Période XV : 15 – 21 avril

Dans le football moderne, la langue de bois fait partie intégrante de la mouvance populaire. Plutôt que de tout dire, on préfère ne rien raconter, ainsi est fait l’étalage vocable du footeux contemporain. Par contre, bien souvent, on adore encenser ses pairs, surtout lorsqu’ils brillent. Tour d’horizon des hommes capables de passer des paroles aux actes.

Tops

1. Gareth Bale (Tottenham) 25 points
«Gareth a eu une année exceptionnelle. Avec ce qu’il a produit cette saison, il mériterait clairement le titre de meilleur joueur de l’année en Angleterre. On l’a vu faire des choses spectaculaires. Revenir de blessure, et infliger une telle débauche face au champion en titre, ça montre le caractère de l’homme.» André Villas-Boas résume à lui seul la cavalcade de Gareth Bale, mirifique dimanche face à City. Un but, une passe décisive ; et un pas décisif vers la Champions League pour Tottenham.
2. Mesut Özil (Real Madrid) 20 points
«Özil est le meilleur numéro 10 du monde. Tous voient en lui les mêmes qualités que Luís Figo et Zinedine Zidane. C’est un talent exceptionnel et il va encore faire beaucoup de choses exceptionnelles. Je suis sûr qu’il écrira l’histoire du Real Madrid.» José Mourinho et sa faconde légendaire. Une manière de mettre l’Allemand en confiance pour l’affrontement allemand de mercredi. Özil a engrangé du temps de jeu, deux buts pour la forme et cette prédisposition à la facilité, toujours émerveillant.
3. Gary Hooper (Celtic Glasgow) 15 points
«J’ai évidemment envie d’offrir un nouveau contrat à Gary, afin de le conserver pour les années à venir. Mon instinct me dit qu’il va rester, malgré les offres qui devraient bientôt arriver sur mon bureau. Pour sûr, il a grandement participé à l’acquisition de notre titre de champion. Car c’est un champion lui-même.» Neil Lennon tentera, logiquement, de conserver son joyau offensif, auteur d’un doublé face à Inverness (4-1), qui porte ainsi son total pour la saison à 16 buts. Pour le Celtic, la victoire synonyme de 44e titre. Hooper avait rejoint le Celtic de Scunthorpe en 2010 pour £2.4 millions. Lennon voudrait évidemment le conserver, même s’il pourrait pécuniairement récupérer au moins trois fois sa mise en le cédant, n’importe où dans l’Albion.

Les gardiens

1. Wolfgang Hesl (Greuther Furth) 12 points
«Pour nos fans, savoir que le Gruether Furth sera relégué est déjà la preuve d’une saison réussie. Maintenant, si nous perdons face à ce rival dimanche, ce serait terrible, les supporters ne nous le pardonnerait pas.» Michael Wiesinger, le coach de Nüremberg peut blâmer Wolfgang Hesl, le portier de Greuther Furth, lui qu’il peut considérer comme l’instigateur de la défaite des siens. Neuf arrêts décisifs, et 43 ballons touchés pendant le match, soit le deuxième plus grand total de son équipe…! Nüremberg a certes dominé, mais il n’a pas gagné. Greuther Furth est certainement condamné, mais il a gagné le derby…
2. Hugo Lloris (Tottenham) 8 points
«La bataille pour la Champions League se jouera évidemment entre Tottenham, Arsenal et Chelsea. Je suis persuadé que nous sommes capables d’aller chercher cette place qualificative. Nos dernières parties seront toutes des finales.» Hugo Lloris, si discret mais si efficace, a repoussé avec superbe les frappes des Dzeko et de Tevez. Des actions qui avaient le poids d’un 0-2 irréversible. A la place, Tottenham a renversé la vapeur, grâce à un Lloris magnifique, entre-autres.
3. Oka Nikolov (Eintracht Francfort) 4 points
«A bientôt 39 ans, j’ai vu beaucoup de choses dans ma carrière. Des hauts, des bas, de bons et de mauvais moments. Gagner de telle manière face à Schalke, c’est vraiment spécial. Arrêter un pénalty, pour un gardien, c’est encore plus beau lorsque derrière, on prend les trois points.» Il frise certes la quarantaine, mais le Macédonien permet à l’Eintracht de rester en course pour les places européennes. Un blanchissage en guise de cadeau de fidélité.

