Les basses œuvres

Pour assurer ses affaires et espérer s’en sortir le mieux, il faut parfois réaliser du travail qui n’est pas des plus reluisants. C’est ainsi que le EHCB a dû revêtir sa tenue de travail pour affronter l’une des équipes légendaires du hockey suisse.

Malheureusement, la tradition ne suffit plus à elle seule. Si elle est bien pratique pour chambrer quelque peu l’adversaire du moment, ce n’est pas elle qui fait venir plus de 2000 spectateurs, ni elle qui rapporte les dividendes sportifs et financiers. Et puis, pour les personnes qui se donnent corps et âme pour ce club, il faudrait bien s’assurer que certaines d’entre-elles ne soient pas possédées. Car en consultant la feuille de match, on pouvait se demander si Laporte ne s’était pas livré à une grande entreprise de désinformation tant l’absence de squelette était flagrant dans la disposition de l’effectif.

Que la magie du duo Domenichelli-Trudel est bien loin ! Même les joueurs qui d’habitude ont toujours mis du leur semblent ne plus avoir envie de jouer pour l’organisation. On ne pourra pas reprocher beaucoup d’errances à Bäumle, mais de là à penser qu’il était dans son match comme se doit de l’être un gardien qui veut remporter une série éliminatoire, il y a un pas aussi facile à franchir que sa ligne de but. A-t-on proposé la place d’entraîneur-préparateur physique et nouvel étranger à Duca pour qu’il semble aussi dégoûté ?
Quant à Bienne, certains qui ont pris rendez-vous l’année passée après une série haletante de promotion-relégation, ils risquent de se faire poser un lapin. Et d’ailleurs, les revanchards ne sont pas à l’abri d’un «empêchement» entre-temps. L’année précédence au Stade de Glace, à cette même période de la saison, on se demandait que faire de Sean Hill et on espérait beaucoup de l’apport d’un certain Frank Banham pour se sauver de sales draps, bien souillés par trouille. C’était le temps des expériences, où les lignes étaient composées avec le concours de Maria Mettral un jour et de Dominique Schibli le lendemain. Cette saison, il ne semble pas que la panique soit au menu du jour.
Le joueur le plus polyvalent du groupe est certes blessé, mais la «bonne main» de licences B du HCB permet de faire au mieux. Et c’est donc Eric Himelfarb qui a rejoint Bordeleau et Truttmann pour composer une ligne à l’entente surprenante. Des personnalités assez hétérogènes, mais d’une latéralité homogène : tous droitiers ! En arrière, il a fallu du temps, mais l’association Kparghai-Seydoux est une belle trouvaille de Ruhnke. Elle permet de disposer de trois paires capables de faire le travail à tout moment. Jackman voit ainsi ses responsabilités se réduire et son jeu moins souffrir d’errances. Quant à Berra, l’enjeu semble le rendre plus attentif…

Et pour l’évolution du score, on aura vu un tir sur réception du futur international Schneeberger trouver la lucarne de Bäumle sur passe inspirée de Truttmann depuis l’arrière des buts. Puis, Nüssli aura fait le nécessaire pour rappeler à certains que quand il veut, il a tout à fait les possibilités de jouer au hockey sur glace. Truttmann alignera le troisième suite à l’intervention défensive faisant office d’assist du toujours aussi redoutable numéro 32 et ceci moins d’une minute plus tard. A 3-0, la messe était dite. Il ne manquait plus qu’aux arbitres, dans un élan d’altruisme à flanquer la frustration du côté des vainqueurs pour s’assurer à ne pas avoir à trop travailler sérieusement pour la suite du match. A la 47e, Nüssli, frappait le cadre et se prenait la tête entre les mains – façon footeux – alors que Fata en passait un autre. De l’autre côté, pas de temps mort, pas de changement tactique : une marche funèbre. Et le sursaut de la 56e n’y changera rien. Ambri est comme un chien battu à mort par son maître, le féroce en inconsistance Laporte. Il cherche un coin pour mourir, en LNB.
Certes, les play-out, c’est une nouvelle saison qui commence. Mais à condition d’avoir encore envie de jouer au hockey. Et à voir évoluer les Léventins hier soir, les doutes en ressortent consolidés. Bientôt l’heure de sortir le siège éjectable ?

Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Ambri-Piotta 4-1 (1-0 2-0 1-1)

Stade de Glace, 4013 spectateurs.
Arbitres : MM. Eichmann, Popovic ; Bürgi et Marti.
Buts : 11e Schneeberger (Truttmann, Himelfarb) 1-0, 25e Nüssli (Fata, Berra) 2-0, 26e Truttmann (Schneeberger) 3-0, 47e Fata (Bordeleau, Truttmann/5c4) 4-0, 56e E.Bianchi (Duca, Pestoni) 4-1.
Pénalités : 5 x 2’ contre Bienne ; 4 x 2’ + 1 x 10’ (Westrum) contre Ambri-Piotta.
Bienne : Berra; Schneeberger, Steinegger; Jackman, Trunz; Seydoux, Kparghai; Meyer; Ehrensperger, Peter, D.Bärtschi; Truttmann, Bordeleau, Himelfarb; Lötscher, Fata, Nüssli; Haas, Wetzel, Zigerli; Tschannen.
Ambri-Piotta : Bäumle; Kutlak, Gautschi; F.Stephan, Rivers; Bundi, Stirnimann; Walker, Murovic, Demuth; Duca, Westrum, Pestoni; Law, A.Brunner, Neff; M.Bianchi, Schönenberger, E.Bianchi; Botta.
Notes : Bienne sans Fröhlicher, Gossweiler, Tschantré, Brown, Gloor (blessés), Beccarelli, Grieder, F.Lemm (surnuméraires) mais pour la première fois de la saison avec Himelferb (Langenthal). Ambri-Piotta sans Maneluk (étranger surnuméraire), Casserini, Horak, Kobach, Juri, Mattioli (tous blessés) ni Marghitola (malade).

Écrit par Jean-Boris Cochet-Lamouche

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