Biennois victorieux

La langue française est ainsi faite qu’elle regorge de ces invariables qui veulent dire tout et son contraire, selon le point de vue de qui les lit. Remarquez que les mathématiques aussi peuvent être fascinantes, je vous parlerais peut-être un jour de cette curiosité que sont les nombres palindromes. Mais là n’est pas le sujet, pardonnez-moi si je m’égare. Vendredi soir au Stade de Glace, il y a eu un Biennois victorieux, mais malheureusement sous le chandail davosien. Et le souvenir des premiers coups de lames en LNA de Michel Riesen de se faire vivaces dans les mémoires.

Pourtant, Bienne est entré de très belle façon dans la rencontre en ouvrant la marque après seulement sept secondes de jeu. Tôt. Très tôt. Trop tôt peut-être, cette réussite et le deux-zéro quelques six minutes plus tard, juste après la fin d’une pénalité davosienne ayant chatouillé les Grisons là où c’est le plus dangereux, dans leur orgueil. Se réveillant doucement et sans avoir à trop forcer son talent, le collectif made in Del Curto entama sa tranquille remontée sans douter un seul instant de sa capacité à remporter le match – à raison.Une nouvelle fois, les pénalités furent fatales aux Biennois. Mais fi d’un quelconque syndrome de Calimero, c’est surtout son incapacité totale à profiter de ses propres avantages numériques qui a bloqué la machine HC Bienne. Pas le moindre but lors de ses cinq powerplays, voilà un début d’explication. Le reste fut à l’avenant, Arno Del Curto montrant par deux fois l’étendue de son expérience en réussissant à aligner ses premières lignes contre le quatrième trio de Heinz Ehlers. Sans rien reprocher à Gerber, Wetzel et Brägger qui font ce qu’ils peuvent sachant qu’ils ne doivent leur temps de jeu qu’aux multiples blessés que déplorent les Seelandais, il faut bien avouer qu’ils ne soutiennent pas la comparaison face aux Ambühl, Guggisberg ou autres Rizzi et Riesen. 

Ils ont fini par céder

Pour la première fois après deux mois de lutte (déjà), les Biennois finirent par lâcher prise, le remplacement d’un Caminada dans un soir plutôt ordinaire ne provoquant aucune des réactions escomptées. Ehlers n’aura certainement que moyennement apprécié…

Le Biennois est quand même content
Tellement moyennement apprécié que dès le lendemain après-midi sur l’intermittente glace du Hallenstadion zurichois, ses ouailles ramenèrent un point acquis après avoir bousculé une fois encore le champion en titre. Le point du cœur même si, et c’est un comble, la frustration était grande, n’ayant concédé l’égalisation que sur une de ces satanées erreurs individuelles, de celles que même un vétéran de NHL peut commettre quand il est autant utilisé par rencontre.

Week-end inégal

Une défaite ne souffrant pas l’ombre d’une discussion contre un Davos tranquille et serein, et une autre aux tirs au but contre Zurich. La longue série contre les six premiers du championnat étant désormais terminée au profit de la pause salvatrice de l’équipe nationale, Bienne doit désormais espérer récupérer le plus possible quelques-uns de ses blessés pour pouvoir à nouveau s’entraîner normalement et travailler à gommer ses points faibles, avant de défier à la chaîne ses adversaires directs du bas de classement. Le calendrier de novembre étant plus clément, les quatre prochaines rondes contre Ambri, Langnau et Rapperswil à deux reprises seront primordiales pour reprendre le large par rapport à une dernière place que le néo-promu n’aura encore jamais occupée après vingt-et-une soirées, n’en déplaise à ses détracteurs.
PS : à la suite de mon dernier papier sur les prestations douteuses de certains de nos arbitres, je remercie Monsieur Dany Kurmann de m’avoir apporté vendredi soir la preuve que rien ne vaut un match de hockey professionnel dirigé par un arbitre lui aussi professionnel. Il n’y a là aucune surprise pourtant, tant ce constat n’est qu’une lapalissade. A suivre…
Photos Pascal Muller, copyright www.mediasports.ch

