Hambourbé

Ancien champion d’Europe, le SV Hambourg nage en plein marasme et n’arrive plus à retrouver les sommets du foot allemand. C’est pourquoi, alors même qu’il célèbre son 125ème anniversaire, le HSV et sa saison 2012-2013 sont présentés aux côtés d’authentiques candidats à la relégation comme Mainz, Francfort et Nuremberg.

Eintracht Francfort

Des trois néo-promus, Francfort est celui qui a le plus de moyens mais aussi le plus de pression. Car une nouvelle relégation serait très mal ressentie par les fans et financièrement catastrophique dans la capitale économique de l’Allemagne. L’entraîneur Armin Veh a pourtant passé l’été à pleurnicher sur la modestie de son contingent. C’est peut-être une manière de se dédouaner d’un éventuel futur échec mais pas franchement la meilleure méthode pour mettre ses joueurs en confiance. Deux secteurs clés suscitent principalement l’inquiétude du côté du Waldstadion : après le départ du Croate Schildenfeld, la défense centrale apparaît bien légère. Ils sont cinq pour deux places, l’ancien Butscher, le dépressif Amedick, le Brésilien Anderson, le Norvégien Demidov et le Péruvien Zambrano mais aucun d’entre eux n’a prouvé qu’il pouvait vraiment tenir la baraque en Bundesliga. L’autre motif d’inquiétude, c’est l’absence d’un vrai buteur. Certes, SGE a réussi un joli coup en débauchant le co-meilleur buteur de la dernière Zweite Liga, Oliver Occean, à Fürth, ne serait-ce que parce que cela affaiblit un adversaire direct. Mais le Canadien, qui évoluait encore en Dritte Liga à Offenbach il y a quinze mois, parviendra t’-il à s’imposer dans l’élite ? Comme solution de rechange, Francfort peut compter sur l’Autrichien Hoffer, l’imprévisible Kouemaha et l’autre Canadien, Friend, mais a priori tous ces joueurs valent moins de dix goals sur une saison de Buli.

Dans les buts, c’est plus rassurant avec le prometteur Kevin Trapp, qui va tenter de faire oublier un printemps maussade à Kaiserslautern et de réussir là où tant d’autres ont échoué : ravir la place de titulaire à l’éternel et inusable Oka Nikolov, véritable légende locale. C’est mal parti puisque le jeune Trapp s’est fait expulser lors de la défaite au 1er tour de la Coupe à Aue (3-0)… Le point fort de l’équipe, c’est son milieu de terrain. Pour l’aspect défensif, Pirmin Schwegler a profité du passage en Zweite Liga pour s’imposer comme le métronome et capitaine de l’équipe, il devrait bientôt postuler à une place de titulaire en équipe de Suisse. A ses côtés, c’est du solide avec le jeune Rode et les expérimentés Köhler et Lanig. Sur le plan offensif, on trouve l’autre homme fort de la saison passée, le longiligne Alex Meier, co-meilleur buteur de la Zweite Liga, lequel sera épaulé par le petit Japonais Inui, l’espoir Kittel, l’éternel joker Matmour et surtout par la révélation Stefan Aigner, auteur d’un championnat 2011-2012 fracassant avec Munich 1860. Si les lacunes énoncées ci-dessus ne mettent pas l’Eintracht à l’abri d’une mauvaise surprise, ce n’est pas le club qui paraît le moins bien loti à l’entame de cette saison. N’en déplaise à Armin Veh.

Départs : Idrissou (Kaiserslautern), Caio et Clark (?), Korkmaz (Ingolstadt), Lehmann (Köln), Schildenfeld (Dynamo Moscou).

Arrivées : Demidov (Real Sociedad), Lanig (Köln), Aigner (Munich 1860), Trapp (Kaiserslautern), Celozzi (VfB Stuttgart), Oczipka (Leverkusen), Inui (Bochum), Occean (Fürth), Zambrano (St. Pauli), Kouemaha (Kaiserslautern).

Equipe type présumée : Trapp (Nikolov) ; Jung, Zambrano (Butscher), Anderson (Demidov), Djakpa (Oczipka) ; Schwegler, Rode (Lanig) ; Aigner, Meier, Inui (Köhler) ; Occean (Hoffer).

