Le pèlerinage d’Annecy

Chaque année, à l’occasion du Tournoi de Pentecôte, la jolie ville de la région Rhône-Alpes accueille un immense rassemblement de volleyeurs venus de France, Suisse, Italie et plus loin encore. Des plus affûtés aux plus amateurs, ils s’affrontent joyeusement sur l’herbe entre deux bières vertes. Présentation.

Demande à un pilote de de motocross helvétique en quoi consiste la fête de Pâques. A moins qu’il aime autant les bancs d’église que les ornières bien profondes, il y a fort à parier qu’il te parle de Frauenfeld. Dans cette charmante bourgade thurgovienne, on commémore la résurrection de ce bon vieux JC non pas en y multipliant les pains et les poissons, mais les Bratwürste et les pressions, en assistant aux courses du Ostern Motocross qui, en général, constitue la première manche du championnat suisse. Plus mythique encore, le fameux Boxing Day du football anglais est un autre exemple de tradition sportive qui a été dessinée à travers un chablon religieux.Tout ça pour parler de volleyball, donc. Demande à un volleyeur, qu’il soit professionnel ou du dimanche, de te parler de Pentecôte. Peut-être te dira-t-il qu’on y célèbre, 49 jours très exactement après les faits, la venue sur terre du Saint Esprit (merci Wikipédia). Peut-être. Ce qui est certain, par contre, c’est qu’il t’aura auparavant parlé d’Annecy.

82 terrains

Chaque année, c’est le pèlerinage. Des volleyeurs de toute l’Europe (mais principalement de France, Suisse et Italie) convergent vers cette petite ville de la région Rhône-Alpes pour y participer au Tournoi de Pentecôte, qui passe pour le plus grand rassemblement d’Europe de la discipline.
Sur deux jours, on y joue trois contre trois, sur l’herbe de l’esplanade du Pâquier. Et quelques chiffres suffisent à prendre conscience de l’ampleur de l’événement : en 2013, 82 terrains seront tracés sur l’herbe, afin d’accueillir les près de 600 équipes (masculines et féminines confondues) qui répondront à l’appel.

Côte pile, «Annecy» (comprenez «le tournoi de») passe pour une compétition sportive exaltante, qui n’a pas grand-chose en commun avec un tournoi populaire au sens suisse-romand du terme, soit d’un niveau peu reluisant. Certes, les amateurs les moins aguerris du monde ont leur place dans ce tournoi – ils y sont d’ailleurs fort nombreux! Mais la différence, c’est qu’ils ont l’occasion de côtoyer, dans les premiers tours tout du moins, de véritables professionnels, qui évoluent dans les meilleures divisions d’Europe, et qui viennent se faire plaisir le temps d’un week-end sans prise de tête. La perspective d’affronter de telles pointures motive par ailleurs des wagons entiers d’amateurs éclairés, qui contribuent à faire de l’événement davantage qu’une simple manifestation à la cool: il s’agit bien d’une compétition dont le niveau d’ensemble est vraiment agréable, tandis que celui du tableau principal est tout simplement impressionnant.

On se met des bières

Côté face, Annecy reste un tournoi populaire dans le sens «on se met des bières» du terme. Il y a la blonde et la verte (aromatisée au génépi, parfaite pour engranger de la confiance avant d’affronter des gros bras) pour la journée, et tout ce que tu veux en soirée. Car la nuit tombée, même ceux qui sont là pour gagner (et il y en a !) s’oublient dans les ruelles du centre historique ou dans les fêtes organisées en marge de l’événement sportif. Ce qui contribue largement au charme du tournoi, personne n’en fait mystère.
Cette année, le Tournoi de Pentecôte aura lieu les 19 et 20 mai du côté d’Annecy, donc, le volleyball se rajoutant à la liste des intérêts touristiques de la ville pour un long week-end. CartonRouge.ch sera sur place, des terrains d’herbe aux terrasses des cafés, et te racontera les moments forts de l’édition. Mais le mieux reste de vivre le truc par soi-même: les inscriptions sont ouvertes sur www.annecy-volleyball.com/tournoi, adresse à laquelle tu trouveras toutes les informations utiles omises dans cette petite présentation. Rendez-vous sur le Pâquier ?

Écrit par Olivier Ducros