Toujours en route pour la 8e place ? La situation compliquée du GSHC

Malgré l’excellente victoire à Berne, l’année 2012 a commencé de la pire des façons pour le Genève-Servette HC qui a perdu son meilleur joueur jusqu’à la fin de la saison avant de s’incliner de façon lamentable contre Bienne. Retour sur une semaine mouvementée.

Je crois pouvoir affirmer que tous les supporters y ont cru. Ceux qui avaient fait le déplacement de la PostFinance-Arena ne s’y étaient pas trompés, tout comme ceux qui étaient restés au bout du lac, armés de leurs fidèles canettes et attablés au McSorley’s Pub : oui, le GSHC version 2012 était en train de revenir l’outsider pour le titre qu’il a prouvé avoir été ces dernières années. Fringant en attaque, solide en défense ; même le power-play fut dangereux ! «Genève-Servette a mis le grand SCB dans ses petits patins», aurait malicieusement commenté Jean-François Rossé. Las, ce dernier a pris les vacances du juste après une semaine de travail sans relâche à la Coupe Spengler. Toujours est-il que tous les signaux semblaient au vert pour le club de la cité de Calvin tant la prestation de ses joueurs fut convaincante. Le pitoyable raté de Pascal Berger devant la cage vide à une poignée de secondes de la sirène finale s’apparentait même à cette fameuse réussite des champions – ce qui tomberait plutôt bien puisque une qualification pour les play-off aurait franchement le poids d’un titre eu égard au début de saison calamiteux des hommes de Chris McSorley.Il serait logique de penser que les supporters genevois se réjouissaient alors gaiement, affichant encore plus d’assurance et d’arrogance que d’habitude dans leurs prédictions pour la suite de cette saison régulière. Pourtant il n’en fut rien, car il y avait un hic. Une désagréable mais non moins incessante rumeur faisant étant d’une grave blessure d’Eric Walsky a circulé sur les forums toute la semaine suivant la rencontre. Si ce bruit de forum et d’autres sites internet à la fiabilité douteuse s’avérait être fondé, ça aurait été tout à fait catastrophique : non seulement pour le joueur et l’homme, à peine remis d’une blessure au genou, mais bien évidemment aussi pour le club qui aurait alors perdu à nouveau son meilleur élément. Les fans auraient quant à eux vu leurs derniers espoirs s’effondrer. Or, étrangement, ce même club n’a donné pour ainsi dire aucune information sur l’état de santé de son attaquant canadien. Finalement, cette rumeur aurait-elle été infondée ?

De l’art de communiquer, façon GSHC

Le site officiel du Genève-Servette HC nous a certes informés le lendemain du match contre Berne qu’Eric Walsky avait dû «jeter l’éponge» après avoir griffé la glace pendant un peu moins de 10 minutes. Mais ensuite, ce fut le silence radio. On peut imaginer que le club eut d’autres chats à fouetter que d’informer ses supporters en pleine course aux play-off, ou encore que ses webmasters avaient prolongé leurs vacances de Noël. Pourtant il semblait bien que le portail était actif étant donné que, jeudi passé, une notice est parue pour nous donner des nouvelles de la santé de… Dan Fritsche !
Parlons-en d’ailleurs de cette news. Elle nous apprend que le joueur souffre d’une «grippe» qui le tient éloigné des patinoires depuis environ un mois et qui empêche tout pronostic quant à une date de retour au jeu. Bon, je n’ai apparemment jamais eu la même grippe que lui puisque aucune d’entre elles ne m’a jamais tenu éloigné des bancs d’école ou autres places de travail pour plus d’une semaine. Pourtant, cette fichue grippe a l’air on ne peut plus sérieuse car, nous écrivait mardi la Tribune de Genève relayant les propos de Jésus Chris, elle a contraint le bon Fritsche à l’hospitalisation ! Donc, en résumé : Dan Fritsche est absent depuis un mois, a fait un séjour à l’hôpital, le médecin du club est dans l’impossibilité de se prononcer sur son retour dans l’équipe, et le diagnostic c’est qu’il a la grippe. Et là je suis censé dire «amen» et attendre bien sagement que le club daigne ou pas publier de nouvelles informations ?
Eric Walsky et Dan Fritsche ont, comme vous et moi, le droit au secret médical et il n’est pas question ici de réclamer la publication par le club d’une anamnèse complète couplée d’un diagnostic officiel de leurs symptômes actuels. Par contre, j’estime que les supporters ont eux aussi des droits, comme celui de recevoir de temps en temps quelques explications et que c’est même le devoir du club de leur rendre des comptes. Un peu à l’image d’un conseil d’administration qui en rendrait aux actionnaires d’une entreprise, parce que finalement, prendre un billet pour un match aux Vernets ou un abonnement saisonnier, c’est un peu comme si on achetait une action GSHC. Une nouvelle fois, la communication du club est lamentable, et il est navrant de devoir compter sur Le Matin pour nous confirmer, trois jours plus tard, qu’Eric Walsky ne devrait plus rechausser les patins de la saison.
Le journal de boulevard – enfin, le site web de caniveau en l’occurrence – nous précise entre deux nouvelles flash de l’évolution de la situation du nouveau bouton de Federer que Walsky a encore été touché au même genou. Celui-là même à cause duquel il avait été mis au repos forcé ces derniers mois. Je ne suis pas médecin et il est évident que des réactions imprévisibles du corps humain peuvent se produire, mais ne serait-il pas possible que le retour au jeu du joueur fût un peu précipité ? Quand on voit la cascade de blessés cette saison, il y a de quoi se poser des questions sur la qualité de la préparation physique estivale. On ne s’étonne alors pas d’apprendre que Walsky va s’expatrier pour se faire opérer. C’était ça ou demander aux médecins du club de lui conseiller un bon chirurgien et d’assurer sa rééducation. Tu m’étonnes qu’il ait pris ses béquilles à son cou ! Note qu’à force, ils devraient commencer à s’y connaître pourtant…
Et pendant ce temps-là, du côté du site officiel… Rien. Aucun blessé n’a été annoncé pour le match contre Bienne. Donc tout ce dont je vous ai parlé a été trouvé soit au Matin soit à la Tribune et a ensuite été repris par d’autres sites. En conséquence, les plus folles rumeurs ont fait leur apparition, comme celle d’un réveil de la pubalgie de Savary qui n’avait pas joué contre Berne (il était heureusement sur la glace contre Bienne). Il a fallu attendre le lundi 9 janvier au matin pour voir la blessure de Walsky confirmée sur le site officiel du GSHC, soit exactement une semaine après les faits.

