Enfin une victoire pour l’équipe suisse de ski alpin ?

Le ski helvétique est à l’honneur ce mois-ci avec deux représentants dans nos Pigeons, voire trois si l’on compte également Fabrice Jaton, le Monsieur ski de la RTS. Un dirigeant de club aux résultats catastrophiques, un commentateur français ès théories fumeuses et un Belge impulsif complètent la sélection. A qui le premier Pigeon d’Or de l’année ? Tu as jusqu’au dimanche 17 février à minuit pour te décider.

Silvio Caldelari

Patron de bar et supporter, Silvio Caldelari s’est auto-arrogé des compétences financières ou techniques en matière de hockey pour s’improviser directeur sportif ou président de club. S’il faut reconnaître que son premier passage à la tête du HC Sierre n’avait pas été dénué de succès, son mandat à la tête du Lausanne Hockey Club avait tourné à la catastrophe. Bien qu’il ait quitté le navire juste avant le naufrage, il était aux manettes lors de la plupart des décisions funestes qui ont conduit à la relégation en 2005, de l’engagement marketing de Martin St. Louis à la venue de Bill Stewart, en passant par le grotesque épisode du fax perdu qui a empêché le LHC de se renforcer pour les play-out. Et pourtant, il a toujours rejeté la responsabilité sur les autres dirigeants de l’époque, alors même qu’il ne s’était pas gêné pour parader aux côtés de l’ex-MVP de NHL devant les caméras ou qu’il transformait feues les assemblées générales du club en longues séances de «moi je».
Mais, plus que le LHC, le véritable amour de Silvio Caldelari, c’est le HC Sierre. Alors quand les dirigeants de Graben sont arrivés à la conclusion que la seule solution pour sauver le club consistait à fusionner avec le rival Martigny, M. «servir et non s’en servir» n’a pu s’empêcher d’intervenir en sauveur, irréductible défenseur de l’esprit de clocher le plus étriqué, pour faire capoter le projet. Résultat : Sierre livre une parodie de saison devant des assistances misérables. Criblé de dettes, le club a été contraint de se délester des rares éléments de valeur d’un effectif déjà bout de bois en début de championnat et sa survie ne dépend désormais que du bon vouloir d’une juge. Le club valaisan fait tellement pitié que certains supporters adverses sont même allés jusqu’à lui donner l’aumône. Comme d’habitude, Silvio Caldelari jure qu’il n’y est pour rien, que tout est de la faute des anciens dirigeants. On veut bien croire que le déficit actuel n’a pas été creusé uniquement par l’effectif malingre du présent championnat mais c’est déjà qui le Messie qui a fait échouer le plan de sauvetage des anciens dirigeants en prétendant pouvoir sauver le club tout seul ? Il semble qu’aujourd’hui la paix des braves a été signée dans une ultime tentative d’éviter la faillite mais, malgré toute sa bonne volonté et son dévouement, Silvio Caldelari ne nous paraît pas franchement la garantie d’un avenir doré pour le HC Sierre.  

