Le lion met l’ours en berne

Phénoménal Lausanne HC qui, à l’instar de son digne ambassadeur du CA (réf: Stan Wawrinka), semble (enfin) récolter le fruit de son travail. Des similitudes qui se résument sur le bras gauche de notre nouveau leader du tennis suisse : «Ever tried. Ever failed. No matter. Try again. Fail again. Fail better.».

Cette citation de Samuel Beckett semble s’appliquer plus que jamais à la saison que nous offre le LHC. Ce LHC-là qui nous propose donc tous les ingrédients d’un scénario très hitchcockien où le spectateur est tenu en haleine tout le long de la saison.

L’ours dévoré tout cru

Alors que l’affiche prédisait une nouvelle roue de vélo en faveur des Bernois (réf: Berne venait d’écraser Kloten 6-0, Huet était ménagé ; l’enjeu du classement ; jouer dans l’antre bernois mais surtout le «champion en titre» contre le «néo-promu», ne l’oublions pas), il n’en fut rien. Comme d’habitude, LHC démarrait en trombe cette partie avec sa volonté légendaire et son système de trappe ultra mobile où tout le monde attaque, tout le monde défend. Etonnement, alors que Lausanne avait pour habitude d’être très regroupé défensivement à l’extérieur, ce sont eux qui se créèrent les premières occasions avec deux face-à-face manqués face à Marco Bührer. Puis, Lardi étrangement laissé seul par l’arrière garde bernoise, ouvrit le score au plus grand dam des supporters de la capitale. Pas grand chose d’autre à se mettre sous la dent dans cette première période si ce n’est la déception de voir évoluer le champion en titre qui semble retomber dans ses travers du début de saison. Notons également la deuxième pénalité mineure de Hytönen pour avoir probablement éternué sur un adversaire en zone médiane.

Lumineuses passes de Seydoux

Puis, le match s’emballe un peu, prenant de la vitesse et laissant quelques espaces dont profita Seydoux qui, d’une passe lumineuse depuis son camp de défense, lança parfaitement Neuenschwander dont le gros shoot repoussé par Bührer permit à Deruns de sortir définitivement de son hibernation en griffant de nouveau son nom sur la liste des scorers. C’est dès ce moment que les supporters lausannois décidèrent de faire exploser les taux d’épargne de la Postfinance Arena en mettant une ambiance qui eut le mérite de réveiller les quelques individualités bernoises, permettant notamment à Domenichelli de non pas faire une passe à un coéquipier mais d’ajuster le poteau droit de l’excellent Bays.

La toile d’araignée d’Hytönen

A l’entame du troisième tiers et après avoir goûté aux hot-dogs bernois dignes des promotions flash de chez Aldi, on put appercevoir le joli solo de l’ex-tsar lausannois Dostoinov qui permit en l’espace d’un instant de faire oublier les résultats de l’équipe suisse de ski masculine en slalom, mais surtout d’offrir une 5ème supériorité numérique aux Bernois. Alors que le power-play bernois semblait une nouvelle fois bien posé (seul compartiment victorieux du SCB vendredi soir…), il suffit d’une bévue de Kinrade – qui nous remémora un instant qu’il n’y a pas que Patrick Boileau ou Andy Roach qui s’encoublent à la ligne bleue… – pour voir Hytönen affronter seul Bührer et y ajuster la lucarne du portier bernois pour donner un double-break aux Lausannois.

Bays phénoménal

Alors que le LHC nous a proposé pas mal de choses cette saison (tirer plus de 50 fois sans marquer, proposer une cage visiteurs à côté du kop ou encore le «cassé de canne historique d’Hytönen» – comment il l’a fait ?), la bonne surprise d’aller chercher trois points chez le champion en titre à cet instant de la saison, c’est fort ! On connaissait le génie tactique du duo Ehlers-Fust, l’assurance vie Cristo Huet ou encore le travail dans l’ombre de Bang (une nouvelle fois très bon en zone neutre ou dans les bandes), mais on a été bluffé par le calme olympien de Christophe Bays dont la mitaine fit rappeler aux supporteurs de la capitale un certain Renato Tosio. De bon augure pour le rush final de fin de saison.

Top-3 de la soirée

– Christophe Bays pour sa performance exceptionnelle
– L’assist de Seydoux sur le 0-2
– L’équipe lausannoise dans l’ensemble pour cette victoire collective

Flop-3 de la soirée

– La bourde de Kinrade sur le 0-3
– Les doses de moutarde dans les hot-dogs de la BernArena
– Le fond de jeu du SCB qu’on n’a même pas perçu en visionnant la rediffusion du match

Berne – Lausanne 1-3 (0-1 0-1 1-1)

PostFinance Arena. 16’312 spectateurs. 
Arbitres: Brueggemann/Kurmann, Fluri/Kaderli. 
Buts: 9e Lardi (Antonietti) 0-1. 27e Déruns (Neuenschwander, Seydoux) 0-2. 45e Hytönen (à 4 contre 5!) 0-3. 49e Plüss (Ritchie) 1-3.
Pénalités: 4 x 2′ contre Berne; 6 x 2′ contre Lausanne. 
Berne: Bührer; Roche, Gerber; Kinrade, Kreis; Jobin, Krueger; Vermin, Gardner, Scherwey; Lehtonen, Plüss, Loichat; Dostoinov, Ritchie, Domenichelli; Pascal Berger, Rubin, Alain Berger; Bertschy, Rüthemann.
Lausanne: Bays; Gobbi, Leeger; Genazzi, Stalder; Lardi, Jannik Fischer; Seydoux, Morant; Setzinger, Hytönen, Bang; Bürki, Froidevaux, Fleury; Neuenschwander, Savary, Déruns; Antonietti, Augsburger, Simon Fischer.
Notes: Berne sans Randegger, Olesz, Furrer (blessés) ni Wellinger (surnuméraire), Lausanne sans Genoway, Conz, Gailland (blessés) ni Reist (surnuméraire). Tirs sur les montants: Domenichelli (28e). Temps-mort de Berne (27e). Berne sans gardien dès 58’53.

Écrit par Sylvain Pelletier

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2 Commentaires

  1. Bien vu l’article pour Stan Wawrinka! J’ai bien aimé aussi l’article qui met en avant le collectif de l’équipe, cela va être difficile pour les play-offs vu le calendrier mais on n’a pas fini d’être surpris! Dom.

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