Le CP Berne en 11 points

Treizuple champion et tenant du titre, le Schlittschuh Club Bern n’ambitionne comme chaque année rien d’autre que la victoire finale depuis son retour sur le tapis vert en Ligue A. Il n’en va pas différemment cette année, où le plus gros club de Suisse ne pourra cependant pas compter sur des Tavares ou des Josi pour assurer le spectacle durant une saison régulière vécue comme un long pensum par les étranges fans de la capitale, ce qui pourrait assez rapidement pousser ce très impatient public à siffler plus que de raison si d’aventure la tournure des événements ne répond pas à ses – légitimes – attentes.

1. Les grandes forces du CP Berne…Avec une profondeur de contingent inégalée en Suisse (seuls Fribourg et le ZSC semblent s’en approcher cette année), le plus bel artiste du championnat après Andrei Bykov, une organisation hyper pro menée par un twitteur fou et le plus gros public d’Europe, le club de la capitale est un mastodonte, chaque saison favori de droit divin au titre. Le tout sous l’œil bienveillant des instances.
2. …et ses carences rédhibitoires.
Comme chez les voisins de Stinkcity (c’est affectueux, il paraît), c’est du côté du maillot qu’il faut chercher. Mais Berne a démontré par le passé une étonnante capacité à finir champion avec des tuniques hideuses.
3. Les Bernois seront-ils meilleurs que la saison dernière ?
En compensant les départs de gens comme Collenberg, Höhener ou Neuenschwander par les arrivées de S. Moser, Wellinger ou du fils Krueger et en prenant un Lehtonen (qui pourrait former une sublime paire de grands dadais, pardon, d’asperges avec Gardner) en lieu et place du fantôme du vrai Petr Sykora, Marc Lüthi et sa clique augmentent encore les ressources à disposition de Törmänen. Dommage que cela serve à pratiquer un jeu aussi pauvre, dirais-je si je n’écrivais pas en toute objectivité, comme d’hab’. Tant que je gagne, je joue, répondrait le jeune coach bernois.
4. L’objectif inavouable !
Mettre sur pied, entre Noël et Nouvel-An, un petit tournoi à six avec Genève, Bienne et Fribourg comme invités permanents, histoire de faire couler une fois pour toutes le HC Davos, qui est aux dirigeants du SCB ce que Gottéron est à ses supporters. Et parce que rencontrer six fois ces trois clubs avant les play-off, ce n’est pas encore assez.
5. Qui sera le bour d’atout du SCB version 2013/2014 ?
Les années passent, des jeunes incroyablement bons éclosent chaque année, mais Martin Plüss continue de planer largement au-dessus de la mêlée au sein du Tsèèbèè. Le jour où il prendra sa retraite, j’applaudirai un joueur de ce club pour la première fois depuis que Tosio a tiré sa révérence.

6. Au contraire, qui sera le boulet du contingent ?
A la rigueur Dostoinov, mais juste parce qu’il vient de Lausanne. Ou la Stehrampe, mais ça, ce n’est pas nouveau, n’importe quel eingefleischter Bärnfan te dira pareil pour peu qu’il n’y soit pas abonné.
7. L’entraîneur : homme de la situation ou simple sous-fifre ?
Törmänen est le digne disciple de Brad Gilbert et «Winning Ugly» est son Hörbuch de chevet. Perso, ça me ferait chier de suivre des purges toute une saison, mais c’est vrai qu’avec une défaite à 2 secondes et demie du 7e match d’une finale comme pire résultat en deux ans à la bande du club aux couleurs belges, le mec se pose là.
8. La Haribo Arena : forteresse infranchissable ou piteux château de cartes ?
Les Bernois sont difficiles à manœuvrer chez eux (comme ailleurs, me diras-tu), et nombreuses sont les équipes visiteuses à repartir la queue entre les jambes, pas tant à cause d’une chambrée visuellement impressionnante (cf. point suivant) que des buts plus grands qu’ailleurs à cause des lucarnes, qui sont à angle droit contrairement aux cages de toutes les autres patinoires du pays.
9. Et le public dans tout ça ?
«Viele Fans, keine Stimmung.»
10. Pour (presque) finir, le SC Berne en 3 mots.
Gros. Broncos. Préfet.
11. Le pronostic exact (à la virgule près) pour faire plaisir à Snakedoc :
A la lutte avec Fribourg 50 matchs durant pour la première place, les Haribos termineront la saison régulière au deuxième rang avec 111 points. En plein excès de confiance après une Qualirunde quasi parfaite, les Ours sortiront piteusement, comme en 2008 et en 2009, contre des no-names : Ambrì-Piotta, qui aura enfin passé toute une saison au-dessus de la barre et poussé Lugano en play-out pour finir à la 7e place à égalité de points avec Lausanne, 8e.

Écrit par Hilde Blatter

Commentaires Facebook

Soyez le premier à commenter

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.