SFC : la décompression après l’euphorie

Il y a à peine une semaine, le football genevois, porté par un élan printanier, renaissait de ses cendres. Or, face au FC Zurich, aussi bien l’atmosphère que la prestation des Servettiens auront été bien pâlichonnes. Toutefois, cela est compréhensible : l’effet de l’adrénaline sécrétée suite à la semaine infernale où Pishyar tenait encore les cartes en main s’est amoindri.

Il y avait, ce dimanche face au FCZ, comme un petit air de relâchement, de décompression. C’est vrai que si l’on y pense bien, on se rend compte que tous les éléments étaient réunis pour que le public assiste à un match de très petite cuvée. Servette disposait certes d’une très belle opportunité de s’accaparer une place européenne au classement, mais le manque de concentration flagrant (en témoigne le taux élevé de déchets techniques) a montré que les joueurs, qui avaient accumulé des semaines de tension, étaient éprouvés. Cette situation m’impose d’utiliser une métaphore afin d’illustrer au mieux ce qu’ont sûrement dû vivre les Genevois. Il y a trois ans de cela, Gennaro Gattuso contractait une importante blessure aux ligaments de son genou droit. Le valeureux Calabrais, tel un chien enragé (d’où son surnom «Ringhio»), avait continué à disputer toute la partie avec la même verve, comme si de rien n’était. Comment expliquer ce phénomène ? Tout d’abord, la fougue et la bravoure confinant à l’inconscience du Milaniste est à souligner, mais il faut aussi prendre en considération le fait qu’à chaud, il se peut qu’on ne ressente pas de douleur. Bref, tout ça pour dire que les Grenat ont dû avaler la pilule à maintes reprises, sans broncher. Au bout d’un moment, lorsque le moment d’euphorie qui entourait l’équipe la semaine dernière est passé, cela a probablement fini par peser sur la forme psychique des joueurs. Mais cela n’explique pas tout.

Retrouver son milieu de terrain

Face à la troupe de Harald Gämperle, le SFC brouillon comme jamais a pêché dans le dernier geste. Privé de Xavier Kouassi et de Lionel Pizzinat, le club du bout du lac, en désespoir de cause, a confié le rôle de relancer la manœuvre à la charnière centrale. Roderick et Diallo ont tenté d’endosser ce rôle, mais ils ne sont décidément pas faits pour cela. Les Zurichois, qui étaient venus pour le nul, ont exhibé leurs limites de façon impudique. Servette avait de quoi mieux faire, les trois points étaient à portée. Mais si on encaisse un but sur l’une des rares occasions adverses et que l’on monopolise le ballon sans en faire bon usage, il est difficile d’engranger les trois unités.
Les Genevois doivent se ressaisir et avec un Kouassi et un Pizzinat en plus dans le moteur, ça fera énormément de bien. On peut y croire, il y a un coup à jouer cette saison pour arracher un billet pour l’Europe. Surtout si le FC Lucerne devait se retrouver en finale face au FC Bâle, ce qui garantirait vraisemblablement au 4ème de disputer l’Europe. Ce scénario est possible, probable même. Mais de son côté, Servette doit se remettre dans le bain, à commencer par le périlleux déplacement de samedi à Bâle. Même si actuellement, Servette est en train de livrer sa plus grande bataille, celle pour sa survie, dans les tribunaux et non pas sur les terrains.
Photo Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Servette FC – FC Zurich 1-1 (0-1)  

Stade de Genève, 9’234 spectateurs.
Arbitre : M. Bieri. 
Buts : 45e Buff 0-1, 73e Ruefli 1-1. 
Cartons jaunes : 44e Teixeira, 72e Chermiti, 78e Zouaghi, 79e Yartey. 
Servette FC : Gonzalez; Rüfli, Diallo, Roderick, Schlauri (46e Moubandje); Nater, Pont (71e Eudis), Moutinho (57e Esteban); De Azevedo, Yartey; Karanovic. 
FC Zurich : Leoni; Sutter, Béda, Teixeira, Glarner; Buff (81e Drmic), Henrique (87e Chikhaoui), Aegerter, Zouaghi, Schönbächler (75e Raphael Koch); Chermiti.

Écrit par Grégory Soldati

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