Depuis quelques semaines, le Vieux-Pays vit au rythme de rocambolesques affaires fiscales qui permettent à la poubelle orangée lausannoise et à certains (inutiles) socialistes locaux de s’égosiller telle une Azarenka en bout de course. Toutefois, sur CartonRouge.ch, on ne croit pas que le Valais se résume uniquement à ces petites combines, donc on laissera de coté ces risibles foutages de gueules pour aller, dans ce prolifique creux de janvier, taxer provisoirement la saison des Red Ice.
Qui ne perd plus, gagne ! (© René Grand)
Après l’étonnante rocade russo-russe à la bande (Malgin pour Malkov) un peu avant Noël, certains suiveurs des Red Ice commençaient à se faire du mouron sur les chances du futur premier club suisse à être admis en KHL et de conserver leur quatrième place, plutôt bienvenue dans l’optique des play-off. Une nervosité bien compréhensible car cette Ligue B, à défaut de passionner la Madame «bien fait pour eux» de la Tour dorée de Calvin, est devenue des plus serrées depuis que les Bâlois et Thurgoviens sont enfin parvenus à se dégotter des paires d’étrangers potables… Et que, allais-je oublier, cet amuseur de Caldelari ait préféré renvoyer ses rouges et jaunes patiner devant 600 spectateurs affamés de hockey-spectacle en 3e ligue régionale. De plus, pour contrarier la tâche des patineurs du Forum, une compilation de blessures engrangées par certains joueurs clés (Dähler, Chiriaev et Posse) n’allait pas aider à calmer les vaches à pépé, ni à ramener force spectateurs au Forum (environ 1’300 de moyenne, un statu quo décevant par rapport à la saison passée).
Toutefois, malgré ce contexte aussi embrouillé qu’une déclaration fiscale à Dominique Giroud, les Reds d’Octodure parvinrent à ne pas si mal négocier les Fêtes de Noël, pourtant plus propices au caviar de Davos qu’au jambon-beurre de la Litternahalle. Tout d’abord, l’équipe de l’énigmatique Malgin s’en partit battre des très empâtés Viégeois grâce à une égalisation extratemporelle à 18 secondes de la sirène et un goal de Ness hyper-mérité en prolongations. Ensuite, après avoir battu les GCK Lions aux penaltys dans un match aussi captivant qu’un éditorial d’Eric Felley, les Octoduriens rentrèrent de pleins patins en 2014 en engrangeant pas moins de 15 points en 7 matchs. Certes il faut bien admettre que certains points furent extirpés au forceps, notamment ceux grappillés chez des Abeilles fort prêteuses, elles qui dilapidèrent un avantage de trois buts à mi-match (merci Damiano).
Enfin, toujours en quête de leur match de référence pour la saison, les hommes de Malgin (saison 2) attendirent le débarquement des caracoleurs d’Olten pour véritablement exprimer leur style de jeu opportuniste (victoire 6-2), basé sur des contres rapides et un box-play assez remarquable. Ce match eut le mérite d’apporter cet indéfinissable petit plus au niveau de la confiance et propulsa les Bas-Valaisans dans une série de trois victoires de rang, synonymes d’une très provisoire 3e place dans cette LNB tant orpheline du grand LHC (sans déconner, le club ferme du Servette nous manquerait presque).
La souricière lettone
Si les Red Ice se sont désormais affalés sur la 3e place du podium, ils le doivent notamment à une arrière-garde aussi bien alignée qu’un défilé du rougissime Mélenchon (officieusement meilleur défense de Ligue B avec 2.5 buts encaissés par match). Deux raisons peuvent expliquer ce bilan famélique: tout d’abord, les Martignerains peuvent compter à la fois sur le renaissant Todeschini redevenu méchamment efficace sous pression (18 minutes de bombardements dantesques face à Olten) et deuxièmement, ils possèdent en Maksims Sirokovs l’étranger le plus sous-estimé du championnat (Bartanus à part…). Le défenseur letton ne donne pas forcément dans le spectaculaire mais plutôt dans la défense intelligente, comme le démontre la tactique dite de la souricière lettone. En box-play, le Letton pousse souvent l’adversaire direct à forcer sa passe alors que son frangin Aleksejs a déjà refermé les espaces autour du réceptionneur du puck qui se retrouve stupidement acculé contre les plexiglas, tel un chef de département de l’éducation traqué par une meute de fiscalistes sanguinaires.
Coté attaque, la belle assise de ce mois de janvier provient passablement du retour en forme de la quatrième ligne emmenée par le très affûté Samuel Grezet (20 points cette saison) et par un Rimann qui capionne toutefois pour retrouver la finition de la saison passée. Chamboulée telle la furibonde cocue de l’Elysée, la deuxième ligne des Reds se remet également gentiment en place après avoir fait sa crise de la Toussaint suite à la malencontreuse défection saisonnière de Florian Dähler. Ainsi, après presque deux mois de vague à l’âme, les Portmann et Knoepfli commencent à retaper tout doucement leurs statistiques personnelles, comme le démontrent leur 11 points cumulés depuis la Nouvelle Année.
Mais s’il y a une ligne qui mériterait un lâcher de paparazzis de Closer au Forum, c’est celle du regroupement soviétique Mikhaïlov, Aleksejs Sirokovs et Lakhmatov. Ayant déjà inscrit une centaine de points à eux trois, ils n’ont certes pas atteint l’efficacité du trio de parade de Langenthal (150 points pour ces essoufflés!). Toutefois, et en contrepartie, ils offrent de grivoises contre-attaques ainsi que des combinaisons esthétiquement bandantes, certes parfois un chouia compliquées devant la cage adverse. Ne reculant devant aucune dépense, CartonRouge.ch s’est décidé à l’unanimité d’un seul chroniqueur de remettre une allégorique Raclette d’Or à Aleksejs Sirokovs pour couronner son excellente saison, à la fois en raison de son travail titanesque dans la zone neutre ainsi que pour ses statistiques personnelles en nette progression par rapport à la saison dernière. Labi izcepts Aleksejs !
Les caisses à Giroud
Affichant un esprit solidaire n’ayant d’égal que celui de nos cinq penauds de Conseillers d’Etat valaisans en conférence de presse, les hockeyeurs d’Octodure ont déjà atteint leur premier but de la saison: se qualifier en toute quiétude pour les play-off. Avec la forme du moment, les Reds n’ont plus que trois traquenards à éviter. De un, jouer trop souvent en supériorité numérique. De deux, se choper Viège en quarts des play-off et se farcir leur néophyte mais toujours infréquentable Desmarais. Et de trois, la découverte par la Ligue suisse d’une caisse noire en Octodure financée par la holding Giroud avec des fonds provenant de la vente de vins ouzbeks frelatés. Mais on n’en n’est pas encore là.
Photos Pascal Muller, copyright EQ Images
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