Didier Défago

On se demande tout de même à quel moment Didier Défago va-t-il arrêter de se foutre de la gueule du monde sous son air hautain et faussement détaché. Etre médiocre, c’est une chose. Se lamenter, à demi-mot, en invoquant toute une panoplie de raisons foireuses en usant d’une ironique arrogance est encore plus fort. Et surtout particulièrement crétin à l’heure où faire profil bas serait le minimum à assurer en matière de dignité. A chaque fois, le Valaisan nous ressert la même soupe : à la suite d’entraînements prometteurs – lors desquels les vrais skieurs se règlent, se gardant bien de mettre la compresse –, Didier Défago tente systématiquement de se persuader qu’il va tout déchirer lors du jour J. Les résultats sont pitoyables ; les sanctions impitoyables. En descente cette saison, Défago sombre inexorablement dans un maelström grotesque et indécent. Pour l’heure les positions récoltées sont une 10e, une 17e, une 24e, une 28e, une 33e et une 57e place ! Par souci de respect envers la moralité la plus élémentaire, le bilan en super-G sera tu. Ancien vainqueur au Lauberhorn et sur la Streif, le Valaisan s’est littéralement liquéfié sur les deux pistes mythiques. Une véritable honte.
Comme toujours dans ce genre de situations, les mauvaises excuses pleuvent : le matériel, la préparation, la météo, le planning, les mauvaises conditions de piste qui défavorisent comme à chaque fois les pauvres skieurs helvètes ; tout y passe. On évoque une monstrueuse conspiration pour justifier un bilan calamiteux, indigne d’une nation de ski. Lors de la venue de Didier Cuche dans l’encadrement de Swiss Ski pour tenter de sauver ce qui pouvait encore l’être, Didier Défago se contente d’en rire. Aucune remise en question ni aucune autocritique n’effleure le cortex cérébral du Robert Smith des Alpes. Et si ses miraculeux résultats aux derniers JO et en descente la saison dernière n’étaient que le fruit d’un heureux concours de circonstance plutôt que le simple résultat du travail couplé au talent ? Nous pouvons légitimement nous poser la question, tant la régularité avec laquelle Défago enchaîne les déconfitures est sidérante. Dans le microcosme du cirque blanc, Didier Défago en est un à lui tout seul.

Philippe Doucet

Vous ne le connaissez pas ? Cela veut dire que vous êtes un fan de sport intelligent qui a un abonnement Sky Sport et non Canal+ ! Car Philippe «je sais tout» Doucet enseigne les statistiques lors des «grands matchs» de Ligue 1 et de Ligue des Champions avec comme outil sa «Palette à Doudouce» qui ne fait rêver personne. Désigné «spécialiste» de football, il couvre la CAN depuis, déjà, 20 ans (de trop ?). Ces derniers temps, il a ennuyé les téléspectateurs avec son émission «En route vers la CAN». Un moment unique de télévision pour tout suicidaire avec en prime la présence de son collègue professeur Marcel «je suis le meilleur» Desailly. Infect.
Plus fort que Develey pour son ton professoral, plus arrogant que PAD pour ses sorties cassantes sur tout ce qui bouge, plus incompétent que Paratte, Philippe Doucet est à la télévision ce que Jean-Claude Van Damme est au cinéma : une tête à claque ! A chaque fois qu’il donne son avis, c’est soit pour dévaloriser un joueur, un entraîneur ou un arbitre, soit pour contredire un collègue qui a paradoxalement raison. Jamais nominé pour aucun prix, cette éventuelle victoire au Pigeon d’Or du mois de janvier devra, on l’espère, le pousser à abandonner les commentaires en direct et se concentrer sur sa palette.

Eden Hazard

Faire passer sa frustration sur des ramasseurs de balle: cette activité sous-jacente au football prend décidément un essor considérable. Sous nos contrées, nous avions eu l’occasion de voir à l’œuvre le Sédunois Serey Die. Le concept est réglé comme du papier à musique : le joueur dont l’équipe doit à la fois jouer contre le score et la pendule perd patience et s’en prend au premier quidam qui passe par là, à tout hasard un ramasseur de balle. Récemment, Eden Hazard s’est aussi essayé au jeu en s’essuyant malencontreusement les crampons sur le foie d’un préposé qui, semble-t-il, a éprouvé quelques difficultés à remettre le cuir au joueur de Chelsea. Les Londoniens étaient en effet mal barrés contre les redoutables Gallois de Swansea. Désireux d’obtenir le ballon dans les plus brefs délais, le joueur belge a craqué alors que le garçon récalcitrant était couché sur le ballon. Sans réfléchir, Eden Hazard balance alors un coup de pied dans ce dernier, libérant la précieuse balle, objet de toutes les convoitises.
La sanction, logique, tombe sous la forme d’une jolie carte de couleur rouge. Certes, la polémique a enflé aussi vite que la tête d’Ibrahimovic : le garnement, prétendument proche du plus gros actionnaire du club gallois, aurait apparemment tout manigancé, preuves Twitter à l’appui. Grâce à ces merveilleux réseaux sociaux, la manipulation de l’opinion publique devient tellement facile… Mais ceci n’excuse en rien le geste revanchard d’Eden Hazard qui se doit d’être sanctionné de manière exemplaire, selon les us et coutumes footballistiques. Pour faire bonne figure dans un politiquement correct de circonstance et tenter de limiter la casse, le Belge dit avoir regretté son geste. Espérons que cette affaire ne fasse pas jurisprudence à l’avenir sous peine d’avoir à traiter une multitude d’excuses genre «je vous assure, j’étais en train de nettoyer mon pied quand le coup circulaire est parti tout seul à la face de ce trou du c… euh du gentil petit garçon !»

