Il n’en reste plus que huit

Le premier tour des play-off NBA s’est achevé. On a vu du basket de très haut niveau et des performances de choix. L’intensité monte d’un cran. Désormais, place aux demi-finales de Conférence. La présentation de ce deuxième tour a pris un peu de retard, mais, j’ai de la chance, toutes les séries entamées en sont au même stade : 1-1. Voilà ce à quoi vous pourrez assister.

Western Conference

Oklahoma City Thunder (1) – Memphis Grizzlies (5)

La série :

La Western Conference est largement la plus relevée. Ainsi, il n’était pas impossible d’assister à l’élimination d’une ou plusieurs têtes de séries. Sur 4, seules 2 ont survécu et, parmi elles, OKC a payé le prix fort, avec la fin de saison de son meneur Russell Westbrook en raison d’une déchirure du ménisque.
Westbrook est un bouffeur de shoots, il en prend plus que n’importe lequel de ses coéquipiers, y compris la star du Thunder, Kevin Durant. Jouer dans le même club que le triple meilleur scoreur de la ligue, et prendre plus de shoots que lui, ce n’est même plus un non-sens, c’est… c’est… Comme commander un Veggie Burger ou acheter du cervelas halal, une insulte au bon sens. Toujours est-il que sans le tranchant du meneur d’OKC, on l’a déjà vu dans les derniers matchs de leur 1er tour contre Houston, il y aura beaucoup plus de pression sur les épaules de Kevin Durant, qui sera pour ainsi dire le seul atout offensif constant de son équipe pour le reste de la saison. La saison passée, le Thunder s’était appuyé sur un trio inarrêtable, ou presque, avec Durant-Westbrook-Harden. Aujourd’hui, c’est Durant, et une colonie de Role Players. A un niveau de compétition aussi relevé, c’est le retour à la maison prématuré assuré.

En face, Memphis, sans l’avantage du parquet, s’est imposé presque trop facilement face à l’équipe la plus surestimée de la ligue, les Los Angeles Clippers. Incapables de trouver comment scorer efficacement face à la défense la plus terrifiante de la ligue, et dotée d’un coach aussi talentueux que Gabet Chapuisat, mais en mieux sapé, les Californiens ont paru tout petits face aux gros ours ! Le tandem Randolph-Gasol tiendra la raquette offensivement et défensivement. En l’absence de Westbrook, l’homme-glue Tony Allen pourra s’occuper à plein temps de déranger Kevin Durant. Je serais choqué de voir cette série arriver au match décisif…

Il faudra garder l’œil sur :

Tony Allen, qui aura pour mission de freiner et d’épuiser Durant autant que possible lorsque Memphis devra défendre. Mais il ne restera en principe pas plus de 25 minutes/match maxi sur le terrain, car son répertoire offensif est tellement peu développé qu’il handicape clairement l’attaque de Memphis. Toujours est-il que le voir défendre est un régal. En gros, il est la version super-sayien de Thabo Sefolosha, qu’il croisera régulièrement au cours de cette série.

Pronostic :

Memphis sort OKC 4 victoires à 2

San Antonio Spurs (2) – Golden State Warriors (6)

La série :

Après n’avoir fait qu’une bouchée des faiblards L.A. Lakers au premier tour, les Spurs se retrouvent face à une équipe qui ne cesse de surprendre. Et ce défi s’annonce autrement plus relevé. L’inoxydable Tim Duncan et le retour à la vie de Manu Ginobili constitueront, avec Tony Parker, l’ossature du jeu des Spurs. Ca fait des années que c’est comme ça et des années que ça fonctionne très bien. Mais, hormis Parker, ça commence à prendre de l’âge.
En face, on retrouve une équipe emmenée par les canonniers Steph Curry et Klay Thompson, et qui semble encore plus forte – paradoxalement – depuis la perte de son All-Star David Lee lors du premier match du 1er tour. Ça va courir, ça va shooter dans tous les sens et ça sera extrêmement difficile à défendre. On va en tous les cas assister à une opposition de style intégrale, et on s’en réjouit.

