L’année d’Hoffenheim ?

Exceptionnellement, je ne pronostique pas une relégation d’Hoffenheim. Les Kraichgauer font partie des vainqueurs du mercato estival et peuvent prétendre à la première qualification européenne de leur histoire. Heureusement, Hanovre et Leverkusen, qui devraient voguer dans les mêmes eaux au classement, possèdent eux aussi de solides arguments, le Werder Brême un peu moins.

Werder Brême

Depuis la création de la Bundesliga il y a 50 ans, le Werder Brême est le deuxième club à y avoir amassé le plus de points derrière le Bayern Munich. Mais depuis quelques saisons, le Werder s’essouffle et ne fait plus vraiment honneur à son statut de rival privilégié du Rekordmeister. Après plus de dix ans de pouvoir, le duo Klaus Allofs /Thomas Schaaf n’est plus aussi efficace pour recruter malin et à moindre coût. Deux saisons sans Coupes d’Europe ont laissé des traces et le Werder a dû se séparer de figures emblématiques comme le gardien Wiese, le défenseur central Naldo, l’ancien international Borowski et la légende Pizarro, meilleur buteur étranger de l’histoire de la Buli. Parmi les partants, on trouve également Marko Marin et Markus Rosenberg, qui n’ont jamais pu assumer les successions d’Özil et Klose qui leur étaient dévolues. Clairement, une page s’est tournée au Weserstadion.
Face à cette vague de départ, le recrutement paraît bien modeste. Dans les buts, Mielitz, auteur de quelques performances encourageantes les saisons passées, devrait partir titulaire face à Wolf, un Allemand inconnu venu d’Autriche. Dans l’axe central, le nouveau patron devrait être le peu mobile Autrichien Prödl (ça fait peur…), avec à ses côtés soit le Grec Papastathopoulos, soit Lukimya, auteur d’une excellente saison en 2. Liga avec Düsseldorf, voire le Suisse Affolter. Sur les côtés, le Tchèque Gebre Selassie devrait être une bonne pioche mais en latéral à le brêmoise, soit généreux offensivement, pas très rigoureux défensivement. Bref, ce n’est pas cette saison que le Werder va retrouver une crédibilité défensive.
Sur le plan offensif, trois arrivées majeures à signaler pour tenter de combler l’immense vide laissé par le départ de Pizarro ; l’espoir belge de Chelsea de Bruyne, l’Allemand Petersen, meilleur buteur de la Zweite Liga 2009-2010 avec Cottbus qui n’a jamais eu sa chance au Bayern, et l’ancien international hollandais Elia. Evidement, pour les fans, engager une ex-idole du rival local Hambourg a quelque chose de plaisant mais Eljero Elia a pris le melon après la Coupe du Monde 2010 et n’a plus rien réussi de bon depuis. Sinon, le Werder va espérer que certains cadres de l’équipe comme Hunt, Arnautovic, Ekici, Bargfrede ou le prometteur Füllkrug, excellent durant la préparation, vont (enfin) confirmer les espoirs placés en eux. Le Werder avait bien commencé la saison en remportant la Liga total ! Cup après des victoires aux tirs au but contre le Bayern Munich et le Borussia Dortmund. Mais cela restera le seul trophée de la saison d’une équipe qui paraît sortir du mercato plus affaiblie que renforcée et que l’on ne voit pas aller chercher une qualification européenne. Surtout qu’elle ne peut déjà plus compter sur la Coupe d’Allemagne après son élimination 4-2 au 1er tour par Preussen Münser (Dritte Liga).
Départs : Wiese (Hoffenheim), Marin (Chelsea), Boenisch, Borowski et Silvestre (?), Rosenberg (West Bromwich Albion), Thy (St. Pauli), Pizarro (Bayern Munich), Naldo (Wolfsburg).
Arrivées : Elia (Juventus), Petersen (Bayern Munich), Gebre Selassie (Liberec), Wolf (Kapfenberg), Lukimya (Düsseldorf), Strebinger (Hertha), de Bruyne (Chelsea).
Equipe type présumée : Mielitz ; Gebre Selassie, Papastathopoulos (Lukimya), Prödl, Schmitz ; Fritz, Bargfrede; Arnautovic (Füllkrug), Hunt (Ekici), Elia (de Bruyne); Petersen.
Pronostic : 10e

