Entretien avec la judokate Séverine Dewarrat

De retour au pays après un périple de trois mois à Moscou, votre serviteur a eu l’immense plaisir d’interviewer Séverine Dewarrat, cette combattante suisse inabordable sur les tatamis du championnat d’Europe de judo à Moscou mais très sociable dans la campagne fribourgeoise. Membre du club de l’EJ Attalens, cette Veveysanne de 20 ans est l’un des plus grands espoirs du judo suisse. Pour vous rafraîchir la mémoire, veuillez vous référer à la rubrique un «week-end sportif à Moscou» sous Reportages.

Carton Rouge : Tu es la seule femme romande à t’être qualifiée pour ces championnats d’Europe des moins de 23 ans à Moscou, cela t’a-t-il mis plus de pression ? Séverine Dewarrat : Non pas vraiment, lorsque je suis entrée dans l’équipe suisse il y avait une rivalité entre les deux camps mais maintenant, depuis le temps que l’on se connaît, la «barrière de rösti» n’existe plus.
Quel bilan tires-tu de ton combat durant ces championnats d’Europe  ?
Pas excellent ! Je n’étais pas dans la compétition… J’ai essayé d’analyser mais n’ai pas trouvé de raisons spéciales… Dans le fond je n’ai pas livré un mauvais combat, je n’ai pas fait de faute mais je n’étais pas à 100%.
Les pays de l’Est ont la réputation d’être plus puissants mais ont des lacunes au niveau de la technique, cet a priori s’est-il vérifié durant ces championnats ?
Oui en effet, les combattants de l’Est ne sont pas des techniciens, ils ont leur style de judo. Ils s’inspirent pas mal de leur lutte nationale. Les judokas de l’Est ont aussi généralement un physique musculairement imposant.
L’investissement, la persévérance et les entraînements plus poussés qui caractérisent les pays de l’Est suffisent-ils à expliquer leur mental plus fort ?
En partie oui, mais il faut relativiser, nous avons aussi un bon mental !


Photo Journal La Gruyère

La Suisse est réputée mondialement pour la qualité de ses judokas, à quoi attribues-tu ces hautes performances ? Qualité des écoles ?
La Suisse n’est de loin pas un grand pays de judo ! (Sourire) Nous avons quelques bons athlètes et cela va en s’améliorant… Mais l’encadrement et le soutien sont lamentables, nous n’avons d’ailleurs pas de réel programme de sport-étude.
Sur une délégation suisse de six combattants, cinq sont romands. Est-ce habituel à ce niveau de compétition ?
Cela dépend des années, mais c’est vrai que cette saison les Romands sont en forme !
Comment se fait-il que le judo soit aussi peu médiatisé, même dans un pays comme la Suisse où ses couleurs sont régulièrement portées sur les podiums ?
Bonne question… Le judo est un sport complexe pour les non initiés. Cela expliquerait peut-être ce délaissement des grands médias si les trois quarts des gens que je rencontre ne me disait pas «ah mais moi aussi j’ai fait du judo quand j’étais jeune…»
Il restait passablement de sièges vides autour des tatamis durant ces championnats d’Europe des moins de 23 ans, est-ce typique d’un championnat d’Europe ?
Ce n’est pas surprenant, surtout que ce n’était pas des championnats élite.
Et sinon quelles sont tes impressions sur Moscou ?
Je n’avais pas vraiment la tête à visiter vu mon résultat. La Place Rouge est magnifique. A part ça, dans les environs de notre hôtel, on voyait bien que nous étions dans un pays où le communisme a régné.
Merci Séverine… et bonne année ! 

Écrit par Julien Matter

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