Les défenseurs

1. David Luiz (Chelsea) 12 points
«Il a clairement la personnalité d’un leader. Il pousse ses coéquipiers à l’excellence. Autant à l’entraînement que lors des matchs de compétition, David Luiz exige beaucoup de lui-même et des autres. Un jour, je le vois parfaitement devenir le capitaine de Chelsea.» Le dithyrambe est de John Terry. David Luiz est capable de jouer dans l’axe défensif comme en milieu récupérateur. Il sait également envoyer des mines, comme son but en milieu de semaine face à Fulham. La frappe de balle de David Luiz est comparable à celles de Ronaldo, voire de Gareth Bale. Des ballons flottants, linéaires, incontrôlables.
2. Lucas Digne (Lille OSC) 8 points
«Chaque problème a sa solution. Je ne me pose aucune question et je fonce en permanence. Je suis comme dans la vie et je fais pareil dans mon sport. Lorsque je marque un but comme celui de ce soir, je pense avant tout à ma famille, mes amis et mes proches, qui m’ont aidé à atteindre ce niveau.» Lucas Digne est jeune, perspicace, intelligent et reconnaissant, des vertus rarement assimilables à un seul homme dans le football moderne. S’il a déjà été présélectionné en équipe de France, il a délivré un but égalisateur, carrément merveilleux face à Bastia dimanche. On dit que le Barça le surveille. A moins que ce ne soit le Bayern.
3. Jérôme Boateng (Bayern Munich) 4 points
«Oui, pour moi, Juup Heynckes est comme un paternel. Je lui fais confiance à 100%. Il est ouvert à la discussion et j’ai l’impression de pouvoir lui parler de tout, que ce soit sportif ou personnel. Il est l’entraîneur parfait.» Jérôme Boateng est un peu l’inverse de son demi-frère, pas impulsif pour un sou, cordialement respectueux et toujours dans la simplicité. Il en incarne fabuleusement les valeurs du Bayern ne rechigne jamais à un rôle de remplaçant. Il en profite pour marquer quelques buts, dont une beauté ce weekend face à Hanovre.

Les milieux

1. Rafael Van der Vaart (SV Hamburg) 12 points
«Van der Vaart est un Hollandais prétentieux, comme tous les autres Blancs qui composaient l’équipe de l’Ajax à cette époque.» Dans son livre, Zlatan égratigne Van der Vaart, sans vergogne aucune. Aujourd’hui, il se murmure à gauche à droite que Zlatan ait entretenu une liaison avec la future ex-femme de Van der Vaart. En attendant, le Hollandais a mis un doublé ce week-end, deux buts de raccroc inscrits à deux mètres du but, mais il rappelle au bon souvenir de son talent naturel, brillant joueur s’il en est, même pour un prétentieux notoire.
2. Daniel Sturridge (Liverpool) 8 points
«Il a fait des débuts prometteurs pour le club. S’il maintient cette forme d’implication, de motivation et cette volonté de progresser continuellement, je le vois clairement être un joueur  incroyable pour le club.» De Daniel Sturridge, Brendan Rodgers voit le beau. Son entrée à la mi-temps face à Chelsea le confirme. Un but, une passe décisive, un tir sur le poteau, et l’indéniable impression d’avoir fait basculer le match. On ne saura jamais si le coaching de Rodgers est brillant en le faisant entrer à la pause, ou ridicule de ne pas l’avoir fait débuter. A moins que ça ne soit Chelsea qui se morde les doigts de l’avoir laissé partir.
3. Alberto Aquilani (Fiorentina) 4 points
«Alberto Aquilani est un super joueur mais pas sûr qu’il soit capable de s’adapte au football anglais. Il ne restera peut-être pas à Liverpool. Nous allons analyser les options, mais son départ n’est pas à écarter.» Depuis, Brendan Rodgers – décidément omniprésent dans cette rubrique –, a choisi de refourguer Aquilani au championnat italien. La Fiorentina ne s’en plaindra pas, lui qui fait régulièrement la pluie et le beau temps du club florentin.

