Pas si inutile que ça

Pour ne pas être acariâtre, on va dire que Manchester United a fait preuve d’une compassion gargantuesque envers ses jeunes ennemis. Et jusqu’à preuve du contraire, cette gentillesse s’est vite transformée en un vilain défaut. Cependant, imaginez-vous bien que United reste United et que c’est en vaillant champion que les Red Devils ont égalisé. Belle marque de combativité, n’est-ce pas ?

Ô diable qu’il est complexe de jouer avec engouement et volonté quand tu sais que le titre est déjà dans la poche. Un jour tu as envie de tout casser, d’être la crème de la crème, et un autre jour non. Voilà en gros ce qui a bien résumé l’état d’esprit mancunien. Bien entendu, ce n’est guère la faute à pas de chance mais plutôt à l’armada des Gunners. Rapide, précis, physique, solide et technique, voilà tous les adjectifs à mettre au crédit des anciens «Invincibles». Le seul bémol qu’on leur accorderait pourrait être leur soi-disant imperfection : celui de… la finition. Une grosse problématique à résoudre au plus vite qui dure à mon goût depuis trop longtemps et qui les bloque trop souvent pour glaner un titre, et ceci depuis huit (longues) années.

Bref, revenons à nos moutons et en particulier à monsieur RVP, le briseur de cœur. La direction prise par le joueur néerlandais n’a pas été au goût de tous les supporteurs rageurs. Des «olé» et des «booouuuhhh» ont fusé dès que Van Persie touchait ne serait-ce qu’un ballon ou même quand il se retrouvait la tête dans le gazon. On aurait pu croire que tous les anti-RVP d’Arsenal étaient venus dans l’Emirates Stadium rien que pour huer le natif de Rotterdam. Dans ce cas-là, il faut franchement leur donner tort pour la simple et bonne raison qu’auparavant, Mister Goal les a sauvés un paquet de fois et a participé activement à la vie du club. Sur ce coup-là messieurs les footix, shame on you !
Pleins de cœur et d’envie, les joueurs du «Professeur» ont réalisé une première mi-temps de folie avant de retomber de leur nuage et de se confronter à l’impassable bloc mancunien. La faute aussi à la bêtise et à la maladresse de Bacary Sagna, auteur de deux grossières fautes consécutives – une passe en retraite digne de Chakhsi suivie d’une faute dans les 16 mètres à la Tall – lourdes de conséquence. Le manque de souffle a ensuite fait son apparition dans les vingt dernières minutes et il s’en est fallu de peu avant que les Gunners ne soient complètement carbonisés. L’intelligence tactique de former un bloc défensif a porté ses fruits côté Red Devils, mais pas au début du match. La sauce a mis un peu de temps avant de prendre mais quand tout fut réglé, la machine a commencé à se mettre en route.
Dès lors, Arsenal a été pris à court d’arguments et n’a pu que se heurter au navire de Sir Alex. La partie s’est transformée en bataille navale, chacun se rendant coup pour coup sans jamais réussir à couler le camp ennemi. Les fusillades à bout portant et les boulets de canon depuis le large n’auront pas pu départager ces braves moussaillons. Mais les hommes d’Arsène peuvent repartir de l’Emirates avec un sentiment de non-satisfaction car ils auront laissé derrière eux leur place de troisième et des points très précieux pour la qualification directe à la Ligue des Champions. Et ça, les Spurs n’hésiteront pas à sauter sur l’occasion.

Écrit par Antoine Billarant

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1 Commentaire

  1. « Mister Goal les a sauvés un paquet de fois et a participé activement à la vie du club. Sur ce coup-là messieurs les footix, shame on you !  »

    1 saison complète sur 8, ca laisse peu de temps pour « sauver un paquet de fois »… S’il avait changé de championnat plutôt que d’aller chez l’ennemi, l’acceuil à Londres aurait été nettement plus chaleureux.

    Reste que c’est un joueur extraordinaire et qu’il manque bcp à Arsenal.

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