avec l’ancien. Dites la TV, quelqu’un leur a dit qu’ils étaient à l’antenne et que quelques dizaines de milliers de gens les écoutaient ? Je ne sais pas comment ça se passe sur les autres chaînes, mais soit ils n’ont jamais ce genre de souci technique, ce qui m’étonnerait quand même un peu, soit quand ça leur arrive ils ne transforment pas l’événement en sketch de cinq minutes. Des fois c’en est presque gênant pour eux.
Bref, parlons un peu de football, puisque c’est de cela qu’il s’agit. Déjà pour souligner que si la Suisse avait été assez largement remaniée, on pouvait en dire tout autant de l’Angleterre qui nous proposait une flopée de joueurs peu connus du grand public, à commencer par le gardien Butland. Et là je marque quand même un coup d’arrêt : C’est juste génial quand tu es gardien de but de s’appeler « Butland », le « Pays des goals ». Imagine pour les attaquants adverses de se retrouver face à Butland ! C’est comme si lors d’un premier flirt la nana te ramène chez elle et que sa maison s’appelle « Turluteworld ». Pour l’anecdote, dans les 10 premières minutes Butland a commis deux grosses conneries qui valaient un goal chacune, puis après il a oublié que c’était un gardien anglais.
Du côté suisse, la grande surprise fut évidemment la défense à trois centraux proposée d’entrée, avec Djourou au centre du dispositif. Je pense que tous ceux qui ont suivi de près ou de loin le Lausanne-Sports de Fabio Celestini ces dernières saisons sont absolument traumatisés par tout ce qui ressemble à peu près à une défense à trois, alors forcément si en plus tu me mets Djourou comme tôlier, il y a de quoi se réveiller la nuit en hurlant, ce que j’ai fait cette nuit, trois fois. Soyons honnêtes toutefois, Johan n’a commis qu’une seule « Djourou » durant le match avec une relance catastrophique qui s’est transformée en action de but pour les Anglais, et pour le reste il s’en est plutôt bien sorti dans cette disposition inédite.
Avant les mutiples changements opérés à la mi-temps, la Nati a d’ailleurs plutôt bien tenu son rang, avec une possession de balle qui a frôlé le 65%-35% et quelques occasions par Shaqiri, Gavranovic et Rodriguez. Une mention pour Freuler qui s’est beaucoup mis en évidence alors que Gavranovic n’a pas vraiment marqué les esprits (il n’a rien marqué du tout en fait).
L’avalanche de changements à la pause, puis 25 minutes avant la fin, a rendu la seconde mi-temps un peu illisible, mais c’est le charme de ces amicaux. L’Angleterre est montée en puissance, la Suisse s’est un peu éteinte, et Rashford a été plus réaliste que nous ne l’avions été en première mi-temps. C’est un peu dommage, d’autant que la Nati perd peu souvent. Mais elle perd d’habitude les matches qui comptent, comme au Portugal ou face à la Suède. Si pour passer un nouveau palier il faut apprendre à perdre quelques amicaux pour gagner les matches à élimination directe, je signe tout de suite.
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