Die stärkste zweite Liga der Welt, unten

Des Traditionsvereine en reconquête, des affluences dépassant régulièrement les 40’000 spectateurs, des favoris en difficulté, des surprises sympathiques, des matchs à rebondissements : tous les week-ends, la Zweite Liga justifie le titre un peu ronflant dont l’affuble la presse allemande. Etats des lieux après six journées, en commençant par la fin.

SG Dynamo Dresden (18e, 3 points)

Dresde a vécu une saison 2012-2013 cauchemardesque, sur et hors du terrain : sur le terrain, ça n’a été qu’une succession de blessures, expulsions, suspensions, tirs sur la latte, buts encaissés à la dernière minute et autres déboires ; hors du terrain, les débordements répétés des supporters ont amené le Dynamo à expérimenter une large partie de l’éventail des sanctions à disposition de la DFL : amendes, fermetures de tribunes, interdictions de déplacement, matchs à huis-clos et exclusion de la Coupe d’Allemagne 2013-2014. Avec un effectif trop léger offensivement, le Dynamo a eu beaucoup de chance de s’en sortir en barrages contre Osnabrück. Et peut ériger une statue à son gardien Benjamin Kirsten, impeccable durant toute la saison et qui a sorti un pénalty capital lors du barrage aller à Osnabrück lorsque son équipe prenait l’eau de toute part. Avec un effectif un peu étoffé durant l’été, grâce notamment au retour de l’international slovène Dedic, les Saxons espéraient vivre un championnat plus serein mais, après un bon nul inaugural contre Köln, ils sont retombés dans leurs travers de la saison passée, si bien que l’entraîneur Peter Pacult s’est déjà fait virer. Son successeur tout fraîchement désigné, Olaf Janssen, a comme principale ligne sur son cv une place d’entraîneur assistant de l’Azerbaïdjan… A priori, il va quand même bénéficier d’un contingent, avec une forte colonie francophone, qui devrait permettre d’aller chercher le maintien. A condition de parvenir à extirper le club de la spirale négative qui le mine depuis quinze mois.

FC Ingolstadt 04 (17e, 4 points)

Habitué aux mercatos spectaculaires grâce aux largesses du sponsor Audi, Ingolstadt semblait vouloir faire profil bas cet été, comme si les Bavarois avaient compris l’inanité de nourrir des ambitions trop élevées pour ce club un peu artificiel et sans grand soutien populaire. Mais un début de saison raté a contraint les Schanzer à s’agiter et à de nouveau sortir le chéquier pour se renforcer sur la fin du mercato : le magicien hongrois Hajnal, en totale disgrâce à Stuttgart, l’Israélien de Nürnberg Cohen ou l’ancien international danois Jessen rejoignent un effectif déjà riche en joueurs chevronnés, entourant quelques jeunes pousses comme l’espoir autrichien du Bayern Knasmüllner ou l’Américano-Allemand Morales. Sur le papier, il y a largement de quoi terminer tranquillement en milieu de tableau, pour autant que l’entraîneur Marco Kurz parvienne à donner une âme à cette équipe. Etiqueté futur grand entraîneur du foot allemand lorsqu’il a ramené Kaiserslautern en Bundesliga 2010, Marco Kurz a par la suite vu son étoile pâlir avec des licenciements abrupts à Kaiserslautern puis Hoffenheim. A Ingolstadt, il abat peut-être sa dernière carte pour relancer une carrière enlisée. Mais le temps lui est compté pour parvenir à trouver la bonne formule avec le riche effectif à disposition car pour l’instant les Schanzer sont très loin du compte.   

SC Paderborn 07 (16e, 5 points)

Longtemps habitué à faire l’aller-retour entre deuxième et troisième division, Paderborn vient de vivre deux saisons loin des affres de la lutte contre la relégation, une vraie bénédiction. Mais cette saison semble marquer le retour du SCP à ses places habituelles en bas de tableau. Pourtant, les Est-Westphaliens ne semblaient pas ressortir trop affaiblis du mercato, avec même quelques arrivées intéressantes, les anciens Dortmundois Amedick et Hünemeier, l’ex-espoir de Berlin et Gladbach Kachunga, le énième retour du buteur Saglik ou le jeune attaquant hollandais ten Voorde. C’est sur le banc que se situe la principale incertitude avec l’arrivée d’un jeune entraîneur sans grande expérience, André Breitenreiter, lequel aura la lourde tâche de poursuivre l’excellent travail réalisé par ses prédécesseurs Roger Schmidt, parti en mai 2012 pour Salzburg et l’argent de Red Bull, et Stephan Schmidt, viré peut-être un peu hâtivement en fin de saison dernière après une mauvaise série. Dans un championnat assez homogène, Paderborn a typiquement le genre de contingent qui peut terminer aussi bien 6e que 16e, c’est peut-être bien la compétence du nouvel entraîneur qui déterminera si les Est-Westphaliens vivront une saison tranquille en milieu de classement ou batailleront pour leur survie. Après un bon début de saison, Paderborn reste sur des nul rageants contre Bielefeld et Köln concédés à la dernière minute et une défaite 4-2 à Bochum après avoir mené 0-2 à la pause ; attention à ce que cela ne lance pas une dynamique négative.