Il faudra garder l’œil sur :

Harrison Barnes. Depuis que David Lee est HS, le rookie des Warriors a joué de cruciales minutes au poste d’ailier fort, ce qui permet aux Warriors de jouer très rapidement, mais également d’espacer son attaque et, corollaire, d’étirer dangereusement les défenses adverses. C’est un peu un travail de l’ombre, qu’on ne distingue pas forcément de prime abord, mais sa présence sur le parquet va éloigner un intérieur des Spurs de la raquette et créer des ouvertures pour ses coéquipiers. C’est très en vogue en NBA, de faire jouer de «petits» ailiers forts, à l’image de ce que fait Miami avec LeBron James ou New York avec Carmelo Anthony. Qu’un rookie arrive à le faire aussi efficacement en play-offs, est, par contre, assez inespéré.

Pronostic :

Dur dur dur… Mais l’expérience des Spurs me dicte…. San Antonio 4-3

Eastern Conference :

Miami Heat (1) – Chicago Bulls (5)

La série :

La présence de Chicago à ce stade de la compétition tient du miracle. Sans son meneur-star Derrick Rose depuis le début de la saison, criblé de blessure et, si si, de maladies, l’effectif des Bulls ne ressemble pas à grand-chose. Son jeu offensif non plus d’ailleurs. Par contre, en défense, on sent clairement la patte du coach Thibodeau, maître en la matière. La défense des Bulls plie, se retourne, glisse, coulisse, craque, mais est quasiment impossible à briser. Sauf… Sauf si vous avez le meilleur joueur du monde dans votre équipe, 2 autres All-Stars, et des tireurs à 3 points d’une précision diabolique. Miami est, comme je l’ai déjà expliqué, le grand favori à sa propre succession et personne n’a semblé s’émouvoir du succès des Bulls, en Floride, dans le premier acte de la série. Pourquoi ?
Parce qu’il est tout simplement impossible qu’une équipe emmenée par un nain irrationnellement confiant en lui, pour le meilleur et pour le pire (Nate Robinson), un intérieur surpayé incapable de défendre qui que ce soit (Carlos Boozer) et un pivot défensif aussi charismatique qu’une tranche de jambon sous vide (Joakim Noah) vienne à poser le moindre problème au Heat. Leur succès lors du match I ? Un malheureux accident de parcours, tout au plus. La victoire écrasante du Heat lors du match II (115-78) aura suffi à remettre les pendules à l’heure.

Il faudra garder l’œil sur :

Gardez TOUJOURS un œil sur LeBron James. Elu MVP par 120 des 121 votants (meilleur score de l’histoire, à égalité avec Shaquille O’Neal, époque Lakers), James est un vrai extraterrestre. Il sait tout faire mieux que tout le monde, plus athlétique que tout le monde et joue plus intelligemment que toutes les personnes qui ont, un moment donné dans leur carrière, rempli les deux critères précédents. Regardez et appréciez…

Pronostic :

J’aurais dit, Miami 4-0, mais suite au premier match… ben Miami 4-1.

New York Knicks (2) – Indiana Pacers (3)

La série :

Elle sera probablement la moins spectaculaire des séries de ce deuxième tour, mais me rappelle ces fameuses séries entre les deux équipes, à l’époque de Patrick Ewing et Reggie Miller. A l’époque, je détestais les Pacers et adorais cette équipe de New York, composée de vétérans au jeu rugueux et lent. De l’eau est passée sous les ponts et voilà ces deux équipes qui se retrouvent. Aujourd’hui, c’est Indiana, meilleure défense de la ligue en saison régulière, qui dispose d’un jeu lent et rugueux. En face, New York s’appuie sur le meilleur basket que Carmelo Anthony puisse produire, et sur un nombre irrationnel de tirs à 3 points par match. Mais aucune de ces deux équipes ne fait rêver. Et de toute façon, quel que soit l’heureux vainqueur de cette confrontation, il se fera sortir en 5 ou 6 matchs par Miami en finale de conférence.

Il faudra garder l’œil sur :

La réussite à 3 points des Knicks. New York prend beaucoup, beaucoup, beaucoup de shoots à 3 points. Si ceux-ci rentrent, vous avez une équipe très dangereuse. S’ils rentrent moins, n’importe quelle équipe en NBA peut battre New York. Comment ? En exploitant les maillons faibles de sa défense, autrement dit, tout le monde sauf Tyson Chandler. Si Indiana a présenté un jeu offensif ridicule lors de la première partie de la saison, ils ont ensuite trouvé un rythme qui a permis aux Pacers de finir en trombe. A moins de vraiment retomber dans ses vieux travers, Indiana devrait avoir les moyens de nous éviter de voir les accoutrements ridicules de Spike Lee jusque fin octobre.

Pronostic :

Indiana, difficilement, 4-2

Écrit par Arnaud Antonin

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