Londres a vibré pour ses Jeux

CartonRouge.ch était à Londres début août et te ramène, avec un peu de retard, un reportage exclusif au cœur des Jeux. Entre ferveur des Britanniques, spectacle de tous les instants et grandes émotions, l’expérience s’est révélée unique et inoubliable.

C’est le lundi 6 août que nous avons débarqué dans le petit aéroport de London-City. Nous ? Le soussigné bien sûr ainsi que mon père et deux de ses meilleurs amis, Gérard – la plus grande légende du Lausanne Hockey Club – et Gaetano – dont le fils a évolué dans les buts du Lausanne-Sport, Marseille et Yverdon, entre autres. Les connaisseurs les reconnaitront facilement ! Présentations faites, attaquons ce récit de quatre jours et trois soirs dans la ville qui fut le centre du monde du 27 juillet au 12 août 2012. Une présentation en 5 points, comme le nombre d’anneaux olympiques.

L’accueil

A peine sortis de l’avion, nous nous rendons vite compte que les Britanniques ont fait de l’accueil l’une de leurs priorités. Plusieurs bénévoles viennent nous proposer leur aide avec un large sourire et un chapeau à la Mary Poppins. Durant tout le séjour, que ce soit en ville, dans le métro ou proche des monuments, nous n’avons eu cesse de croiser des officiels avec le maillot «London 2012», prêts à nous aider et à nous rendre service. Dans le site olympique, les officiels étaient quasiment postés tous les 5 mètres. Mieux encore, certains étaient munis d’un microphone et avaient pour mission de mettre de l’ambiance. C’est ainsi que des chants, des gags et mêmes des danses étaient improvisés par ces officiels tout au long du trajet entre le métro et le stade, pour le plus grand plaisir des spectateurs. Christophe Dubi, Directeur du Comité international olympique des Sports, nous explique : «Les JO, cela doit être avant tout une expérience, une expérience unique, c’est pourquoi ces officiels ont été formés pour mettre de l’ambiance et surprendre les gens. C’est à Sydney que nous avons débuté ce concept, et ce fut un énorme succès.» On aura même croisé des policiers imiter Usain Bolt, c’est dire si l’ambiance était à la fête et à la rigolade. Comme en témoigne la cérémonie d’ouverture où les Britanniques ont étalé leur humour si génial.

La ferveur

Il fallait être à Londres pour mesurer à quel point les locaux étaient fiers de leurs Jeux, fiers de leur nation et, évidemment, fiers de leurs sportifs. Chaque pub était orné de drapeaux britanniques tandis que les télévisions diffusaient les compétitions en direct, avec des clameurs lorsqu’un athlète local réalisait un exploit. Mais là où la ferveur pour ces Jeux fut le plus visible, c’est dans les parcs publics où des écrans géants avaient été installés et où se côtoyaient des centaines de personnes, une bière dans une main et – souvent – le drapeau de l’Union Jack dans l’autre. Dans ce sens, la ferveur lors du triathlon messieurs de mardi fut hallucinante. Hyde Park était noir de monde et les deux écrans géants étaient pris d’assaut par la foule. «Je suis allé au parc à 9h du matin, il était impossible de trouver une place pour voir la course» nous racontait un Suisse allemand au village suisse avant le concert de Bastian Baker. Dans chaque rue, dans chaque pub, dans chaque quartier, on a senti que les Britanniques étaient passionnés par leurs Jeux. La Ville de Londres va d’ailleurs organiser une immense parade le lundi 10 septembre avec tous les médaillés britanniques. Une affluence record est attendue dans les rues de Londres qui s’apprête à fêter en grandes pompes la plus belle récolte de médailles depuis… 1908. C’étaient alors les 4èmes Olympiades de l’ère moderne et c’était déjà à Londres. Ouvre bien tes yeux : les Britanniques avaient terminé largement en tête du tableau des médailles avec la bagatelle de… 146 breloques, dont 56 en or. Finalement, la moisson de 2012 paraît presque famélique !   

