Il était une fois

Il était une fois, dans la lointaine contrée de Lutèce, un homme petit par la taille mais grand par le talent, que ses parents avaient nommé en l’honneur d’un ancien roi. Aîné d’une famille nombreuse et modeste, N’Golo vivait dans un Smial au confort rudimentaire. Dès son plus jeune âge, le football lui servait de moyen d’expression, lui qui était de nature réservée et timide. Il avait appris les valeurs du travail en mettant la main à la pâte très tôt, notamment pour survenir aux besoins de sa famille suite au départ de son père, qui avait été rejoindre Mufasa dans son royaume, alors qu’il n’avait que 11 ans.

Balle au pied, N’Golo se montrait très à l’aise et avait beaucoup de facilité pour son âge, à tel point qu’il ne faisait qu’une bouchée des enfants de sa génération. Il avait l’appétit d’un ogre, mais malgré ses nombreuses qualités, sa relative petite taille était un véritable obstacle pour atteindre son rêve de vivre un jour de sa passion. Plusieurs clubs ayant démontré un certain intérêt n’avaient pas donné de suite concrète pour cette raison. L’horizon semblait donc bouché.

Mais notre jeune héros possédait ce que peu d’hommes peuvent se vanter d’avoir. Il possédait un cœur inversement proportionnel à sa hauteur. Altruiste et respectueux, des caractéristiques plutôt rares dans le milieu, il avait décidé de ne pas abandonner et de s’accrocher à son destin. Et un beau jour, un club d’une province voisine vint frapper à sa porte pour lui proposer un contrat d’amateur. Il n’eut pas besoin de lui crier de tirer la chevillette, car il cherra la bobinette par lui-même. Le premier obstacle était franchi avec bravoure et sonnait comme une libération. Libération, c’était d’ailleurs le nom du stade dans lequel il fit ses premiers pas. Mais cette première étape n’était pas un long fleuve tranquille. N’ayant pas de carrosse pour effectuer ses déplacements, N’Golo faisait usage de ses bottes de sept lieues pour se rendre à l’entraînement. 26’247 pieds : la distance parcourue pour réaliser l’aller-retour. Il logeait alors à l’auberge du coin, n’ayant que peu de moyens.

Le fameux stade de la Libération, aussi sexy que la Pontaise. Il tient sans doute son nom du sentiment éprouvé au moment de le quitter…

Plein d’humilité, on dit qu’il ne s’est jamais apitoyé sur son sort. A force de persévérance, il parvint alors à s’imposer sous les couleurs de son nouveau blason, au point de susciter l’intérêt de plusieurs clubs professionnels, qui lui offraient désormais plus que trois francs six sous. Le travail commençait à porter ses fruits. Modestement, c’est pourtant dans un club de seconde division qu’il s’engageait gratuitement, contribuant grandement à sa remontée au plus haut niveau: « Enfin N’Golo vint, et, le premier en France, fit sentir dans ses dribbles une juste cadence. »

C’est alors que débuta sa fulgurante ascension ! Après une deuxième saison qui lui vaudra de nombreux éloges mérités, il décide de quitter son pays natal et de faire le grand saut. La traversée de la manche se fait sans encombres et c’est dans une petite contrée qu’il pose son baluchon, en pleine terre du Milieu. Loin des grandes écuries, son modeste club terrasse pourtant les géants du pays. A l’image de ses coéquipiers, il se montre plus rusé que ses adversaires. Ce n’est sans doute pas un hasard, le renard étant l’emblème de sa nouvelle patrie. A tel point qu’à la fin de l’exercice, contre toute attente, il se retrouve couvert de gloire après avoir glané le titre du royaume ! Il peut ainsi soulever le tant convoité trophée orné d’une couronne. Rien de plus normal pour un roi, me direz-vous.

Le King Power Stadium: nom donné en hommage à N’Golo. Non, je déconne, c’est juste un naming de plus…

Les performances de notre héros ne laissent pas indifférent. Il est rapidement repéré par les riches de la capitale, qui pour le coup n’ont pas le blues. Son propriétaire mégalomane est fan de Roman et ne reste visiblement pas insensible à son incroyable histoire. Sous ses nouvelles couleurs, il se fait immédiatement une place de choix et aide grandement son équipe à étoffer son palmarès.

On pense alors que le récit touche à son apothéose. Il n’en est rien. De bleu en bleu, c’est de mieux en mieux ! Son succès, comme sa bonne humeur, est contagieux. Et au pays des tsars, N’Golo est souverain. Son pays triomphe, certains de ses coéquipiers ont beau faire le coq, lui reste toujours humble. Il n’a pas changé, toujours les pieds sur terre, la tête dans les étoiles.

C’est ainsi qu’en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il a franchi tous les obstacles grâce à sa bravoure et son abnégation. Et l’histoire est loin d’être terminée !

A Kanté de maintenant, souvenez-vous donc que rien n’est impossible.

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