Le FC Sion de A à Z (1ère partie)

Carton Rouge débute l’année 2007 sur les chapeaux de roues avec le décorticage du FC Sion par Psyko de A à Z ! Après avoir passé en revue deux clubs de hockey, cette rubrique satirique s’attaque également au football, et plus particulièrement à la tête d’affiche romande : le FC Sion. Club phare du Valais, l’organisation sédunoise – par ailleurs sur-médiatisée – possède des caractéristiques propres et des particularités régionales qui séduisent et déplaisent à la fois. Cet abécédaire exclusivement «valaisan» sera publié en deux parties. Bonne année et bonne lecture !

A comme «Argentins» Certains «gauchos» ont définitivement laissé leur empreinte dans le marbre de l’histoire sédunoise. Songeons par exemple à Enzo Trossero, premier entraîneur à offrir au Valais le titre de champion de Suisse. Une année auparavant, le bouillonnant – pour ne pas dire surexcité – et amer futur sélectionneur de la Nati avait rapporté dans ses bagages la Coupe, obtenue de haut vol lors d’un nouveau pèlerinage à Berne (voir Wankdorf). Plus récemment, un autre as de la Pampa, Nestor Clausen, est devenu l’homme qui a osé s’opposer au dictateur d’Octodure (voir Constantin), en claquant étrangement la porte à la mi-temps d’un match de Coupe contre La Chaux-de-Fonds. Prophète pour certains – après un début de saison tonitruant –, lâcheur pour d’autres, l’ancien rugueux défenseur du FC Sion aura fait un passage plus que remarqué sur le banc de Tourbillon. Synonymes : instables, imprévisibles, sulfureux, courageux, passionnés, grognons.
B comme «Bigon, Alberto de son prénom»
L’homme du doublé, le premier – et le seul – dans l’histoire du FC Sion. Homme aux méthodes rigoureuses, l’entraîneur italien a su tirer le maximum de son groupe l’espace d’une saison. Toutefois, fatigués de la sévérité et de l’exigence de leur mentor, certains joueurs eurent bien des difficultés à poursuivre l’aventure avec le même état d’esprit. Fin de parcours pour «il dottore» Bigon, qui conservera à jamais l’image d’un homme dur mais compétent, qui a fait vibrer le Valais comme personne n’avait su le faire avant lui. Aujourd’hui encore, il arrive à plusieurs observateurs du club de Tourbillon de regretter le départ du technicien transalpin. Synonymes : tortionnaire, succès, classe à l’italienne, maître tacticien.
C comme «Constantin, bien évidemment»
Le KingLorsque l’on se penche sur le FC Sion, on constate que le dictateur d’Octodure est omniprésent. A vrai dire, pour témoigner de la réalité du club valaisan, il faudrait que chaque lettre de cet abécédaire parle du président Constantin. Homme de poigne, il dirige seul son club, des bureaux de la SA au banc de touche. Après une première expérience sanctionnée par un échec ô combien cinglant – tant sportivement que financièrement – Tintin est revenu comme le messie aux pieds de Valère. Il a repris un club à l’agonie, tracassé par tous les tourments possibles et imaginables (voir Isoz), relégué en deuxième division (voir Super League). Son retour a été, jusque-là, couronné de succès, même si ses méthodes et son despotisme pourraient bien, à nouveau, lui jouer des tours (voir Galatasaray). Réfléchissant en termes de zones économiques plutôt qu’en appartenance cantonale et culturelle, l’architecte du coude du Rhône ne s’embarrasse jamais de détails pour remodeler à son idée le paysage du football valaisan et suisse dans son ensemble (voir Tourbillon). Synonymes : omnipotent, égocentrique, brillant, décidé, intelligent, roublard, habille, mégalomane, arrogant et sachant si bien attirer la réussite…
D comme «Défense»
Celle qui a fait la gloire du FC Sion dans les années 90. Composée d’Alain Geiger, Dominique Herr, Marc Hottiger et Yvan Quentin, elle se montrait si performante qu’elle formait en intégralité l’arrière-garde de l’équipe de Suisse, notamment lors de la Coupe du Monde 1994. Quand on se souvient de la perfection tactique prônée par Roy Hodgson, le compliment est de taille. La lecture du jeu de Geiger – étonnamment à des années lumières de ses très piètres qualités d’entraîneur –, la robustesse de Herr, les déboulés de Hottiger et la fougue inimitée de Quentin resteront sans doute encore longtemps dans les mémoires.
E comme «Ecclésia, l’assemblée des citoyens de l’Athènes antique»
Organe qui élisait les dix stratèges, c’est de son sein qu’étaient tirés au sort les membres de la Boulè (parlement législatif) et de l’Héliée (tribunal). Quel rapport, me direz-vous ? Aucun, si ce n’est qu’un peu de démocratie en ce monde constantinesque ne fait de mal à personne… N’est-ce pas ?
F comme «Fendant»
Dans la salle de presse de Tourbillon, le précieux liquide coule bien plus que les informations sérieuses et vérifiées. La faute à qui ? En partie à la presse, bien souvent trop complaisante avec le dictateur – pour ne pas dire amadouée ni totalement acquise à sa cause – et qui se fait un plaisir de relater la moindre de ses paroles sans se demander si cela tenait la route (voir Honte). En partie aussi à cause de Tintin et de ses sbires (voir Urfer et Massimo), qui savent mieux que personnes manier la langue de bois et mettre les scribouillards sur de fausses pistes. Dès lors, à force d’évoluer dans ce milieu, un petit verre de fendant aide à faire passer la pilule. Et peut-être à oublier…