L’organisation

Certains avaient craint le pire, il n’en a rien été. Des métros «respirables», très peu d’attente pour accéder au stade ou pour passer la fouille obligatoire, on était à des années lumières du chaos du Stade St-Jacques lors d’un match à guichets fermés. Entre la session de l’après-midi et celle du soir, ce n’est pas moins de 250’000 personnes qui arrivaient et partaient du site olympique. Par contre, force est de constater qu’on a été déçus par les stands de nourriture et de boissons. Entre fish & chips aussi gras qu’une lanceuse de poids biélorusse, plats asiatiques à moitié chauds et pizza infectes (on les a testées), bien manger dans le site olympique s’avérait une mission périlleuse, pour ne pas dire impossible. Quant aux boissons, on avait le choix entre du Coca (surtout), de l’eau, des boissons énergisantes et de l’Heineken. Le vin, lui, était servi tiède dans des bouteilles en plastique. Mention spéciale au rouge officiel des JO de Londres, un vin brésilien (si, si…) de l’année 2012. On l’a gouté et on est soulagés d’en avoir survécus.

Les soirées au stade olympique

Nous avons eu la chance d’assister aux soirées du lundi 6, mardi 7 et mercredi 8 août. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le cadre fut grandiose et le spectacle de tous les instants. Avec ses deux écrans géants XXL, ses enceintes dignes d’une boîte de nuit à Ibiza et ses gigantesques tribunes, le stade olympique est impressionnant. Et qu’on ne vienne pas me dire qu’il n’y a pas d’ambiance dans une soirée d’athlétisme… Il fallait entendre et voir le stade hurler, se lever et agiter les milliers de drapeaux du Royaume-Uni à chaque passage d’un athlète britannique. C’est là qu’on a ressenti que le patriotisme des indigènes était poussé à l’extrême. Les soirées, elles, ont passé comme un éclair. Pas de temps-mort, des courses rythmées par de la musique, un animateur au taquet et des olas en veux-tu en voilà : on a adoré. Les émotions furent nombreuses avec les larmes de Felix Sanchez, l’hystérie de  Robert Harting, le sacre de Sally Pearson et la médaille de bronze du régional de l’étape, Robert Grabarz, au saut en hauteur. On n’oubliera pas non plus le minois de Janay DeLoach, le sourire d’Allyson Felix et les jambes d’Isinbayeva… 

Conclusion

Les JO, c’est évidemment une immense machine à fric, des prix exorbitants pour certaines places dans le stade et des sponsors omniprésents, en particulier Coca-Cola et Visa qui en deviennent quasiment indigestes. Mais c’est aussi et surtout des athlètes qui se sont préparés pendant des mois pour atteindre leur Graal et qui vivent, pour la plupart d’entre eux, le point culminant de leur carrière. On a senti le poids de l’histoire durant ces 3 soirées olympiques. Les Jeux c’est aussi une énorme fête. Une fête multiculturelle où, sur le site olympique, les terrasses étaient encore pleines au milieu de la nuit. On y a croisé des Néo-Zélandais en train de faire le haka, des Africains en habits traditionnels, des supporters jamaïcains et autres sublimes sportives suédoises. L’important, c’est d’y participer, avait dit le Baron Pierre de Coubertin. Sa prophétie a été reprise à la lettre. «C’est les deux plus belles semaines de ma vie. Voir tous ces peuples débarquer dans ma ville, ressentir l’ambiance dans les rues, c’est magique. J’étais à Hyde Park pour le triathlon et la victoire d’Alistair Brownlee, c’était complètement fou. Certains habitants de la ville ont fui pendant ces Jeux, ils le regretteront toute leur vie» me racontait une Londonienne dans le métro. Une rencontre parmi tant d’autres durant ce séjour inoubliable. 

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