S’ils vont à Rio…

Si c’est dans une ambiance mêlant sentiment de devoir accompli et théories douteuses quant à l’existence de «vrais» et «faux» Helvètes que se trouve notre Nati après deux matchs, les autres sélections ont également foulé les pelouses. Tour d’horizon de ces premiers pas, ou pas, vers le Brésil.

… Ils n’oublient pas de monter là-haut

Après ces premières joutes, 9 sélections (Allemagne, Roumanie, Pays-Bas, Suisse, Russie, Portugal, Bosnie, Grèce et France) comptent un bilan comptable parfait de 2 matchs 6 points, auxquelles on en ajoutera 3 (Espagne, Eire, Suède) qui ont signé la victoire lors de leur seule rencontre. 12 des 53 sélections engagées sont donc parties d’un bon pied.
Parmi elles, la présence de la Bosnie-Herzégovine peut interpeller. Bien sûr, face aux faibles Liechtenstein et Lettonie, la performance peut sembler logique. Mais planter 12 mines en 2 matchs, même pour une sélection sous-estimée et emmenée par une attaque pétrie de talents (Dzeko, Ibisevic, Misimovic), et même si planter des mines fait partie de l’histoire récente du pays, il faut le faire. Dans un groupe comptant pour principaux rivaux la Grèce et la Slovaquie, les hommes de Susic ont une énorme carte à jouer et pourraient se qualifier pour un premier grand évènement international, faisant ainsi souffler un brin de fraîcheur pas déplaisant sur le football européen. A suivre d’un œil attentif…
A l’Est toujours, la Russie a fait forte impression. Tombeurs de l’Irlande du Nord du Sédunois Lafferty lors de sa première rencontre, les hommes en rouge ont impressionné en pulvérisant Israël mardi dernier. 4-0 et une grande maîtrise face à un adversaire pourtant coriace. Voilà qui va commencer à donner des sueurs froides au Portugal, également à 6 points, mais ayant éprouvé toutes les peines du monde à se défaire du Luxembourg.
Le Luxembourg, parlons-en justement. Les joueurs du Grand-Duché ont réalisé un début de qualifs impressionnant (à chacun son échelle), en prenant un point (Irlande du Nord) et en tenant la dragée haute aux Lusitaniens (1-2). Dan Da Mota, goléador du F91 Dudelange, en est à 2 buts et figure donc parmi les meilleurs buteurs des éliminatoires. Une star est-elle née ?
La France, dirigée désormais par la Dèche, a fait le travail également. Avec une petite victoire en Finlande, et une autre face au poil-à-gratter Biélorusse. Des buteurs improbables (Capoue, Jallet), c’est bien, une réunion en sélection sans scandale, c’est mieux, et un jeu qui, sans faire rêver, progresse. Si c’était, déjà, la patte Deschamps ?
Dans la famille mammouths du foot européen, on saluera aussi les 6 points de l’Allemagne, emmenée par un bon Ozil et les 6 points des Pays-Bas, de quoi bien repartir après un Euro au-delà du ridicule.

… Ils oublient de monter là-haut

Championne du monde et double-championne d’Europe, la Roja espagnole n’a joué qu’un seul match, en Géorgie. 3 points, c’est tout ce qu’il faut retenir. Face à une muraille solide et devant un gardien impeccable (il aura d’ailleurs fallu attendre la sortie sur blessure du portier Loria pour que Soldado trouve la faille), les hommes de Del Bosque ont souffert, comme en témoigne la frappe sur le poteau de Targamadze à 0-0. Le toque de la Roja, pour fonctionner, a besoin de milieux de terrain au sommet de leur art. Si les Silva, Iniesta ou Xavi sont un peu en-dessous, les fondations du château bâti en Espagne par Del Bosque tremblent, et tout devient plus difficile. Un plan B deviendrait urgent à développer pour parer ce genre d’éventualités.
Au chapitre des débuts cauchemardesques, on notera celui du Pays-de-Galles. Deux défaites contre la Belgique et la Serbie, un but marqué, 8 encaissés… Compter un joueur de la trempe de Bale, c’est bien, mais ne compter que ça, ça craint. Du coup, l’ailier de Tottenham, dont les coups-francs semblent être l’unique arme offensive des Gallois, est bien parti pour devenir le Ryan Giggs 2.0.
Présentée comme un des potentiels empêcheurs de tourner en rond pour la Nati, la Slovénie semble déjà hors-course. Peu convaincants face à la Suisse et battus sur un pénalty de Riise à la 94é en Norvège, les Slovènes sont les seuls dans ce groupe à ne compter aucun point. La glorieuse page du tandem Zahovic – Katanec est bel et bien tournée. Le calendrier n’a pas aidé les Slovènes, c’est vrai, mais le chapitre Stojanovic – Matavz à déjà quelques kilos de plomb dans l’aile.

… Ils sont quelque part entre ici et là-haut

Fidèle à ses habitudes, la Squadra Azzura connaît un départ mitigé. Un point arraché en Bulgarie et une petite victoire contre Malte. Les finalistes malheureux du dernier Euro ne devraient cependant pas être trop mis en danger dans ce groupe, malgré la présence conjuguée du Danemark et de la Tchéquie. Satisfaction quand même, avec le premier but en sélection du jeune Destro.
Les Three Lions, eux, ont remporté aisément leur première rencontre sur le terrain de la Moldavie (0-5). Mais, une fois dans ses installations de Wembley, les hommes de Saint Roy Hodgson ont oublié de se méfier de l’Ukraine. Résultat ? Un but magnifique de Konoplyanka et 2 points de perdus. Ce qui pourrait s’avérer embêtant dans un groupe relevé comprenant les deux co-organisateurs de l’Euro 2012 (Pologne et Ukraine) et le coriace Monténegro, 1er avec 4 points.
Enfin, dans le Groupe A, personne n’a vraiment réussi à faire la bonne affaire. Tenue en échec en Ecosse, la Serbie a explosé le Pays-de-Galles 6-1 et prend la tête d’un groupe compétitif à la différence de buts. La Belgique (vainqueur à Cardiff 2-0) et la Croatie (vainqueur de la Macédoine 1-0) se sont neutralisées à Bruxelles et occupent, avec 4 points également, les places 2 et 3 d’un groupe qui s’annonce serré jusqu’au bout.
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Arnaud Antonin

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