Bienne – Davos 2-7 (2-1 0-2 0-4)

Stade de Glace : 5443 spectateurs.
Arbitres : Kurmann, Arm/Küng.
Buts : 1re (0’07 ») Nüssli (Fata) 1-0. 6e Nüssli (Hill, Ling) 2-0. 9e Ambühl (Guggisberg, Rizzi/à 5 contre 4) 2-1. 26e Taticek (Riesen, Dino Wieser) 2-2. 36e Dario Bürgler (Daigle, Marha) 2-3. 45e (44’26 ») Guggisberg (Blatter, Ambühl) 2-4. 46e (45’25 ») Sykora (Riesen, Grossmann) 2-5. 56e Daigle (Dario Bürgler, Marha) 2-6. 60e Ambühl (Guggisberg, Rizzi) 2-7.
Pénalités : 5 x 2′ contre Bienne; 7 x 2′ contre Davos.
Bienne : Caminada (46e Wegmüller); Gossweiler, Kamerzin; Reber, Serge Meyer; Hill, Kparghai; Ling, Fata, Nüssli; Truttmann, Himelfarb, Tschantré, Ehrensperger, Peter, Küng; Brägger, Wetzel, Roland Gerber.
Davos : Genoni; Gianola, Grossmann; Lukas Gerber, Blatter; Jan von Arx, Pascal Müller; Stoop, Andreas Furrer; Riesen, Reto von Arx, Sykora; Bürgler, Marha, Daigle; Guggisberg, Rizzi, Ambühl; Marc Wieser, Taticek, Dino Wieser.
Notes : Bienne sans Steinegger, Deny Bärtschi, Schneeberger, Tschannen, Simon Fischer, Mauro Beccarelli (blessés) et Neff (malade); Davos sans Helfenstein (blessé). Tir sur la transversale de Fata (26e).

Zurich Lions – Bienne 4-3 tab (1-2 1-1 1-0 0-0)

Hallenstadion : 7685 spectateurs.
Arbitres : MM. Kämpfer, Wehrli/Wirth. Buts: 5e Himelfarb (Truttmann, Wetzel) 0-1. 8e Pittis (Forster, Trudel/à 5 contre 4) 1-1. 19e Fata (Ling, Nüssli) 1-2. 30e Lukas Grauwiler (Suchy, Gardner) 2-2. 31e Ehrensperger (Peter/à 4 contre 5) 2-3. 48e Gardner (Sejna/à 5 contre 4) 3-3.
Tirs aux buts : Ling -, Alston -; Fata -, Trudel 1-0; Himelfarb -, Sejna -; Truttmann -, Adrian Wichser 2-0.
Pénalités : 1 x 2′ contre les Zurich Lions; 9 x 2′ contre Bienne.
Zurich Lions : Flüeler; Cadonau, Suchy; Geering, Forster; Seger, Daniel Schnyder; Gardner, Adrian Wichser, Sejna; Trudel, Pittis, Bühler; Monnet, Alston, Bastl; Lukas Grauwiler, Gloor, Alexei Krutov.
Bienne : Wegmüller; Gossweiler, Hill; Meyer, Reber; Kamerzin, Kparghai; Ehrensperger, Peter, Tschantré; Truttmann, Himelfarb, Wetzel; Ling, Fata, Nüssli; Brägger, Küng, Roland Gerber.
Notes : Les Zurich Lions sans Blindenbacher, Stoffel, Oliver Kamber (blessés) ni Sulander (étranger surnuméraire); Bienne sans Steinegger, Deny Bärtschi, Schneeberger, Mauro Beccarelli, Simon Fischer, Tschannen (blessés) ni Neff (malade).

Écrit par Jean-Philippe Ritz

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