Les Détachés de presse – № 2

Pour ce deuxième numéro des Détachés de presse, les trouvailles ont été nombreuses parmi la pléthore de sources investiguées – en plus des suggestions reçues – si bien qu’il a fallu effectuer une sélection drastique. Entre pléonasmes abscons et envolées verbales au ras du sol, voici la sélection de la semaine.

Au cas où le lecteur basique du Matin serait trop con pour comprendre, le quotidien vitaminé a jugé utile de mettre noir sur blanc le concept de «titulariser son remplaçant» dans son édition du 13 novembre. Les buteurs du match ont-ils marqué ? Les gardiens sont-ils parvenus à arrêter les buts inscrits ? Les joueurs expulsés ont-ils quitté la pelouse ? Des questions importantes restées hélas sans réponses.

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Récemment, le légendaire Patrick Roy en avait gros sur le cœur à l’issue de la défaite de son équipe des Remparts de Québec à domicile: «C’est correct que l’adversaire nous surprenne, mais nous, on a pas le droit d’être surpris par l’adversaire». Ce désarmant constat fourni au Journal de Québec est parfaitement compréhensible. Mais le pire, le plus inqualifiable et ignoble serait encore que l’équipe de Patrick Roy puisse être surprise par son opposant ! Nous pouvons aussi en déduire que tout ce qu’ils n’ont pas le droit de faire est correct.

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Dans un communiqué expliquant son départ des terrifiques Galaxy de Los Angeles, David Beckham a balbutié: «Je voulais expérimenter un dernier challenge avant la fin de ma carrière». Qu’on se rassure: son ambition de participer à un championnat de troisième zone n’a rien à voir avec ses 180 millions de francs suisses engrangés sur ses quatres dernières années passées en Californie. On se réjouit de l’entendre venir nous prendre pour des cons lorsqu’il signera pour les très compétitifs Melbourne Heart.

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A la peine dans le championnat de la NFL, les pauvres New York Jets témoignent d’une solidarité à toute épreuve à en croire certains joueurs titulaires de l’équipe au sujet de leur quart-arrière remplaçant, Tim Tebow: «Il n’y aucune autre alternative viable. On ne peut pas gagner avec cette merde». Admirons tout le sens de l’autocritique de ceux qui ont courageusement choisi de garder l’anonymat dans leur déclaration parue sur ESPNNewYork.com. Notons que le brave Tebow n’a encore jamais évolué en tant que quart-arrière partant durant cette saison…

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Son passage au FC Sion a laissé des traces indélébiles dans l’esprit du désabusé Bernard Challandes. «Il est insensé de se projeter à long terme. L’entraîneur qui se projette jusqu’au printemps prochain n’existe pas» a-t-il récemment confié au Matin. Avec une telle vision des choses, le Neuchâtelois sera contraint de signer des contrats à la journée dans les futures équipes qu’il entraînera. L’industrie du papier s’en frotte déjà les mains.


Pas sûr qu’on le comprenne mieux de cette façon…

Toujours aussi poétique et philosophe, Eric Cantona, dans une entrevue accordée à ESPN, a déclaré: «Si un jour l’opportunité se présente [d’entraîner Manchester United], pourquoi pas ? Comme plonger dans la mer, observer, parler aux poissons, aux pieuvres, aux crabes, aux journalistes». Les journalistes, c’est fait. Prochaine étape, la faune sous-marine avec des échanges très intéressants en perspective.

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Lors de la finale de la Coupe Davis, le double tchèque a fait la manchette du Soleil en titrant: «Berdych a mis fin au match sur un puissant coup à la volley». La paire espagnole Lopez/Granollers avait en effet manqué son block en dépit d’un très bon service smashé.

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Remonté comme jamais, le joueur des Argonauts de Toronto Adriano Belli a hâte d’en découdre en finale de la Coupe Grey – la finale du championnat canadien de football américain qui se disputera dans la cité ontarienne – à en croire Le Soleil: «Mon répertoire d’insultes verbales est plus complet que jamais. J’ai hâte de faire du trouble». Si son équipe concède des yards de pénalité à chaque fois qu’il craquera, elle sera obligée de reculer jusqu’au milieu du lac Ontario.

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Dans son édition du 20 novembre, L’Equipe résumait les absents suivants: «Garry Bocaly (hanche) est forfait, tout comme John Utaka (suisse)». Heureusement, ce n’est pas trop grave pour Utaka. Une fracture de la france, une élongation du chili, ou encore une rupture du ligament croisé du danemark auraient été bien plus problématiques.

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Le 20 novembre toujours, le quotidien fribourgeois La Liberté titrait laconiquement: «Hecquefeuille s’en va» au sujet de la séparation entre le défenseur français et Genève-Servette. Ce départ suit une logique implacable, puisque que nous sommes en automne.

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Les problèmes de gardien minant les tigres de Langnau ont aussi été évoqués dans La Liberté: «Trois gardiens différents en deux matchs: ça sent le sapin du côté de l’Ilfis». C’est aussi fatalement le cas aux Mélèzes et au Kleinholz, mais c’est déjà mieux que l’insupportable odeur de renfermé constamment présente dans le Hallenstadion.

Écrit par Mathieu Nicolet

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