Période I : 2 – 19 janvier 2014

C’est un Crampon Rouge tout re-bichonné que nous vous proposons pour la nouvelle année. Plus incisive et subjective que jamais, la sélection hebdomadaire n’hésitera pas à donner des coups de pouce aux Nobel du ballon rond mais ne tergiversera pas non plus à tacler les pieds carrés qui polluent le rectangle vert. Comme d’habitude, n’hésite pas à nous dire que nous avons tout faux dans nos choix, et qui sait, tu seras peut-être nommé sélectionneur pour la semaine à venir. Bonne lecture !

Le MVP de la semaine : Jack Wilshere (Arsenal), +3 cramponsA la recherche du futur Gascoigne depuis des lustres, le foot anglais le tient peut-être avec Wilshere. Après avoir replié son doigt d’honneur, l’ex de Bolton s’illustre depuis trois semaines, bien aidé il est vrai par les Cazorla et Özil au sommet de leur art. La nouvelle résolution de Wishere pour cette année était de démontrer qu’il pouvait se reformater en un milieu offensif. Pari gagné avec un goal et trois assist face à Villa et Fulham. Tiendra-t-il la distance (et ses nerfs) pour maintenir Arsenal au top ? Arsène dit que oui, alors….
Le joueur qui fait gagner son équipe quand ça compte vraiment : Arturo Vidal (Juventus Turin), +2 crampons
Avec ses 3 goals, ses deux passes de but et une sérieuse mise à pied du challenger romain dans le match au sommet, Vidal confirme qu’à défaut d’avoir un barbier compétent, il représente la meilleure bielle de transmission de la renaissante Juve. Elégant à la finition et très malin pour faire fi de la ligne du hors-jeu par ses courses latérales, le Chilien nous fait penser à Gignac, en plus technique, raffiné et talentueux.
Le joueur qui a profité de la faiblesse de l’opposition pour soigner ses stats : Cristiano Ronaldo (Real Madrid), +1 crampon
Après avoir risiblement crucifié Ribéry et tous les cocoricos français qui rêvaient grotesquement d’un hypothétique Ballon d’Or, Cristiano Ronaldo a magistralement étrenné son titre dans la nouvelle année. Certes il n’y avait que ces mécréants du Bétis ou du Celta en face, mais CR7 n’allait pas laisser passer l’occasion d’accrocher son nom en tête du classement des goleadors de la Ligua (20 buts déjà, et d’après Pascal Blattner, «ce n’est pas la dernière fois qu’on entendra parler de ce jeune joueur»)
L’esthète de la semaine : Johan Cabaye (Newcastle United), +1 crampon
Cette saison, l’ex-Lillois (néo-Parisien ?) orchestre à merveille les manœuvres de ses compatriotes de Newcastle. Impérial face à un West Ham en perdition, Cabaye occupa voracement tous les espaces qui s’offraient à lui avant de servir au cordeau ses deux lévriers de l’attaque zébrée. Avec deux coups de patte que n’aurait pas renié le Gros de l’UEFA, Cabaye a couronné une prestation qui devrait à coup sûr l’amener dans le 22 de Deschamps.
Le joueur qui avait tellement envie de blanchir qu’on lui prêterait presque une allégeance au Ku Klux Klan : Henri Bedimo (Olympique Lyonnais), +1 crampon
C’est un peu le retour en forme des perdus de l’Olympique Lyonnais. Après Gourcuff, voici que Bedimo se rappelle qu’il fut un jour champion de France avec les hommes à Loulou. Les spectateurs rhodaniens doivent se pincer avec trois matchs des Lyonnais en 2014 sans encaisser de buts et en plus, une passe décisive du très physique Bedimo. C’est Michou Aulas qui doit se frotter le porte-monnaie !