Osi Inglin

Jamais le ski suisse masculin n’était tombé si bas : au 1er février, 10ème du classement par nations hommes, derrière des pays que l’on a longtemps regardé de haut, la France, l’Italie, l’Allemagne, la Suède, la Canada et même la minuscule Croatie réduite quasiment au seul Kostelic. Et pourtant, l’entraîneur qui préside à ce monumental fiasco, Osi Inglin, assure que les résultats ne viennent pas troubler ses nuits. Le Schwytzois ferait presque passer Arsène Wenger pour un modèle d’autocritique et de remise en question. Déjà auteur d’un passage assez peu couronné de succès à la tête de l’équipe féminine dans les années 2000, Osi Inglin n’est certes de loin pas le seul responsable de ce monumental gâchis. Il n’empêche qu’on ne peut pas imaginer que le ski suisse masculin puisse être tombé aussi bas sans quelques grossières erreurs de son entraîneur chef, entre entraînements estivaux inadaptés, mauvaise préparation psychologique, groupes d’entraînement trop restreint, relève mal préparée ou incapacité à générer une émulation interne.
Et pourtant, Osi Inglin daigne tout juste reconnaître quelques vagues erreurs d’appréciation et arrive même à dire qu’il y a du positif dans les mauvais résultats : au moins, les Suisses ne seront pas attendus et n’auront pas de pression aux prochains championnats du monde. Cela ne fait rire que lui. Enfin, il paraît que l’objectif à Schladming ce sera avant tout d’obtenir des places d’honneur pour améliorer le numéro de dossard pour les prochaines courses de Coupe du monde. Et de préparer les championnats du monde de St. Moritz en… 2017. Ce qui est sûr, c’est qu’avec Osi Inglin, lesdits championnats du monde n’ont guère de chance de ressembler à ceux de Crans-Montana en 1987.

Fabrice Jaton

Fabrice Jaton nous avait déjà pourri les épreuves d’athlétisme des Jeux Olympiques de Londres par ses commentaires de groupie adolescente sur Usain Bolt. L’attribution de certains titres olympiques a été complètement passée sous silence par le commentateur de la RTS au profit d’anecdotes sans intérêt sur le Jamaïcain répétées maintes fois ou de pronostics foireux sur son futur chrono en finale du 100 mètres. Le soir de ladite finale, Fabrice Jaton s’est même insurgé contre la réalisateur, coupable d’avoir montré les images d’une finale olympique en direct plutôt que celles d’Usain Bolt en train de trottiner à l’échauffement. Ceci dit, la vénération de Fabrice Jaton pour Usain Bolt, aussi exaspérante et déplacée sur une chaîne de service public soit-elle, avait au moins le mérite de s’exercer en faveur d’un sportif qui gagne.
C’est beaucoup plus incongru de le voir pareillement s’enflammer en faveur des brillants résultats des skieurs suisses cette saison. Avant chaque course, le Monsieur ski de la RTS nous fait part de son indécrottable optimisme et nous assure que cette fois c’est la bonne, la roue va tourner. Puis, après un énième naufrage, nous ressort les mêmes excuses éculées, les blessures, les retraites, la pression, le matériel, la piste, les conditions météo, le réchauffement climatique, mais ce n’est pas grave, ce sera pour la prochaine fois. Ce n’est en tous les cas pas du duo Jaton/Besse que nous allons entendre le début d’une explication, encore moins d’une critique, sur la déroute historique que connaît actuellement notre ski masculin. Ou éventuellement, sous la torture, un très vague reproche envers un entraîneur, pourvu qu’il soit suisse allemand mais, pour le reste, c’est juste la faute à pas de chance. C’est quand même dommage qu’un journaliste capable de pareillement sortir de sa réserve pour s’enflammer en faveur d’un athlète jamaïcain se montre aussi timoré dès lors qu’il s’agit d’émettre la moindre critique sur les performances d’un skieur suisse.

