Un nouveau renouveau ?

Le début du mois de juillet est l’une des plus belles périodes de l’année. En effet, c’est le début de l’été, le Montreux Jazz Festival bat son plein et le Tour de France occupe notre petit écran plat durant trois semaines. Il va sans dire que le Tour constitue le meilleur remède aux gueules de bois montreusiennes. Afin de tirer profit de certains de ces après-midis larvaires, nous vous faisons partager nos «like» et «dislike» de la Grande Boucle 2013. Un premier point de vue qui joue l’apaisement en attendant l’échantillon B qui, nous vous l’avertissons, sera un peu plus grinçant…

On a aimé

Le retour des Colombiens
Ou plutôt le retour DU Colombien. En effet, tous les fans de vélo sont heureux de voir (revoir pour les plus anciens) un grimpeur colombien aux avant-postes. Nairo Quintana possède toutes les caractéristiques de ses illustres prédécesseurs tels Parra et Herrera. Le vainqueur du Tour de l’Avenir 2010 a tout de la légende colombienne : il grandit dans des conditions dures, commence le vélo à 16 ans sur un vieux VTT trop lourd et remporte le contre-la-montre national 3 ans plus tard. Déjà bien connu des spécialistes, le «chips» colombien (1m67 pour 54 kg) s’est fait un nom auprès du grand public sur ce Tour 2013. Désormais on attendra du Sud-Américain qu’il lâche les chiens et attaque à tout-va dans les montées. Bon, si Froome roule déjà à 45 km/h dans le Ventoux ça va être difficile.
L’équipe Orica GreenEDGE
Il suffisait de voir la célébration de leur victoire dans le chrono par équipe pour se dire que «la Greenedge» doit être l’équipe la plus sympa du peloton. Vous en doutez ? Allez voir leur lipdubs Call Me Maybe ou celui en hommage à AC/DC. Sinon, est-ce que vous aviez déjà vu un bus coincé sous le portique d’arrivée du Tour ? Le chauffeur de l’équipe australienne l’a fait… Albasini, l’un des leaders de l’équipe, l’a également prouvé en prolongeant son contrat durant le Tour (malgré de nombreuses sollicitations) et en signalant que l’ambiance d’équipe est fantastique dans cette formation qui possède surement les cyclistes les plus rock’n’roll du Pro Tour. Détail intéressant, tous les continents sont représentés chez les Orica GreenEDGE. En effet, avec des coureurs érythréens, néo-zélandais, lituaniens, canadiens ou encore japonais, cette équipe ressemble plus à une chanson de Zazie qu’à une formation cycliste. Quoiqu’il en soit, on était heureux de voir le maillot jaune sur les épaules de Simon Gerrans puis de Darryl Impey pendant 4 jours. Si toutes les équipes ressemblaient à la «Greenedge», nul doute que le vélo aurait meilleure presse.
Peter Sagan
Comme dans la plupart des sports, le cyclisme perd ses vedettes charismatiques et ses grandes gueules au profit de consensuels athlètes au comportement calculé et au phrasé réglé par une armée de responsables com’. Dans ce monde-là, la présence du Slovaque est salvatrice. Que ce soit sur un podium en train de peloter les fesses d’une hôtesse, en «wheeling» lors du Tour ou à l’entraînement en rangeant son vélo, Peter n’hésite jamais à faire le show. En plus, il sait rouler.  Alors que demander de plus…
Le sprint des Champs
Cette dernière étape parcourue en fin de journée était splendide. Enfin surtout les 15 dernières minutes car pas de quoi s’exciter durant les 3 premières heures de course. Mais quel sprint ! Emmenés à 70 km/h par des équipiers mi-homme mi-machine, les trois meilleurs sprinters actuels – Cavendish, Kittel et Greipel – se sont expliqués à la régulière et ont fait parler leurs cuisses aux dimensions démentielles. A ce jeu-là, c’est logiquement Marcel Kittel qui remporte le duel des rois du sprint, l’Allemand étant le plus en forme des trois. Pour l’occasion, France TV aura réussi une production monstrueuse avec une caméra sur rail suivant les coureurs jusqu’à la ligne.
Les mauvais résultats de l’équipe Astana
L’équipe de l’ignoble Vinokourov a rapidement perdu Brajkovic. Ensuite, seul Fuglsang a fait illusion en s’accrochant aux meilleurs pour finir 7e. Mais aucun fait d’armes particulier pour l’équipe kazakhe. Peut-être un signe que le cyclisme va mieux et que l’assistance médicale si chère à Vino est de moins en moins utilisée… On pourrait aussi parler de la Lampre, jamais très loin des histoires de dopage mais qui là n’a pas fait de résultat, ni parler d’elle d’ailleurs…
Svein Tuft
Pour son premier Tour de France, Svein Tuft s’est fait remarquer en terminant à la toujours très convoitée dernière place. L’énorme Canadien de 36 ans est un athlète que l’on ne peut trouver que dans le cyclisme. Adepte des tours en VTT de plusieurs milliers de kilomètres avec son chien, Svein devient réellement pro qu’une fois la trentaine passée. Cela ne l’empêchera pas de réaliser une 2e place au chrono des Mondiaux 2008. Certainement son seul fait d’arme jusqu’à ce Tour 2013 où il met la gomme pour remporter le chrono par équipe et défendre ses leaders comme un dingue lors des étapes en ligne. Svein, un cycliste, un vrai. Pour plus d’infos sur le Canadien, allez voir ce superbe article de Rue 89.
Adam Hansen et John Degenkolb S’envoyer une bière en plein ascension de l’Alpe d’Huez, c’est juste très grand ! Chapeau messieurs !