TSG 1899 Hoffenheim

Hoffenheim a clairement réalisé son mercato le plus ambitieux depuis son arrivée en Bundesliga en 2008. Manifestement, il y a eu une entorse à la stratégie consistant à vendre régulièrement ses meilleurs joueurs pour permettre au club de s’autofinancer sans les largesses de son mécène Dietmar Hopp. Il faut dire qu’à force de se dépouiller de ses éléments les plus performants (Ba, Ibisevic, Sigurdsson, Obasi…), Hoffenheim allait tôt ou tard se retrouver en danger de relégation. Et puis, les «fans» opportunistes accourus en masse lors de l’arrivée en Buli commençaient à se lasser de leur jouet : 1899 est le seul club de Bundesliga avec Leverkusen à avoir vendu moins d’abonnements cet été que l’an passé. Alors la tendance a été inversée : deux départs vraiment significatifs, le gardien Starke et le boulet inutile et onéreux Babel, pour plusieurs arrivées conséquentes.    
Au but, Tim Wiese n’est pas le deuxième gardien d’Allemagne (même Jögi Löw semble l’avoir compris, mieux vaut tard que jamais…) mais cela reste une forte personnalité, qui a directement hérité du brassard de capitaine et qui peut amener quelques points dans une saison (et en perdre aussi, on l’a vu avec son match calamiteux en Coupe d’Allemagne à Berlin). Sur le plan défensif, les arrivées des expérimentés Delpierre (champion en 2007 avec Stuttgart mais longtemps arrêtée par des blessures) et Chris, ainsi que du latéral Usami (qui ne s’est pas imposé au Bayern) vont titiller un peu les cadres historiques Compper, Beck et Salihovic, lesquels se sont un peu endormis depuis deux-trois saisons dans la morosité et l’anonymat du ventre mou du classement. Offensivement, Eren Derdiyok va tenter d’enfin obtenir une place de titulaire indiscutable en Bundesliga, vraisemblablement en concurrence avec le prometteur Sven Schipplock. Il sera appuyé par le Brésilien Firmino, l’ex-espoir du Réal Joselu, le Serbe Malbasic et surtout par l’un des grands espoirs du foot allemand, Volland. Auteur d’une très belle saison 2011-2012 en Zweite Liga avec Munich 1860, Kevin Volland (20 ans), considéré comme le successeur possible de Klose et Gomez à la pointe de l’attaque de l’équipe d’Allemagne, sera l’une des attractions de la saison, lui qui vient d’inscrire un doublé lors du carton de la Nationalmannschaft M-21 contre son homologue argentine (6-1).
Au-delà d’un contingent fortement renforcé, le principal motif d’espoir des Kraichgauer se trouve sur le banc. Club sans âme, Hoffenheim avait souffert d’un manque flagrant d’ambition ces dernières saisons, se contenant s’assurer le maintien, sans envie de se transcender pour aller chercher quelque chose de plus. Très ambitieux, l’entraîneur Markus Babbel, après avoir redressé une situation délicate au printemps dernier, ne se contentera pas d’aussi peu. L’ancien joueur de Liverpool et du Bayern peut insuffler cette dynamique et cette motivation qui avaient tant fait défaut par le passé. C’est pourquoi, jamais le jouet de Dietmar Hopp n’a semblé aussi bien armé pour aller chercher la première qualification européenne de son histoire. Si ça doit arriver cette saison, ce sera uniquement par le biais du championnat, parce qu’en Coupe d’Allemagne, Hoffenheim s’est fait rosser 4-0 au 1er tour par AK Berlin, équipe de 4e division ; jamais une équipe de Buli n’avait pris une telle claque contre un adversaire situé aussi bas dans la hiérarchie, ça ne me déplaît pas plus que ça de voir Hoffenheim battre ce genre de record… 
Départs : Raitala (Heerenveen), Gulde (Paderborn), Mlapa (Mönchengladbach), Starke (Bayern Munich), Babel (Fiorentina), Haas (Union Berlin), Lakic (Wolfsburg), Musona (Augsburg), Klingmann (Karlsruhe), Strobl (Köln), Kaiser (RB Leipzig), Ibertsberger et Zuculini (?).
Arrivées : Joselu (Réal Madrid), Schröck (Fürth), Delpierre (VfB Stuttgart), Volland (Munich 1860), Derdiyok (Leverkusen), Wiese (Werder Brême), Usami (Bayern Munich), Malbasic (Rad Belgrade), Chris (Wolfsburg).
Equipe type présumée : Wiese ; Beck, Vorsah, Compper, Johnson (Braafheid) ; Rudy, Salihovic; Schröck (Vukcevic), Firmino (Volland), Usami; Derdiyok (Schipplock).
Pronostic : 9e