Pronostic : 14e

1. FC Nürnberg

Lancer des jeunes dans le grand bain, les révéler puis les laisser partir vers des clubs plus ambitieux et fortunés, tel est le destin du 1. FC Nürnberg depuis quelques saisons. Cela tombe bien car l’entraîneur Dieter Hecking possède un certain talent pour travailler avec la jeunesse. Cette saison, der Club a été moins pillé que l’été dernier mais doit laisser filer deux éléments essentiels : Daniel Didavi, auteur d’une fin de saison dernière stratosphérique qui retourne à Stuttgart auquel il appartenait, et Philipp Wollscheid, le patron de la défense. Comme l’autre titulaire en défense centrale, Maroh, est aussi parti, c’est toute la charnière qui est à reconstruire. C’est là que se situe le principal motif d’inquiétude car ni le Suédois Nilsson, souvent blessé, ni le Suisse Klose, dont a vu les limites aux derniers JO, ni le Brésilien Marcos Antonio, un inconnu de 29 ans qui débarque de Roumanie, n’offrent des garanties d’imperméabilité absolue, loin s’en faut. D’ailleurs, le duo Klose-Marcos Antonio a été peu à son avantage lors de l’élimination en Coupe par les amateurs d’Havelse (3-2 ap. prol.).

Pour le reste, les routiniers Schäfer, Simons, Balitsch et Pinola continueront de chaperonner cette jeunesse. Sur le plan offensif, les Mak, Pekhart et autres Esswein seront amenés à assumer plus de responsabilités après les départs des anciens Eigler et Bunjaku. Ils ont reçu quelques renforts intéressants : Timo Gebhart, ex-grand espoir du foot allemand en manque de temps de jeu à Stuttgart, Sebastian Polter, attaquant de l’équipe d’Allemagne M-21 prêté par Wolfsburg et le Japonais Hiroshi Kiyotake, présenté comme le nouveau Kagawa (mais en fait chaque Japonais débarquant en Buli est considéré comme le nouveau Kagawa, alors on attendra pour voir). Si Dieter Hecking arrive, comme lors des deux saisons écoulées, à tirer la quintessence de son groupe et à faire progresser ses jeunes pousses, Nürnberg paraît en mesure d’assurer son maintien. La méfiance est toutefois de mise car les éventuelles carences de la charnière centrale et le peu d’expérience du contingent offensif pourraient aussi rapidement plonger les Franconiens dans la zone rouge.

Départs : Maroh (Köln), Wollscheid (Leverkusen), Bunjaku (Kaiserslautern), Eigler (Ingolstadt), Didavi (Stuttgart).

Arrivées : Kiyotake (Cerezo Osaka), Korczowski (Schalke M-19), Gebhart (VfB Stuttgart), Polter (Wolfsburg), Ngankam (Hertha M-19), Marcos Antonio (Rapid Bucarest).

Equipe type présumée : Schäfer ; Chandler, Marcos Antonio, Nilsson (Klose), Pinola ; Balitsch (Cohen), Simons ; Gebhart (Mak), Kiyotake, Esswein (Feulner) ; Pekhart (Polter).

Pronostic : 13e

FSV Mainz 05

Contrairement à l’été passé où il avait subi un pillage en règle, le FSV Mainz a connu un mercato des plus paisibles. Rien à signaler ou presque : le départ du joker Allagui, l’arrivée d’un défenseur costaricien passé par la Pologne et la Belgique, ça s’arrête un peu là. Il faut dire que la saison relativement anonyme réalisée par les Mayencennois en 2011-2012 a beaucoup moins attiré l’attention que la sensationnelle cinquième place réussie l’année d’avant. En fait, le principal renfort, c’est le retour en forme du Hongrois Adam Szalai, longtemps freiné par une blessure. Pour le reste, on reprend les mêmes et on recommence, le truculent gardien Wetklo, l’espoir Kirchhoff, les solides Noveski, Bungert et Polanski, l’infatigable Soto, l’éternel espoir Choupo-Moting… Si l’entraîneur Thomas Tuchel n’a plus les moyens d’imposer l’intense pressing offensif qu’il prônait lorsqu’il pouvait encore compter sur les Schürrle, Holtby et compagnie, on peut compter sur lui pour mettre en place un groupe compact, solide et efficace. Maintenant qu’il a désormais bien pris ses marques dans sa nouvelle Coface Arena, Mainz devrait toujours constituer un adversaire difficile à jouer pour toutes les équipes de Bundesliga.

Reste qu’en ne conservant pas l’emblématique Mohamed Zidan après sa pige du printemps dernier, les Mayencennois ont tout de même pris un risque. Une certaine usure n’est pas à exclure et, à moins que le Nigérian Ujah, décevant l’an dernier, ne se révèle, le contingent offensif paraît un peu court, qualitativement et quantitativement. On ne peut donc pas exclure qu’après une 5e place en 2011 et une 13e place en 2012, le FSV Mainz recule encore dans la hiérarchie et se retrouve en danger de relégation.