G comme «Galatasaray»
L’échec le plus mortifiant de l’ère Constantin. Le FC Sion, tout auréolé de son seul et unique doublé (voir Bigon), se prend à rêver. Tout du moins son dictateur de président : refonte totale de l’effectif, stratégie économique agressive, affichage des ambitions, etc. Tintin en Valais veut faire de son jouet un club phare en Europe – rien que ça… – et la plus grande formation de Suisse. Mais, confondant vitesse et précipitation, et jouant avec la malchance (comme avec la lourde blessure de Moravcik, qui devait être le stratège des Valaisans), le dictateur d’Octodure allait précipiter la chute du FC Sion. Une déchéance immortalisée et symbolisée par le revers contre les Turcs de Galatasaray en tour préliminaire de la Ligue des Champions. Adieu les millions de l’Europe, adieu le prestige. Bonjour les huissiers et les tribunaux ! Synonyme : grosse baffe, échec cuisant, humiliation, début de la fin.
H comme «honte»
Un sentiment que Constantin ne connaît visiblement pas. Sinon, il garderait pour lui bon nombre de ses déclarations qui, si elles amusent la presse et offrent aux journalistes du «biscuit», louvoient régulièrement aux frontières du ridicule et du pathétique. Résumer la pensée de Tintin en Valais est somme toute facile : j’ai tout compris, les autres sont des cons. Bien sûr, le dictateur a souvent raison. Il sait manœuvrer sa barque, peut-être même mieux que Bernard Tapie ne le faisait avec son yacht le «Phocéa», qui fait aujourd’hui le bonheur d’un riche propriétaire, après un épisode rocambolesque avec le Crédit Lyonnais.

Tapie B.

Mais de là à se montrer si vaniteux et autant sûr de lui, il y a une marge. Néanmoins, rendons à l’Empereur Constantin ce qui lui appartient (c’est-à-dire la moitié du Valais) : son ignorance de la honte est peut-être en fait du courage. Celui de ses opinions. De toute façon, avec un tel personnage, la controverse est toujours d’actualité. Alors, pardon à ses inconditionnels (les supporters du FC Sion qui aiment la victoire, l’Etat du Valais qui aime collecter les impôts, et Le Matin qui aime tout simplement Constantin au moins autant qu’il aime Lauriane Gilléron).
I  comme «Isoz, Edmond de son prénom»
Isoz E.Traître, l’ancien sédunois, du haut de son trône à la Swiss Football League, a visiblement une dent contre le FC Sion. Ou serait-ce plutôt une aversion envers Tintin ? On comprendrait dès lors bien mieux l’acharnement qu’il a mis et qu’il mettra encore à nuire aux intérêts du club de Tourbillon. Refus d’octroyer la licence, relégation en Challenge League (voir Super League), bras de fer épique au moment du retour de Tintin, le Genevois est la parfaite illustration de la bureaucratie peu compétente qui régit le ballon rond helvétique. Les instances faîtières suisses n’épargnent rien aux «clubs de campagne», c’est-à-dire aux clubs qui ne représentent pas une grande ville. Les arguments fusent mais, globalement, on reproche aux équipes et à leur comité un manque de professionnalisme. Un paradoxe incroyable, quand on constate avec quel amateurisme la SFL gouverne. Incapables de gérer les problèmes de calendrier, de sécurité ou encore de licences de joueurs – comme cela avait été le cas avec l’affaire Everson, quand la Swiss Football League n’avait même pas su dire si le joueur pouvait évoluer avec les Young Boys contre Sion en finale de la Coupe –, les dirigeants dont fait partie Monsieur Edmond Isoz devraient s’occuper en premier lieu de la poutre qu’ils ont dans l’œil. Synonymes : incompétence, obstination, trahison, anti-Constantin.