SV Sandhausen (15e, 6 points)

Sandhausen n’a rien à faire en Zweite Liga. Je n’ai rien contre les Badener, au contraire, c’est là-bas que Dortmund avait débuté la formidable épopée en Coupe d’Allemagne 2012 qui avait mené au triomphe 5-2 en finale contre le Bayern (je ne manquerai jamais une occasion de le rappeler). Mais la saison passée, Sandhausen a terminé 17e et avant-dernier et aurait dû être relégué sans un double concours de circonstances : c’est tout d’abord Duisburg qui n’a pas obtenu sa licence alors même qu’un investisseur local était prêt à combler le déficit mais la gabegie dans la tenue des comptes n’a pas permis aux Zebras de connaître l’ampleur du découvert et donc de débloquer les fonds à temps pour avoir la licence. Et ensuite, Sandhausen a bénéficié de la décision étrange de la ligue de repêcher le 17e de Zweite Liga plutôt que le perdant du barrage entre le 16e Dresde, et le 3e de Dritte Liga, Osnabrück. Imaginons que ce soit Dresde qui ait perdu le barrage, il aurait été difficilement soutenable de repêcher le 17e du classement plutôt que le 16e…
Pour tenter de se montrer digne de l’immense faveur qui lui a été faite, Sandhausen a passablement bouleversé son contingent. Si l’équipe semble renforcée avec l’arrivée de quelques éléments intéressants, comme Knoll (ex-Hertha), Zabavnik (ex-Mainz) ou Jovanovic (ex-Düsseldorf et Duisburg), Sandhausen va devoir à nouveau se battre pour le sauvetage. Si la saison n’a pas trop mal débuté, avec notamment un exploit en Coupe contre Nürnberg, Sandhausen fait quand même à notre partie des principaux prétendants à la chute. Et ne pourra pas chaque année compter sur un miracle pour s’en sortir.

Fortuna Düsseldorf (14e, 7 points)

Pour son retour en Bundesliga après 15 ans d’absence, Düsseldorf a subi une relégation mortifiante puisque les Flingeraner sont restés du bon côté de la barre de la 1ère journée à la 82e minute de la 34ème journée, avant que la victoire inattendue d’Hoffenheim à Dortmund ne les condamne sans même le sursis du barrage. L’échec était d’autant plus désolant que le Fortuna disposait d’une avance au terme du 1er tour qui aurait dû le mettre à l’abri de toute mauvaise surprise. Cette descente aux enfers a conduit au départ de l’entraîneur Norbert Meier, qui avait amené le club de troisième en première division, et de la moitié de l’effectif. Pour les remplacer, les Flingeraner ont rappelé sur le banc un enfant du pays, l’Eurofighter Mike Büskens, promu en 2012 avec Fürth, et ont engagé une dizaine de joueurs qui ont quelques références certes mais pas forcément non plus la garantie d’être dominants en Zweite Liga. On n’était pas intimement persuadé que le contingent mis sur pied soit en mesure de remplir l’objectif avoué, le retour immédiat dans l’élite. D’ailleurs, le début de saison a été compliqué avec un fond de jeu assez misérable et le club a engagé en catastrophe sur la fin du mercato l’Autrichien Hoffer (ex-Naples, Francfort et Kaiserslautern) et le fantasque Burkinabé Bancé (ex-Mainz et Augsburg) pour tenter de redresser la barre. Au final, Düsseldorf présente probablement un effectif pour jouer une place dans le premier tiers du classement et se battre pour l’ascension mais il faudra que l’entraîneur Büskens parvienne très rapidement à faire l’amalgame s’il veut répondre aux attentes élevées d’un public demeuré fidèle malgré la chute.    

VfR Aalen (13e, 8 points)

Révélation de l’automne dernier, Aalen a connu un second tour beaucoup plus compliqué, avec des problèmes financiers et une lente dégringolade au classement. Si l’avance prise avant Noël lui avait évité tous soucis de relégation, le VfR n’aborde pas la nouvelle saison dans les meilleures conditions. La dynamique négative du printemps dernier, un contingent plutôt affaibli durant l’été et le départ à l’entresaison de l’entraîneur à succès Ralph Hasenhüttl pour divergences de vue avec la direction en font même le candidat numéro un à la chute. Pour l’instant, Aalen résiste mieux que prévu, avec notamment un succès retentissant 4-0 contre le favori Kaiserslautern mais sur la longueur on devrait le retrouver en queue de peloton. A moins que le nouveau prodige du foot finlandais Joel Pohjanpalo, 19 ans et déjà international, un temps pisté par Monaco et Liverpool mais qui devrait s’engager en juin 2014 à Leverkusen après une année à Aalen pour s’aguerrir, ne confirme les immenses espoirs placés en lui.

Écrit par Julien Mouquin

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