La Telekom Cup réunissait ce week-end au Borussia-Park les quatre clubs les plus prestigieux d’Allemagne : Hambourg, Dortmund, Mönchengladbach et le Bayern Munich. La formule ? Deux demi-finales le samedi, deux finales la dimanche, à chaque fois sur 2×30 minutes et avec les supporters des quatre clubs présents conjointement dans le stade. Le tournoi vu par un fan du Borussia Dortmund.
Qu’a donc bien pu faire notre club pour que le sort s’acharne pareillement sur lui ? Car la poisse nous a poursuivis tout au long de ce week-end de Telekom Cup. Tu sais qu’on s’est déjà fait piller notre effectif par des méchants clubs riches durant l’été mais nos dirigeants sont parvenus à trouver des remplaçants qui viennent presque bénévolement chez nous mais sont juste attiré par le défi sportif et la perspective de jouer dans le plus beau stade de monde et devant le meilleur public du monde. Malheureusement, nos deux renforts offensifs vedettes, Mkhitaryan et Aubameyang, sont absents pour cette Telekom Cup. C’est trop injuste… et embêtant car on joue la demi-finale contre Mönchengladbach et depuis qu’ils ont leur entraîneur suisse, les Fohlen arrivent toujours à nous embêter dans leur Borussia-Park.
Contre le cours du jeu
On va prendre position à nos places debout. Pour une fois, on voit le match depuis le début, sans action de boycott contre les prix trop chers et le football business : à 17 euros pour quatre matchs avec les deux meilleures équipes d’Europe, c’était difficile de protester et j’ai réussi à me payer le billet en récupérant des bouteilles de bières vides pour encaisser la consigne en arrivant à la gare de Rheydt. On est juste à côté des fans du Bayern qui eux n’ont pas eu droit à des places debout, à quoi cela leur servirait ? On se dépêche de les allumer, on chante Hoeness in den Knast et Steuerzahler steh auf ! Qu’est-ce qu’on rigole ! Sur le terrain, ça rigole un peu moins, notre équipe domine mais comme d’habitude leur gardien ter Stegen sort le match de sa vie contre nous. C’est trop injuste. Nos Dortmunder Jungs Jonas Hofmann deux fois et Marco Reus échouent devant le gardien des Fohlen. En attaque, Lewandowski montre autant d’envie que Lionel Messi pour aller disputer un match de charité, qu’il se dépêche de partir au Bayern notre Polonais ; c’est pourquoi, une ovation s’élève dans nos rangs quand il est remplacé par Julian Schieber. On l’aime bien Julian : il ne marque jamais, c’est un besogneux, comme nous, lui ne partira jamais pour un club plus fortuné, on le prêtera à Cottbus dans deux ans mais au moins il s’investit toujours à fond. D’ailleurs, il signale son entrée en s’encoublant après avoir shooté à côté du ballon, voilà un joueur avec lequel on peut s’identifier…
Et puis leur gardien réussit un petit miracle en détournant une reprise de Marco Reus sur la latte à deux minutes de la fin, c’est vraiment trop injuste. On s’apprêtait donc à jouer des tirs au but, ce qui nous réjouissait guère, vu notre réussite assez faiblarde dans ce genre d’exercice. Mais voilà que notre Roman Weidenfeller tente et rate un dribble hasardeux sur Raffael qu’il est contraint de déséquilibrer. C’est pénalty, ce n’est pas faux mais très injuste quand même car Mönchengladbach n’avait quasiment pas eu d’occasions, cela faisait longtemps que Weidi ne nous en avait pas fait une comme ça. Le penalty est transformé et l’arbitre ne nous laisse même pas le temps de faire l’engagement.
Dépités
Dur, on était venu pour jouer la finale contre le Bayern pour prendre la revanche sur la saison passée et on se retrouve en petite finale. Pour évacuer la frustration, des fans devant nous brûlent puis déchirent un maillot du Bayern floqué Götze. Cool. Comme soixante minutes de jeu, c’était un peu court pour atteindre notre quota de bières réglementaires, on décide de rester pour Bayern–Hambourg. Evidemment, on soutient le HSV : il faut bien que quelqu’un les soutienne car leurs supporters ont tellement honte de leur équipe qu’ils sont venus très peu nombreux. Il y a une vilaine tache rouge derrière un goal pour le Bayern, du blanc en face pour Gladbach et nous, die beste Fans der Welt, on occupe un virage en jaune ; par contre on ne voit pas de bloc pour le HSV, il faut dire qu’on ne sait jamais trop quelle est la couleur du HSV. Rouge, noir, bleu, blanc ? On les soutient mais sans beaucoup de conviction et sans grandes illusions. Et effectivement le match tourne vite à la démonstration bavaroise. Cela n’empêche pas leur nouvel entraîneur espagnol de s’agiter comme un forcené sur la touche, tu sais le mec qui traficotait des produits dopants à Brescia, ils l’ont sûrement pris pour expliquer à Hoeness comment faire pour sortir blanchi d’un procès. Après avoir assisté (enfin, pas jusqu’au bout) au triomphe du Bayern, c’est assez dépités et dégoûtés par notre défaite injuste que l’on quitte le stade après cette première journée de tournoi.