Le joueur qui vaudra bientôt 60 millions d’euros à la bourse du Qatar : Ander Herrera Agüera (Athletic Bilbao), +1 crampon
Bilbao a la fâcheuse tendance de se faire spolier ses pépites (Llorente, Martinez…) par les méchant leaders du foot européens. Un phénomène qui ne risque pas de s’arrêter au vue des récentes performances d’Ander (ou Agüera c’est selon) avec l’ensemble basque. Le jeune milieu offensif de l’Athletic est devenu aussi percutant qu’un attaquant du LHC lâché dans une disco et il devrait attirer forte convoitise, notamment des clubs anglais qui aiment bien trop la filière espagnole.
Tiens, il est toujours là celui-ci : Samuel Eto’o (Chelsea FC), +1 crampon
L’air raffiné de la Russie lui a fait le plus grand mal car on pensait Eto’o perdu pour le foot de haut niveau après ses désastreuses vacances à Makhachkala. Toutefois, jouer à coté de Torres a cela de bon d’être forcement meilleur que lui sur le terrain. Le prophète Samuel en profita pour enfiler un hat-trick imprévisible face aux médiocres Mancuniens et nous régala avec une véritable Ribérie à l’interview: «Désormais, mes buts vont ruisseler comme la pluie londonienne».
Le joueur qui est toujours bon mais jamais assez pour être nominé : Diego Godin (Atletico Madrid), +1 crampon 
Malgré ses faux airs de Gianfranco Zola, le stoppeur uruguayen a vraiment de quoi séduire les aficionados de l’Atletico. Onze blanchissages défensifs sont à mettre à l’actif de l’expérimenté Godin cette saison. Certes le bon Diego ne fait pas vraiment dans la dentelle de Saint-Gall lorsqu’il met le paquet, mais peut-on vraiment lui en vouloir, lui qui a appris le métier à l’école des gros bras uruguayens, tels les légendes Pereyra et autre Montero.
Le joueur sorti de l’anonymat pour y retourner incessamment sous peu : Romulo (Hellas Verona), +1 crampon
Les cavalcades du  milieu droit brésilien sont pour beaucoup dans la renaissance du premier (ou deuxième ?) club de Vérone. Très à l’aise dans sa position de faux ailier face au Milan, Romulo sait contre-attaquer et centrer mieux que Vincent Rüfli, c’est déjà ça. Toutefois, surplus à Fiorentina, le Brésilien retournera vite dans l’anonymat après que les hommes de De Canio aient perdu (après Jorginho) tous leurs meilleurs joueurs durant le ridicule mercato hivernal.
Le joueur qui a gagné son ticket pour le marathon de New-York : Stephan Lichtseiner (Juventus Turin), +1 crampon
Le citoyen d’Aglidenswil n’en finit pas de déchirer les flancs droits des terrains du Calcio. A se demander s’il n’a pas passé ses Fêtes sur les plateaux du Kenya avec Victor Röthlin, Lichtsteiner ne se contente pas de distiller goal et assists (notamment face à Cagliari), mais mieux, il combine à merveille avec Tevez pour le plus grand bien des hommes de Conte.
Le joueur qui n’avait pas envie d’être là et s’est arrangé pour le faire savoir à la terre entière : Stephan Andersen (Betis Seville), –1 crampon
Le talent des portiers danois a décidément sauté quelques générations après l’avènement de Schmeichel. Après les ridicules sorties de Sørensen en Coupe du Monde, Stephan Andersen s’est illustré lamentablement avec ses nullissimes du Bétis. Incapable de placer correctement son mur, de plonger à bon escient ou même de sortir dans les pieds des attaquants vaquant à deux mètres de sa ligne, Andersen devrait urgemment songer à une reconversion dans la pétanque ou la version danoise du hornuss.
Le boulet de la semaine : Nemanja Vidic (Manchester United), –2 crampons
Après s’être fait briqué le genou par ce maladroit de Streller, Vidic n’est jamais revenu à niveau. Mais pire, il s’est mis à celui de ce vieillard de Ferdinand. A la rue totale depuis le lever de rideau sur 2014, le Serbe enchaîne relances imprécises, placements déplacés (allez demander à Eto’o) et expulsion grotesque. Comme tout ex-grand joueur européen sur le déclin, sa cote est au plus haut en Turquie (Galatasaray ?) ce qui en dit long sur le niveau de la Süper Lig et l’ambition de Vidic. Triste.