Départs : Allagui (Hertha), Schönheim (Union Berlin), Fathi (Kayserispor), Gavranovic (Zurich), Zidan (Baniyas).

Arrivées : Ede (Union Berlin), Diaz (Wisla Cracovie), Sliskovic (St. Pauli).

Equipe type présumée : Wetklo ; Pospech, Noveski (Bungert), Kirchhoff, Zabavnik (Caligiuri) ; Polanski, Soto ; N. Müller (Risse), Ivanschitz, Choupo-Moting ; Szalai.

Pronostic : 12e

SV Hambourg

Hambourg a connu une saison 2011-2012 cauchemardesque, au terme de laquelle il a assuré le strict minimum, une 15e place, la dernière synonyme de maintien direct. En cette année de jubilé, le Dino der Liga peut donc se targuer d’être le seul club à avoir participé aux cinquante saisons de l’histoire de la Bundesliga. Mais cela pourrait bien être la seule satisfaction pour un club privé d’Europe depuis trois ans. Car, après l’échec de l’an dernier, les Rothosen ont commencé par se débarrasser de quelques gros salaires qui ne donnaient pas ou plus entière satisfaction comme Petric, Guerrero ou Jarolim. Le HSV a également laissé partir celui des cinq renforts made in Chelsea juniors qui avait le plus donné satisfaction, l’international turc Gökhan Töre, revendu en Russie avec une belle plus-value.

Quelques noms prestigieux ont été évoqués (Kuyt, van der Vaart…) mais, au final, le recrutement du HSV ne fait pas rêver. Dans les buts, René Adler, barré à Leverkusen par le prodige Leno mais qui était le gardien titulaire de l’équipe d’Allemagne avant d’être privé de Coupe du Monde 2010 par une blessure qui a précipité l’avènement de Manuel Neuer, ne devrait pas avoir de peine à faire oublier l’inconstant Jaroslav Drobny. A mi-terrain, l’espoir Maximilian Beister, qui reste sur une très bonne saison à Düsseldorf et un doublé en M-21 contre l’Argentine, peut être la bonne surprise. En attaque, les Rothosen ont misé sur un attaquant letton, Artjoms Rudnevs, qui avait des meilleures statistiques que Robert Lewandowksi à Lech Poznan mais il a tout à prouver en Buli. Sinon, le HSV espère que des joueurs comme Aogo, Westermann ou Jansen vont parvenir à retrouver leur meilleur niveau ou que les Arslan, Bruma, Mancienne, Son et autres Berg (qui n’a jamais confirmé son Euro M-21 2009 stratosphérique) vont enfin se départir de leur statut d’éternel espoir. Mais tout cela reste assez aléatoire.

C’est dire que, dans un contexte de relatif désenchantement, la tâche de l’entraîneur Thorsten Fink s’annonce compliquée. Après des débuts encourageants, l’ex-mentor du FC Bâle a déjà épuisé une partie de son crédit lors d’un deuxième tour éprouvant ce printemps, des matchs de préparation peu convaincants et une élimination peu glorieuse en Coupe à Karlsruhe (4-2). Les fans rêvent toujours d’un retour en Coupe d’Europe, cela me semble exclu, vu les limites du contingent, surtout en attaque. Si le HSV parvient à ne pas connaître les mêmes soucis de relégation que l’an dernier et à vivre un championnat de transition tranquille à mi-classement, ce serait déjà très bien. Mieux, cela paraît difficile.

Départs : Töre (Rubin Kazan), Tavares, Castelen et Jarolim (?), Petric (Fulham), Guerrero (Corinthians), Bertram (Bochum).

Arrivées : Badelj (Dynamo Zagreb), Scharner (West Bromwich Albion), Adler (Leverkusen), Rudnevs (Lech Poznan), Beister (Düsseldorf).

Equipe type présumée : Adler ; Diekmeier, Bruma, Mancienne, Aogo ; Rincon, Westermann ; Beister (Arslan), Son, Jansen ; Berg (Rudnevs).

Pronostic : 11e

Écrit par Julien Mouquin

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2 Commentaires

  1. Pas d’accord non plus pour le HSV. Mais au contraire, moi je les vois en position de relégable en puissance (hélas). Les départs de Petric, Jarolim, Töre et Guerrero n’ont absolument pas été compensés et depuis le départ de Van der Vaart, le club n’a plus de meneur de jeu. A se demander ce que foutent les dirigeants.

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