19 juillet 2012 : le festival des vendanges !

Qu’y a-t-il de plus beau que de retrouver la grande scène européenne en affrontant une vieille équipe non identifiée par les radars du football continental ? La réponse est simple : rien. Surtout si l’on cumule à cela le fait que les fanfarons du FC Sion assisteront aux rencontres européennes depuis le canapé.

Cependant, en dépit du 2-0 final, le peuple grenat a ressenti une drôle d’émotion : c’était comme si la joie – ligotée au fond du bec par une constatation amère – ne pouvait s’exprimer. Non, détrompez-vous, les Servettiens ne se sont pas mutés en de piteux «fans» du Barça ; muets et indifférents. Le public de la Praille a simplement été refroidi car il a assisté à une rencontre qui aurait dû se solder par un score fleuve d’au moins 6-0. Frayeurs garanties jeudi à Erevan ! Il y a des soirs comme ça, ou rien – ou presque – ne va. D’emblée, Servette a mis en exergue une grande différence de niveau face à Gandzsasar. A la 7e minute déjà, le SFC aurait pu passer l’épaule si Marquinho avait transformé son pénalty. Après cet épisode, le deuxième club le plus titré de Suisse se créait occasion sur occasion, mais les galvaudait hélas les unes après les autres. Lors du premier match de la saison face aux champions en titre du FCB, les Genevois n’avaient déjà pas brillé par leur réalisme. Bis repetita en EL et, qui plus est, face à une équipe très inexpérimentée et ayant le niveau proche de celui d’une équipe de 1e Ligue Promotion.

Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage

Le départ des deux ailiers Ishmael Yartey et Matias Vitkieviez a logiquement amoindri le secteur offensif du club de la ville qui donne le nom au magnifique Lac de Genève. Néanmoins, en recrutant Steven Lang et Geoffrey Tréand, Servette a trouvé les bons joueurs pour palier ces départs. Les deux nouveaux venus se sont montrés très combatifs et ont, à l’instar de leurs deux homologues partis sous d’autres cieux, participé avec dynamisme à la manœuvre offensive genevoise. Cependant, si le SFC produit déjà du beau jeu ––et ce n’est pas rien – la troupe de João Alves  manque de précision et balbutie toujours son dernier geste. Comme l’a affirmé le mentor lusitanien, il faut prendre son mal en patience et attendre que l’équipe – et en particuliers certains éléments – trouve ses automatismes.

Au rayon des individualités, deux joueurs semblent en pleine phase de parabole descendante. Le premier, Goran Karanovic, est un très bon attaquant de pointe, comme il l’a d’ailleurs démontré au cours du dernier exercice. Son début de saison en demi-teinte a déjà coûté 1 point face au Rhénans et quelques buts contre le FC Gandzasar. Tout le monde à Genève connaît la valeur de l’attaquant d’origine serbe, sauf peut-être le principal intéressé. Au lieu de tirer sur l’ambulance, souhaitons dès lors que le numéro 9 grenat se débloquera lors de l’excursion dans l’étable valaisanne et revitalisera par la même occasion son patrimoine de confiance : il en a bien besoin ! Epaulé par le jeune et prometteur Kevin Gissi, Goran pourrait être mis dans les conditions idéales pour redevenir Super Goran. Le druide saura sans doute trouver la bonne formule afin de bien entourer le bomber des Grenat, qui est apparu trop esseulé récemment.

Un cran derrière, Marcos De Azevedo semble être complètement hors de forme et n’est pas étranger à l’isolation de Goran. Actuellement, seul Alexandre Pasche semble assez en verve afin de revêtir le rôle clé de soutien aux attaquants. Si Kelvin (FC Porto) devait parapher un prêt avec le Servette FC, espérons qu’il pourra apporter une alternative dans cette zone névralgique.

Parler football : du pain béni !

Soyons cependant heureux et savourons l’instant présent. Aujourd’hui, le peuple servettien peut discuter et se questionner sur des aspects purement sportifs : c’est une manne du ciel. Il y a quelques mois à peine, la journée du passionné genevois était un calvaire. Nous passions nos journées à dribbler entre différents médias afin de trouver de nouvelles informations – la plupart du temps fort peu réjouissantes – sur le club de notre cœur. Nous apprenions alors que les factures s’amoncelaient, et que le bras droit de l’ex-président irano-canadien continuait de relâcher des propos outrageants pour l’image de ce club historique. Alors, s’il est derechef possible de douter de la tactique de se plaindre parce que l’équipe a remporté un match sur le score étriqué de 2-0, souvenez-vous que ce n’est rien d’autre que du pain béni !  
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette – G. Kapan   2-0 (0-0)

Stade de Genève, 5830 spectateurs.
Arbitres : MM. Batinic, Grgic, Premuzaj (Croatie).
Buts : 48e Karanovic, 79e Gissi.
Servette : Gonzalez, Ruefli, Mfuyi, Schneider, Moubandje, Kouassi, Pizzinat (46e Pasche), Lang (74e Gissi), De Azevedo (63e Moutinho), Tréand, Karanovic.

Écrit par Grégory Soldati

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