Qui vivra Berra

Au Stade de Glace, jusqu’ici, tout va bien. Sixièmes du classement après sept matchs et avec une ronde de moins que ses voisins du haut et du dessous, les Seelandais ne se sortent pas trop mal d’une entame de saison moins catastrophique que prévue.

Au Stade de Glace, jusqu’ici, tout va bien. Sixièmes du classement après sept matchs et avec une ronde de moins que ses voisins du haut et du dessous, les Seelandais ne se sortent pas trop mal d’une entame de saison moins catastrophique que prévue.C’est que l’ouverture des hostilités chez les autres bilingues de la ligue ne s’annonçait pas gagnante. Et la preuve en fut donnée sur la glace, l’onéreuse armada de Kossmann empochant l’entier des points, même si la résistance fut plus coriace qu’attendue. Cette soirée à la BCF/Groupe-e/que-sais-je-encore Arena a toutefois confirmé que les soucis biennois seraient bien ceux attendus, à savoir manque d’efficacité offensive et inexpérience défensive. Ce qui fait quand même beaucoup, surtout quand vos renforts étrangers sont soit malades soit ne trouvent pas non plus la solution pour scorer.
Le lendemain soir fut hitchockien, les oiseaux du bout du lac se faisant une obligation d’accepter l’énorme cadeau de Ramon Untersander à tout juste 77 petites secondes de prolongations, et d’un partage des points qui n’aurait lésé personne après 58 minutes 43 de partage des poings et pas moins de 72 minutes de pénalités sifflées de part et d’autre. Et pendant ce temps-là, MAP (Marc-Antoine «Pouyot» comme ils disent à RTS, à ne pas confondre avec un footeux tordu qui n’en a plus sous le coude) ne marque toujours pas…

Deux rondes et toujours bredouilles, une virée dans la fosse aux ours ne pouvait pas mieux tomber tant les gentils voisins de la capitale ont été de réguliers et généreux donateurs de points depuis 2 ans. Leur première victoire en poche, même amputée d’une unité toujours pour cause d’efficacité faiblarde devant les filets, les venues successives des deux pensionnaires tessinois promettaient de bien belles perspectives. Même sans aucun but encore de MAP…
Il fallut toutefois patienter quand contre un Lugano décevant, les Biennois le furent tout du moins deux tiers durant. Ce n’est qu’une fois mené 1-3 qu’ils retrouvèrent l’orgueil qui leur a gagné nombre de points l’an dernier et conduits aux play-off. Revenant au score et passant l’épaule dans les cinq dernières minutes après avoir dominé ce tiers ultime de bout en bout, l’ambiance était brûlante. Mais malgré deux assists, MAP n’avait toujours pas pu nous montrer sa façon de célébrer un goal… Et ce ne fut pas non plus le cas contre des Léventins inquiétants de fragilité dans tous les secteurs du jeu, accordant à Bienne sa troisième victoire consécutive – une première ? – depuis son retour dans l’élite au terme d’une partie à peine plus ennuyeuse qu’un Samschtigjass à la TV. Mais à peine. On ne parlait dans les travées du Stade de Glace que d’un certain Seguin, mais probablement pas de feu l’ancien ministre.
Ce Tyler Seguin justement donna ses – fort jolis au demeurant – premiers coups de lames lors de la rencontre suivante contre des Lakers tout transformés, chez qui le travail de fond de Harry Rogenmoser commence enfin à porter ses fruits. Des Lakers eux aussi muni de leur désormais quasi-obligatoire gréviste contraint Jason Spezza. Autant le dire tout de suite, cette soirée fut la parfaite démonstration de ce qui ne manquera jamais de se produire lorsque l’assurance tout risque seelandaise, Reto Berra, ne redevient l’espace d’un match qu’un bon gardien au lieu de cette muraille plus hermétique encore que les délires métaphysiques d’un JCVD en grand délirium. Non pas que quiconque tire au flan ou triche, mais la qualité des tirs adressés à David Aebischer n’avait pas de quoi le traumatiser plus que sa première poussée d’acné. Au final, l’aventure européenne de Seguin débutait par une cinglante défaite sans que personne ne puisse y trouver à redire, mais sans qu’il faille en faire tout un fromage non plus !

Car l’horizon ne devait pas tarder à se dégager à nouveau en accueillant les Zougois et leur duo Brunner-Diaz. Car Zoug, en ce moment, ce n’est plus le EVZ d’il y a encore quelques mois. Shedden a eu beau tourner à deux lignes quasiment toute la seconde moitié du match, il y a désormais quelque chose de pourri en son royaume. Holden sans Rüfenacht, ce n’est plus vraiment Holden et si Wozniewski peut toujours tenir la tête haute, ce n’est pas le cas du reste de ce groupe. Il ne leur reste qu’à sacrifier une tourte au kirsch vivante sur la place publique et implorer les divinités de leur choix en espérant que le lock-out perdure, Brunner étant le seul à amener vivacité et agressivité dans leur jeu. Il est certes toujours aussi imbuvable et caractériel, et le voir s’agacer de perdre reste toujours aussi délectable, il n’en est pas moins une merveille à voir évoluer et virevolter. Et de quatre victoires pour un HC Bienne qui ne s’y attendait pas contre cet adversaire-là. Ah oui, j’ai failli oublier, Seguin a marqué et inscrit un assist, mais pas MAP. Avec une bonne raison par contre, puisqu’il était laissé au repos.
A l’heure où vous lirez ces lignes, Bienne est entré encore plus dans l’histoire en devenant la nouvelle victime du rouleau compresseur genfois sans grande finesse mais avec un rendement redoutable et s’appuyant sur un gardien d’un autre monde (tiens, comme les Biennois, tout pareil…). A voir le rôle de plus en plus prépondérant de l’imprononçable Micflikier et le retour au premier plan de garçons comme Peter et Wetzel, et en se souvenant des circonstances du premier round, les Biennois n’auront à l’avenir pas à être timides, ils sont capables de tout. Même du pire. MAP serait même bien capable de débloquer son compteur buts…

Photos Simon Bohnenblust, copyright www.bohnenblust.net

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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1 Commentaire

  1. Et oui, Bienne se fait doucement et confortablement sa place au sein de l’élite suisse de hockey et cela malgré des moyens financiers plus que limités. (Serte du même budget que les pauvres Genevois et sa ribambelle de joueurs outre atlantique), pour les crédules.
    Et oui, le HCB évolue plus rapidement que les nombreux supporters visionnaires, surtout ceux d’un certain club stationnaire qui souhaitent toujours en découdre pour la promotion-relégation.
    Pour être calife à la place du calife en quelque sorte.
    N’en déplaise à une auto proclamée noblesse transfugée dans la campagne vaudoise et à son grand désespoir, jamais réalisé. Au fait. ces temps ils ne se manifeste plus trop sur SON forum. A l’agonie comme son club.

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