Sion enchaîne et signe son premier match plein

Personne ne croyait le FC Sion capable de remonter un score déficitaire, mais sa volonté lui a permis de surpasser ses problèmes offensifs. Ce nouveau groupe sédunois enchaîne avec un septième match sans défaite, une réelle performance de choix. Avec du rythme, des buts, des émotions, des prises de risque et des renversements de situation, le public a même eu droit à ce match qu’il attendait tant.

A huit journées de la fin, Sédunois et Zürichois partageaient un état d’urgence en commun.Amputé de 9 joueurs lors de la dernière confrontation directe, le FCZ avait retrouvé une bonne partie de ses troupes. Et une victoire était impérative pour ne pas décrocher d’une 4ème place synonyme de ticket européen en cas de finale entre Bâle et Lucerne. Plus individuellement, Glarner avait certainement à cœur de pouvoir fouler cette pelouse de Tourbillon sur laquelle il n’avait jamais pu s’exprimer.
De leur côté, les Sédunois continuaient leur course folle pour mener à bien les 12 travaux de la FIFA, ce défi sportif unique en Europe.
Et en gagnant à la surprise de tous l’un de ses derniers matchs, les Lausannois avaient signé plus qu’une victoire dans ce duel à distance. Contraints de leur reprendre 8 points en 8 matches comme ils venaient de le faire dans la douleur, les Valaisans n’allaient peut-être pas pouvoir jouer le même football avec un couteau entre les dents qu’avec des ailes dans le dos.

Un match ouvert

Mais ils avaient appris depuis des mois à danser sur le fil d’un rasoir et prirent d’entrée de jeu le match à leur compte. Vanczak se rappelait au bon souvenir de l’époque durant laquelle il figurait parmi les meilleurs passeurs du club en offrant dès les premiers instants une balle de but à Yoda et Margairaz. Non contents d’avoir manqué ces opportunités, les deux combinaient ensemble et déstabilisaient une fois de plus la défense zürichoise, mais sans plus de succès.
Et face à des supporters ayant rempli le secteur visiteur la veille de Pâques, les joueurs zürichois ne pouvaient tout simplement pas se permettre de rester sans réaction. Insensible au béton sédunois, l’intenable Chikhaoui semait la misère dans la défense adverse. Pas en reste, on ne pleurerait pas de voir l’excellent Pedro Henrique débarquer du côté de Tourbillon. Et ces Zürichois parvenaient à renverser la tendance. Précieux dans les duels aériens, Adailton faisait le job, mais l’inhabituelle prise de risque de ses coéquipiers allait coûter cher à son équipe. Vanczak évaluait mal la trajectoire d’une transversale adverse et touchait la balle de la main, de la même manière que la dernière fois. Chikhaoui transformait la sentence et Zürich menait désormais 1-0, un peu contre le cours du jeu. S’étant frité auparavant avec un Dingsdag qui se régale de ce genre de confrontation, l’attaquant tunisien fut pris en grippe par une partie du public qui ne manqua de saluer à l’anglaise le moindre duel gagné par le défenseur hollandais sur son rival du jour.
Mené au score, Sion troquait néanmoins le couteau contre une tronçonneuse et commençait à balbutier son football. Bühler se jetait sur un ailier et Vanins échouait dans l’un de ces rares exercices manquant encore à sa palette, un exercice qui lui aura valu de nombreuses sanctions similaires. Si le premier penalty sifflé était indiscutable, celui-ci l’était néanmoins beaucoup moins. Chermiti était parvenu à lui effleurer le genou du bout du pied. L’exploit mérite d’être salué.

Le shot d’adrénaline d’Andris Vanins

Vanins n’en avait cure et se rendait justice lui-même. Recordman de la catégorie, il sauvait un énième penalty et mettait le feu dans la tête de ses coéquipiers. Sion ne passait pas loin d’égaliser sur l’action qui suivait et allait poursuivre sa métamorphose au retour des vestiaires.
Impliqué à fond, perfectionniste et sentant bien les coups, Roussey réalisait un choix décisif et bien pensé. En ayant remplacé Margairaz, auteur pourtant d’un bon match en dépit du score, et en ayant eu l’idée de faire entrer un milieu défensif à la place d’un Wüthrich une fois de plus très décevant, l’entraîneur était à l’origine du deuxième élément clé de ce match après le sauvetage de Vanins. Nouveaux entrants très inspirés, Obradovic et Basha apportèrent un vrai plus dans le jeu et furent à l’origine des deux buts valaisans.
Frappeur en série, Serey Die n’avait pratiquement jamais marqué. Sur ce décalage d’Obradovic, on craignait que la frappe ne démonte un mur de Tourbillon, mais elle arrachait la toile d’araignée. Peu formaté par l’école du football moderne, le guerrier ivoirien sauvait les siens à la Valaisanne et, habitué des signes forts, il s’en allait fêter son but dans les bras de Constantin (1-1).

Un renversement surprenant grâce à un jeu en progression

Plus dynamique, plus mobile et plus entreprenant que lors des derniers matches, ce Sion-là n’allait pas se contenter du match nul. Basha qu’on critiquait pour ses relances manquées ne perdait pas le moindre ballon et réalisait une transversale que Bühler exploitait d’une belle reprise. Prêt à craquer, Zürich remplaçait un attaquant par un nouveau défenseur.
Invisible à la pointe de l’attaque et toujours incapable de jouer en déviation, l’attaquant brésilien du FC Sion fut une fois de plus envoyé au casse-pipe dans un rôle qui ne correspond pas à ses qualités. Prenant d’instinct le couloir, aimant garder le ballon, dribbler et déborder, Danilo réalisait néanmoins une jolie percée sur le côté gauche. Auteur de son meilleur match depuis son arrivée, Basha se chargeait du corner et Vanczak sortait de la mêlée pour rendre ses comptes et mettre tout le monde d’accord (2-1).
Personne ne croyait le FC Sion capable de remonter un score déficitaire, mais sa volonté lui a permis de surpasser ses problèmes offensifs. Ce nouveau groupe sédunois enchaîne avec un septième match sans défaite, une réelle performance de choix. Avec du rythme, des buts, des émotions, des prises de risque et des renversements de situation, le public a même eu droit à ce match qu’il attendait tant.
Mercredi, les compteurs seront remis à zéro, mais Tourbillon n’a peut-être pas fini de vibrer.

FC Sion – FC Zürich 2-1 (0-1)

Stade de Tourbillon : 10’500 spectateurs
Arbitre : M. Carrel
Buts : 33e Chikhaoui (1-0 sp), 58e Serey Die (1-1), 71e Vanczak (2-1)
Sion : Vanins; Vanczak, Adailton, Dingsdag, Bühler; Serey Die, Rodrigo, Wüthrich (46e Obradovic), Margairaz (46e Basha), Yoda; Danilo (81e Crettenand)
Zürich : Leoni; Sutter, Koch R., Jorge Teixeira, Glarner; Pedro Henrique (72e Drmic), Buff, Barmettler, Schönbächler, Chikhaoui; Chermiti (66e Magnin)
Cartons jaunes : 19e Chikhaoui, 26e Glarner, 39e Barmettler, 45e Vanins, 45e Bühler, 88e Buff
Notes : Sion sans Mrdja (blessé), Aislan, Gonçalves et Mutsch (pas convoqués) ; Zürich sans Aegerter (suspendu), Beda, Koch P., Nikci, Zouaghi (blessés) et Ramazotti (pas convoqué)
44e penalty bloqué par Vanins

Écrit par Eric M.

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