Bon, et cette fin de saison alors ?

Quoi qu’il en soit, la tragédie de la blessure de Walsky et l’absence prolongée de Dan Fritsche ne laissent présager rien de bon pour les prochains matches du club. En prenant en compte les blessures de Hecquefeuille, Berthon et Schneeberger, c’est avec un déficit évident de talent comme de jambes que le GSHC s’apprête à affronter les dernières parties de la saison régulière. Si l’équipe, dans une situation similaire, a prouvé en fin d’année passée sa capacité a relever la tête dans l’adversité, le spectre d’une baisse de régime due à la surcharge de matches n’a pas pour autant cessé de planer. En considérant également la bonne forme affichée par ses concurrents directs pour une place en séries que sont Ambrì, Bienne voire les ZSC Lions, on dirait bien que le GSHC ne va pas pouvoir compter sur le scénario classique d’une équipe classée juste au-dessus mais en inexorable perte de vitesse à l’approche de la fin de saison.
Le premier signe de cette inéluctable déchéance n’a d’ailleurs pas tardé, puisque le GSHC a perdu à Bienne le match qu’il ne devait absolument pas perdre. Complètement tétanisés par l’enjeu – ça ne pouvait quand même pas être à cause des «on est chez nous» du Stade de Glace –, les Grenat ont sombré. Heureusement, Bienne n’a pas réussi a gagner contre Berne dimanche et ne compte «que» sept points d’avance sur Genève à treize journées de la fin du tour préliminaire. En ne prenant que deux points sur quinze à leur adversaire direct, il va toutefois sans dire que les Aigles ne «méritent» pas de participer aux play-off. Néanmoins, tout le monde sait que l’équité dans le sport est toute relative et, avec un calendrier somme toute favorable, il est encore un peu tôt pour se permettre de ne plus y croire.
Il apparaît ainsi que la participation des Grenat aux play-off va dépendre de cinq points. Les deux premiers sont la capacité des joueurs à tenir le coup physiquement et le retour rapide d’un maximum de blessés. Le troisième consiste en la faculté de l’équipe à garder son niveau de jeu actuel, alors que le quatrième table sur l’éventualité d’une subite baisse de régime chez un concurrent direct. Enfin, le dernier aspect concerne le réveil de joueurs n’évoluant pas à leur niveau, à l’image de Juraj Simek, mais également de ces quelques jeunes qui stagnent et feraient bien de se décider à quitter leur costume d’éternel espoir. En d’autres termes, beaucoup de conditions à remplir. La partie n’est vraiment pas gagnée d’avance.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Marc Baertschi

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9 Commentaires

  1. Juste pour info, Eric Walsky n’est pas canadien, mais americano-suisse…
    Et pour les play-off, comme l’écrit si bien la tribune, Genève j’y crois 😉

  2. Bravo Cartonrouge pour cet article vraiment 0!
    Tel site a dit ceci, la presse a dit cela et si on veut être devant cela dépend de nous et des autres. gna gna gna.. Vraiment nul.

  3. « On ne s’étonne alors pas d’apprendre que Walsky va s’expatrier pour se faire opérer. »

    Faux, il va se faire opérer en Suisse, puis il va rentrer aux states pour se rétablir en famille, C’est dans l’article de la tdg de lundi.

    « parce que finalement, prendre un billet pour un match aux Vernets ou un abonnement saisonnier, c’est un peu comme si on achetait une action GSHC »

    On paie pour voir un spectacle, bon ou mauvais, mais je vois pas en quoi le club nous est redevable de quoi que ce soit.

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