Everson

J comme «jalousie»
Le FC Sion, à l’image des valeurs qui caractérisent les Valaisans, prône la victoire et l’appartenance culturelle à une région, voire à un pays à part entière. Parfois, le club de Tourbillon tombe de Charybde en Scylla. Mais, au contraire, il connaît aussi par moments des succès retentissants. Alors, l’orgueil valaisan a vite fait de répandre la bonne nouvelle, même bien au-delà de Saint-Maurice. Une fierté qui énerve. C’est compréhensible, vous me direz. N’empêche que la victoire d’une région dite «périphérique» – ce qui signifie, dans la bouche de ceux qui prononce la formule, une région de paysans arriérés – a le don d’attiser la jalousie. Celle des grandes puissances – en l’occurrence les villes économiquement développées comme Genève, Bâle, Berne ou Zurich – mais aussi des voisins romands – en l’occurrence les Vaudois qui ont pour choix Lausanne, Yverdon ou Baulmes (attendez, je fais une pause, j’ai mal aux cotes tellement je ris), ……………………………………………, les Genevois qui attendent un improbable retour de Servette dans l’élite, les Neuchâtelois qui pensent qu’un nouveau stade est forcément synonyme de nouvelle équipe, ainsi que les Jurassiens et les Fribourgeois qui… (on joue au football dans ces cantons ?) – moins bien lotis que ces «ploucs de Valaisans».
K comme «Kriens»
La sympathique bourgade est toujours à la recherche de la couille accidentellement perdue par l’arbitre de la rencontre entre les locaux et le FC Sion il y a de cela quelques mois maintenant. Mais non, voyons ! Il est impensable d’imaginer Tintin le colérique asséner des coups au trio d’hommes en noir, lui dont le fair-play et la bonne foi sont mondialement reconnus… Au sujet des arbitres, le dictateur d’Octodure a frappé très fort au terme des deux premiers tours de la saison. Pour avoir visionné le fameux DVD adressé à la Ligue ainsi que pour avoir lu les commentaires qui l’accompagnaient, je peux affirmer que les requêtes de l’architecte sont légitimes. Attention, chers lecteurs, je m’apprête à lâcher une bombe : LE FC SION A ETE VICTIME D’ERREURS D’ARBITRAGE CETTE SAISON !!!!!!!!!!!!!!! Une affirmation qui peut potentiellement faire exploser le monde du football dans son ensemble. Car il est tellement rare que les arbitres se trompent… Je passe ici deux annonces : 1° que les autres clubs de Super League se livrent au même exercice et élaborent leur propre DVD ; 2° que les personnes qui ont le temps et les moyens inscrivent sur un disque les erreurs d’arbitrage dont a été bénéficiaire le FC Sion. A mon humble avis, à la lumière de ces documents malheureusement inexistants, le boss de Martigny ne ferait plus autant le fier (voir Honte). Synonymes : casse-noisettes, violence, complot, témoin miracle.
L comme «Lehmann, Stefan de son prénom»
Un très grand gardien. Pas toujours très stable, notamment mentalement, il avait l’art d’allier spectacle et efficacité. Fou et impulsif sur le terrain, Lehmann forme certainement, avec Pierre-Marie Pittier, le duo des gardiens de but les plus marquants de l’histoire du FC Sion. Le prometteur Germano Vailati pourra-t-il lui aussi entrer dans ce cercle ?

Germano Vailati

M comme «Moulin, Christophe de son prénom»
J’aurais pu conserver la lettre M pour Martigny, centre névralgique du FC Sion sous la seconde ère Constantin. Mais il me semblait juste de rendre hommage au Candide vollégeard, qui a permis la remontée en Super League et l’historique succès en finale de la Coupe de Suisse contre les Young Boys (voir Super League et Wankdorf). Simple et honnête, Moulin incarne à merveille les valeurs qui séduisent le public de Tourbillon. Espérons cependant qu’il n’enchaîne pas les intérims sur le banc sédunois comme Boubou Richard. Il mérite mieux que cela. Mais de Boubou à Moumou, il n’y a qu’un pas… Synonymes : sympathique, attendrissant, naïf, Tony Michelli, héros.
La suite ici !
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Les autres victimes de cette rubrique : Le HC Martigny en 26 lettres… Le Lausanne HC en 26 lettres…

Écrit par Psyko Franco

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