5’000 personnes à la Pontaise !

Oui, le football peut encore attirer du monde à Lausanne ! C’est le principal enseignement à tirer de ce derby lémanique disputé par une température de +64 degrés sur l’échelle de la Pontaise (échelle qui débute à -40°). Sur le terrain, Servette a confirmé son statut d’équipe en forme du second tour, bien aidé par un Lausanne-Sport diminué par les absences et fort emprunté.

Du soleil, du monde et un brunch magnifiquement organisé sur la piste cendrée du Stade Olympique : toutes proportions gardées, c’était jour de fête sur les hauts de Lausanne. Pour ceux qui, comme Denis Bolomey et moi, ont eu la «chance» d’assister au Lausanne – Kriens du dimanche 7 mars, disputé sous une bise arctique devant 350 pelés frigorifiés, il fallait se pincer pour y croire. Il faut d’ailleurs remonter à un certain LS – Wil de triste mémoire pour avoir trace d’une meilleure affluence… Ce 7 mai 2006, pour le dernier match de Stéphane Chapuisat à Lausanne, il y avait 8’300 spectateurs à la Pontaise. Bon, parfois, à vouloir trop bien faire, on se fout un coup de fusil dans le pied. C’est ainsi que le show du team de SportXX avant l’entrée des joueurs était aussi inutile que grotesque. On n’a rien contre ces demoiselles tout justes en âge d’exciter Franck Ribéry, mais franchement, voir s’agiter ces danseuses sur du Lady Gaga a eu la fâcheuse conséquence de réveiller les petits nains de la veille. Pire, quand le speaker a commencé à faire son «show» bien à lui, l’Aspegic était alors de rigueur.

Mobilisez-vous !

Aux abords du stade, on s’activait pour vendre les billets pour la finale de la Coupe de Suisse et les t-shirts «I love LS» (ça en jette et ça ne coûte que 20 francs). Pour l’instant, seuls 4’000 tickets ont trouvé preneurs ; il en reste donc plus de 9’600 à écouler… Puissent tous les Vaudois qui aiment le LS – on a bien dit tous ! (oui, oui, toi aussi derrière ton PC qui n’es plus allé voir un match du LS depuis 1992 et qui es traumatisé à vie par les actions ratées de Jean-Pierre La Placa…)  – se mobiliser et se rendre à Bâle. En prime, tu auras l’occasion de découvrir un vrai stade de foot. Ça fait tout bizarre, tu verras.
Le premier exploit serait de vendre la totalité des billets à disposition, le deuxième serait de soulever la Coupe ! Et on a envie d’être doublement optimiste. Voir 14’000 supporters du LS à Bâle, ce serait la plus belle des preuves que le peuple a eu raison d’accepter le projet Métamorphose et que le nouveau Stade du Léman (ou Epuration Stadion – © Julien Mouquin) doit au moins disposer de 16’000 places, voire plus ! Puisque le LHC arrive à faire se bouger une dizaine de milliers de personnes, pourquoi est-ce que le sport le plus populaire de la planète n’arriverait pas à faire pareil pour un événement plus important encore ?

La tête ailleurs

Si l’opération séduction en coulisses fut une totale réussite, on ne pourra pas en dire autant par celle sur le terrain, même si le LS a des excuses à faire valoir… Entre les nombreuses absences (Tosi, Meoli et Carrupt, entre autres) et l’échéance du 9 mai qui approche à grands pas, on peut comprendre que cette formation n’a pas présente son meilleur visage. En tout cas, personne n’en voudra à Arpad Soos d’aligner une équipe B dimanche prochain à Lugano, une vilaine blessure étant si vite arrivée, d’autant plus que les Luganais – à la lutte avec Thoune pour la 1ère place – auront le couteau entre les dents.
Il n’y a dès lors pas grand-chose de positif à retirer de ce match du côté lausannois. Entre une arrière-garde hésitante et une attaque aussi dangereuse qu’un deuxième service d’Allegro, le LS n’était pas dans un grand jour. Autant dire que Servette n’a pas eu à forcer son talent pour passer l’épaule et glaner son quatrième succès consécutif.

Soutenus par une section grenat bruyante, bien garnie et même littéralement «en feu» en début de rencontre, les Genevois ont laissé passer les dix minutes initiales – dominées par les locaux – avant de prendre peu à peu les commandes du jeu. Et c’est Tréand, d’une magnifique volée acrobatique, qui put ouvrir le score à la 25e minute. Au marquage du buteur, Borges a appris à ses dépens que le marquage laxiste pouvait se payer cash.

Quelques secondes d’espoir

Après avoir doublé le score peu avant la mi-temps, le SFC n’a douté que… 4 minutes. Le temps qu’il a fallu à Nzay pour répondre au but de Madou, entré peu avant à la place d’un Hélin maladroit. Malgré la rage de Dylan Stadelmann, crocheur comme jamais sur son aile droite, ce Lausanne-Sport en mode match amical ne reviendra pas et n’aura donc pas gagné le moindre derby à domicile cette saison. Mais on le sait, le LS n’aime pas jouer contre les petits clubs de la région, c’est face aux grandes cylindrées du pays que cette équipe brille !
De son côté, Servette continue sur son rythme infernal en cette année 2010 et son bilan de 9 succès, 1 nul et 2 défaites dans ce 2ème tour aurait fait de lui un leader en puissance. Mais voilà, après son premier tour raté (2 victoires, 9 nuls et 4 défaites), le SFC n’a plus rien à espérer cette saison et le Président Pyshiar doit repousser ses rêves de promotion, puis de titre national, puis de Champions League, à plus tard. Nul doute qu’avec un Servette et un Lausanne ambitieux l’année prochaine, le record de spectateurs du jour sera facilement pulvérisé ! C’est tout le mal que l’on souhaite à ce football lémanique qui reprend peu à peu des couleurs, et qui mériterait plus de passion et d’engouement de la part du grand public.

Lausanne – Servette 1-3 (0-2)

La Pontaise, 4850 spectateurs, record des 4 dernières saisons.
Arbitre : M. Hänni.
Buts : 25e Tréand 0-1, 40e Eudis 0-2, 69e Madou 1-2, 73e Nzay 1-3.
Lausanne : Favre; Borges, Katz, Buntschu, Sonnerat; Hélin (65e Madou), Marazzi, Ndzomo, Vandenbossche; Gaspar, Lavanchy (45e Stadelmann).
Servette : Gonzalez; Schneider, Kusunga, Nzay, Rüfli; De Azevedo, Kouassi, Pizzinat, Tréand (74e Grischok); Eudis (82e Marecco), Esteban (59e Pont).
Cartons jaunes : Lavanchy, Ndzomo, De Azevedo.
Notes : LS sans Meoli, Tosi, Pimenta, Carrupt, Geiser (blessés).