Écrit par Julien Mouquin, Mathieu Nicolet et Daniel Corthésy

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13 Commentaires

  1. Je ne sais pas quoi penser avec Defago… Bon il a gagné les courses les plus prestigieuses, mais perso je ne l’ai jamais attendu comme un favori, un gros calibre. La débâcle du ski suisse mérite bien un pigeon d’or, mais pas forcément un athlète en particulier. Plutôt l’entourage et là encore, l’entraîneur actuel n’a certainement pas le niveau mais c’est bien les gens qui l’ont mis en place – disons plutôt qui ont viré les prédécesseurs à succès- qui mériteraient le bonnet d’âne.

  2. Defago est surement un des mecs les plus détestables de l’histoire du ski suisse. Je lui envoie mon vote pour l’ensemble de son oeuvre.
    Et après Swiss Ski, rendez-vous en février pour le sacre d’un membre de Swiss Tennis?

  3. Alors là, en tant que valaisan, vous pouvez pas faire plus dur!!!! Caldelari et Défago mértieraient un titre partagé pour leur attitude…….. Un courgeon d’or pour le mois de janvier!!

    Laissons le pauvre Silvio digérer toute ces défaites sans pigeon d’or mais Didier le mérite……. Histoire qu’il gagne qqch cette année..

  4. Hazard n’a pas touché le ramasseur.Mais ça n’excuse pas so ngeste mais le ramasseur qui est le fils du président de Swansea doit aussi etre puni

  5. Qui est l’abruti qui a mis Philippe Doucet dans la liste?
    Qu’il s’avance! Car à part l’envie et la jalousie, envers quelqu’un de compétent, apprécié et respecté par le monde du foot et par ses collègues et confrères, je ne vois qu’un crétin, type fonctionnaire n’ayant pas de boulot, pour se permettre la pitoyable diatribe qui a des relents de lisier!
    Si au moins, il y avait un atome d’humour,,, mais comme l’aurait dit Cyrano :
    Si vous aviez un peu de lettres et d’esprit :
    Mais d’esprit, ô le plus lamentable des êtres,
    Vous n’en eûtes jamais un atome, et de lettres
    Vous n’avez que les trois qui forment le mot : sot !

  6. @bof.
    Tu me sembles très bien connaitre Cyrano de Bergerac, alors tu n’as pas du manquer ce passage non plus :

    -‘Il y a beaucoup de gens dont la facilité de parler ne vient que de l’impuissance de se taire’

  7. Entre Inglin et Jaton mon coeur balance… Ils méritent à mon avis les deux des pigeons d’or pour l’ensemble de leurs oeuvres… vrai tête à claque!

  8. C’est tellement facile et gratuite de critiquer pour critiquer. En plus comme le dit si bien un autre intervenant, il y a ni humour ni même un peu dérision dans vos commentaires, vous parlez de sport avec le sérieux de ceux qui parlent de politique et c’est désolant. Souriez les gars après tout ce n’est que du sport !

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