La revanche, vraiment ?
C’est sans grande conviction que l’on revient le dimanche pour une peu palpitante finale troisième place contre Hambourg. En plus, comme à chaque match du BVB, on s’est pris une mine, ne serait-ce que pour oublier la défaite contre Gladbach, on a la gueule de bois, on s’est réveillé pas beaucoup avant le coup d’envoi et le soleil tape fort. Mais on est là quand même. Echte Liebe, toujours. Il faut dire que, la saison passée, je n’ai vu que 39 matchs du Borussia Dortmund et tu sais bien qu’au BVB, à moins de 40 matchs par saison, tu n’es pas un vrai supporter. Alors je prends de l’avance avec les matchs amicaux, j’ai même fait le camp d’entraînement en Suisse, en auto-stop avec mes trois caisses de DAB pour éviter d’acheter de la bière en francs suisses, c’est trop onéreux. Nos Jungs ont manifestement autant envie de jouer cette rencontre que nous de la voir, ce n’est pas la joie. Jonas Hofmann, bien servi par Marco Reus, marque un joli goal après avoir mis dans le vent la défense d’Hambourg, cela suffira pour finir troisième du tournoi. Il faut dire qu’il n’y avait pas grand-chose en face et qu’on aurait marqué un ou deux buts de plus en vendangeant moins.
On reste un moment pour la finale, histoire d’allumer une dernière fois les fans du Bayern. Und schon wieder keine Stimmung FCB. Génial. Par contre, sur le terrain, c’est autre chose: je ne devrais pas avoir le droit d’écrire ce qui suit mais on est entre nous et tu me promettras de le répéter à personne : après avoir vu mon BVB et le Bayern contre les deux mêmes adversaires ce week-end, on craint un peu notre duel en Supercup samedi prochain au Westfalenstadion. On espérait que le changement d’entraîneur allait les déstabiliser mais ce week-end ils étaient vraiment beaucoup mieux que nous. Il va vraiment falloir qu’on se défonce samedi prochain dans les tribunes pour pousser nos Jungs à la victoire contre cette machine et qu’on montre pourquoi on est les Beste Fans der Welt.
Demi-finale :
Borussia Mönchengladbach – Borussia Dortmund 1-0 (0-0)
Borussia-Park, 47’125 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
But : 61e Daems (pénalty, 1-0).
Mönchengladbach: ter Stegen; Korb, Stranzl, Brouwers, Daems; Kramer, Xhaka; Younès, Raffael, Rupp; Kruse.
Dortmund: Weidenfeller; Grosskreutz, Papastathopoulos, Hummels, Schmelzer; Bender (31e Kehl), Sahin; Hofmann, Gündogan (31e Durm), Reus; Lewandowski (44e Schieber).
Carton jaune: aucun.
Finale 3e-4e places :
Borussia Dortmund – SV Hambourg 1-0 (1-0)
Borussia-Park, 44’500 spectateurs.
Arbitre : M. Dingert.
But : 24e Hofmann (1-0).
Dortmund: Langerak; Durm, Hummels (31e Papastathopoulos), Subotic, Schmelzer (31e Grosskreutz); Kehl (31e Bender), Gündogan; Hofmann (43e Kirch), Lewandowski (31e Bandowski), Reus (31e Sahin); Schieber.
Hambourg: Neuhaus; Mancienne (56e Beister), Sobiech, Rajkovic, Jansen; Rincon (47e Arslan), Demirbay (58e Nafiu); Calhanoglu (47e van der Vaart), Skjelbred, Jiracek (56e Ilicevic); Rudnevs (47e Zoua).
Cartons jaunes: 51e Grosskreutz, 52e Rajkovic.
Écrit par Julien Mouquin
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