Hannover 96

En alignant deux qualifications consécutives pour l’Europa League (4e en 2011, 7e en 2012), Hanovre a changé de statut. Fini l’équipe qui vivote dans le ventre mou ou se retrouve régulièrement en danger de relégation : depuis l’arrivée de l’entraîneur Mirko Slomka, les Bas-Saxons n’ont pas peur d’avoir des ambitions. Sechsundneunzig veut continuer de surfer sur la dynamique positive enclenchée il y a deux saisons et n’a donc guère changé une équipe qui gagne. Il y a toutefois un départ très ennuyeux, celui du patron de la défense Emanuel Pogatetz, dont l’arrivée avait coïncidé avec le début de l’ascension vers les hautes sphères du classement, parti rejoindre le riche voisin Wolfsburg. Pour le remplacer, Hanovre compte sur le duo Eggimann-Haggui, déjà en place l’an dernier, ou sur le Brésilien Felipe, venu de Belgique. C’est le principal facteur d’incertitude pour 96 cette saison.
Le potentiel offensif lui en revanche est considérable avec le retour du Hongrois Huszti et l’arrivée du Zurichois Nikci, qui viennent s’ajouter aux Diouf, Sobiech, Schlaudraff, Abdeallaoue et autres Ya Konan (dont un départ d’ici la fin du mercato n’est pas exclu). Incontestablement, la marge de manœuvre de l’entraîneur Slomka est considérable, il lui faudra juste mieux gérer le turn-over que l’an passé où les incessants changements avaient fait perdre confiance et automatismes à ses attaquants. Avec encore l’excellent Zieler dans les buts, l’arrivée du latéral japonais Sakai, le retour de blessure du Danois Andreasen, très bon en amicaux, l’éventuel retour à leur meilleur niveau des jeunes Schmiedebach et Rausch après une saison 2011-2012 moyenne, Hanovre a vraiment de quoi faire. On devrait donc retrouver Sechsundneunzig dans la première moitié du classement et à la lutte pour une place européenne.
Départs : Pogatetz (Wolfsburg), Avevor (St. Pauli), Lala (Bayern Munich II), Stoppelkamp (Munich 1860), Royer (Köln).
Arrivées : Huszti (Zénith St. Petersbourg), Nikci (Zurich), Sakai (Kashiwa Reysol), Felipe (Standard Liège).
Equipe type présumée : Zieler ; Cherundolo, Haggui (Felipe), Eggimann, Schulz ; Schlaudraff (Stindl), Schmiedebach (Andreasen), Pinto, Pander (Rausch); Diouf, Abdellaoue (Ya Konan).
Pronostic : 8e

Bayer 04 Leverkusen

Leverkusen, c’est l’une des énigmes de ce championnat : de prime abord, on pourrait imaginer une saison de transition pour la Werkself. Même s’ils ont assuré ce printemps une qualification en Ligue Europa, menacée au moment du limogeage de Robin Dutt, les entraîneurs Sascha Lewandowski et Sami Hyypiä sont des néophytes. En outre, les Rheinländer ont laissé partir plusieurs éléments d’expérience, comme Adler, Corluka, Barnetta, Ballack et Derdiyok. D’un autre côté, la Werrkself a démontré qu’elle n’avait pas renoncé à toute ambition en refusant les offres mirobolantes de Chelsea pour André Schürrle (30 millions d’euros) et du Bayern Munich pour Lars Bender (25 millions). Ces deux joueurs devraient s’imposer comme les nouveaux leaders de l’équipe, aux côtés de deux autres futures stars présumées du foot allemand, le gardien Bernd Leno et le défenseur Philipp Wollscheid, venu de Nuremberg pour renforcer une défense trop perméable la saison passée. Pour le reste, Vizekusen va s’appuyer sur des joueurs qui n’ont jamais complétement confirmé les espoirs placés en eux et dont on espère qu’ils parviendront à franchir un cap pour devenir dominants en Bundesliga, comme Reinartz, Toprak, Sam, Rolfes, Castro ou Kiessling. Enfin, l’inconnue réside dans le recrutement hispano-lusitanophone dont on ne sait pas trop quoi attendre, avec un latéral champion d’Europe M-19 en 2011 avec l’Espagne, un défenseur brésilien et un attaquant chilien. A priori, aucun d’entre eux ne part titulaire mais l’éventuelle révélation de l’un ou l’autre augmenterait la profondeur du contingent.
Le potentiel et la marge de progression de cette équipe d’avenir paraissent considérables ; par contre, cela pourrait manquer un peu de caractère, d’expérience et de constance pour être tout devant au classement. Neverkusen semble d’ailleurs s’être fait une raison et ne croit pas que le premier titre de son histoire sera pour cette saison. Officiellement, l’objectif est de terminer entre les places 3 à 6, soit au mieux la Ligue des Champions, au pire la Ligue Europa. A priori, le deuxième objectif paraît le plus raisonnable mais sait-on jamais : si le duo Lewandowski-Hyypiä parvient à trouver la bonne formule et à créer une dynamique positive, le talent de Leno, Bender et Schürrle est tel qu’une place sur le podium n’est pas complétement utopique.
Départs : Giefer (Düsseldorf), Adler (Hambourg), Ballack (?), Derdiyok (Hoffenheim), Petsos (Fürth), Corluka (Tottenham), Barnetta (Schalke), da Costa (Ingolstadt).
Arrivées : Carvajal (Réal Madrid), Carlinhos (Sao Paulo), Wollscheid et Hegeler (Nürnberg), Hosogai (Augsburg), Pamic (Duisburg), Fernandez (Universidad de Chile).
Equipe type présumée : Leno ; Schwaab (Carvajal), Wollscheid, Reinartz (Toprak), Kadlec; L. Bender, Rolfes; Castro (Sam), Renato Augusto, Schürrle; Kiessling.
Pronostic : 7e

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Belle équipe que celle du Werder ! J’aurais dit mieux que 10ème mais enfin ce n’est pas moi l’expert de la Bundesliga ^^

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