Les attaquants

1. Brandao (AS Saint-Etienne) 12 points
«Je n’ai pas lâché. C’est comme ça qu’un gagnant doit se comporter. On apprend des erreurs du passé. Celui qui naît vainqueur ne se prostre pas dans la défaite. Il s’en relève en gagnant.» Sur Facebook, Brandao s’emballe, à raison peut-être, lui qui fut l’unique buteur en finale de la Coupe de la Ligue française. Brandao inspire tout et son inverse, on peut le détester platement, ou l’adorer ouvertement. Mais sa dévotion fait de lui un attaquant redouté, qui ajoute ainsi une ligne à son palmarès.
2. Claudio Pizarro (Bayern Munich) 8 points
«A la mi-temps, Thomas Müller m’a dit, en me chambrant, tu dois marquer aujourd’hui, sinon je vais me fâcher avec toi ! C’est heureusement arrivé et j’ai pu lui répondre que j’aimais mieux jouer sous pression.» Claudio Pizarro, impliqué dans quatre buts bavarois, deux pour sa pomme, grâce à Thomas Müller, donc. Cette semaine face au Barça, la pression sera réellement là, l’adversaire d’un autre calibre, si Pizarro jouera ou non, ça reste à voir, mais sa présence devra peser si le Bayern veut faire mal au Barça.
3. Andy Carroll (West Ham United)
«Il travaille dur, il garde la balle, il est fantastique. Ses coéquipiers l’appellent le monstre. Il est impérial dans les duels aériens, il est capable de bien jouer au sol. Il a été magnifique pour nous, si on pouvait le conserver la saison prochaine, ce serait fantastique.» Big Sam Allardyce, sur Andy Carroll. Deux assistes cette semaine pour Big Carroll, un nul face à United (2-2) et une victoire face à Wigan (2-0) pour s’assurer du maintien en Premiership du club londonien. Nul ne sait encore où sera le futur de l’anglais –  Brendan Rodgers (encore lui) ne le veut plus à Liverpool –, les Hammers, eux, rêvent de le voir signer de manière permanente.

Flops

1. Emmanuel Adebayor (Tottenham) –15 points
«Si nous parvenons à les mettre sous pression, nous avons nos chances de gagner, c’est certain. Lorsque j’étais au club, je peux vous affirmer que quand ça ne tourne pas rond, les conflits surviennent entre les joueurs. Je pense que nous pourrions en profiter.» Toujours la langue bien pendante, le Togolais. Face à City, il a joué son meilleur rôle à la 71e minute, en sortant du terrain. Dès cet instant, son équipe a pris le dessus, Bale a pris les rênes, Huddleston a pris le milieu à son compte, Defoe a prouvé qu’il devait bel et bien être le titulaire en pointe.
2. Philippe Senderos (Fulham) –10 points
«Je parle personnellement six langues, cela peut effectivement être utile dans un vestiaire. Parfois, je fais même office de traducteur pour les nouveaux joueurs. Et avant de jouer au foot, j’ai fait du basket, comme mon grand frère. Cela m’aurait d’ailleurs plu d’être basketteur professionnel.» Philippe Senderos a donc de quoi se reconvertir, ou de changer de voie. Heureusement, car cette semaine, il a oublié de marquer John Terry (deux buts) et Per Mertesacker (un but) lors de marquages approximatifs. Pas franchement folichon pour un défenseur dont le jeu de tête et la rigidité défensive sont les atouts premiers.
3. Luis Suarez (Liverpool) –5 points
De Suarez, personne n’a réellement envie de parler davantage. Seul fait mordant de sa journée : Mike Tyson le suit désormais sur Twitter…
Photos Boateng et Bale de Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Écrit par Sacha Clément

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5 Commentaires

  1. Un moment, je me suis demandé si je lisais un article de France Football. Désagréable impression.
    Suarez, il peut aller jouer en Australie (ce qui sera d’ailleurs le cas en juillet, contre Melbourne), je vais le voir en rampant. Et, par bonheur, nous sommes quelques-uns encore à le faire (et tant mieux d’ailleurs s’il effraie les recruteurs, il restera à Anfield comme ça, et continuera à marquer des buts à la 97ème minute alors qu’aucun joueur dans le monde n’aurait eu, à cet instant, le moral et l’énergie de le faire)
    Ce type est un génie, et les génies sont par nature sujets aux dérives de toute sorte.
    Mais je comprends qu’on préfère les joueurs plus proprets, plus rassurants. Plus ennuyeux aussi, mais on ne peut pas tout avoir.

  2. Suarez il sort un match absolument énorme à tout point de vue. Il provoque le péno, marque, délivre une passe décisive et mort Ivanovic.

    -5 pts c’est un peu sévère.

  3. le foot à la derive en pleine action dans ces commentaires sur Suarez.
    C’est pas moins 5 mais moins 500 points qu’il faudrait lui refiler à ce joueur de ‘foot’.
    Entre mauvais coups, tricherie et racisme, y’a de quoi faire.

    Des génies pareilles pret à esquinter à vie un autre joueur en le mordant, meme des tonnes de bottes de foin ne lui suffirait pas.

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