On a pas aimé

La moto Chris Froome
Autant on avait apprécié Froome l’an passé lorsqu’il ridiculisait Wiggins en haute montagne, autant on n’a pas supporté le fait qu’il écrase le Tour dès la 8e étape en mettant plus d’une minute à Valverde et encore plus aux autres. Seul son coéquipier Richie Porte a été capable de le suivre. On se disait là que nous aurons droit au remake des surhommes de la Discovery lorsque le rouleur Hincapie terminait deuxième dans les Alpes. Heureusement, Porte a rapidement levé le pied (stratégie de communication ou limite physique ?). Une fois en jaune, Froome ne sera plus jamais inquiété et dégoûtera à nouveau tous les suiveurs du Tour dans le Mont Ventoux. En effet, son accélération digne des plus belles années de Max Biaggi a annihilé tout espoir de voir une véritable bataille pour le port du fameux maillot jaune. En plus, le Massaï blanc a le style d’un crapaud fatigué sur un vélo. L’an passé, Wiggins avait également écrasé la compétition mais l’Anglais nous faisait rire et avait du charisme. Tout le contraire de Froome. Je laisse tout de même cette vidéo ici. Elle nous permettra de rire un peu de «Va Va Froome». Je ne parlerai pas de dopage car Froome, comme Ullrich et Armstrong, n’a jamais été testé positif (…). Mais, il est vrai que quand un cycliste explose la concurrence ainsi, il est normal de se poser des questions dans un sport autant marqué par la tricherie.
Alberto Contador
On pensait tous que l’on allait assister à un superbe duel dans les Alpes entre le crapaud africano-britannique et «El Pistolero» mais il n’en a quasiment rien été. Contador était simplement trop faible comme il l’a prouvé en se faisant éjecter du podium par Purito Rodriguez et Nairo Quintana. Mais le pire dans l’histoire restera cette 19e étape où Contador dira qu’il n’a pas attaqué afin de ne pas déstabiliser Kreuziger pour jouer le classement par équipe. Autant on a apprécié le coup de génie de son équipe lors de l’étape de la Bordure ou son attaque en pleine descente de l’Alpe d’Huez, autant jouer le général par équipe lorsqu’on vise le maillot jaune est pathétique. On veut du panache, voir des cyclistes qui se mettent minable pour aller grappiller des secondes et non des calculs d’épiciers ridicules pour jouer des classements inutiles.
Les Sky
On pourrait comparer les Sky à Ivan Drago dans Rocky IV. En effet, il nous semble que l’équipe britannique est sur une autre planète et utilise des moyens (pour l’instant dans la légalité…) révolutionnaires alors que tous les autres donnent l’impression de s’entraîner tels des Rocky à courir dans la neige et frapper sur des carcasses de viande congelée. Il est vrai qu’au fil du Tour, la Sky a montré des signes de faiblesse avec notamment deux abandons et des problèmes quand les pourcentages s’élevaient. Mais dominer d’une telle façon le Tour deux ans de suite nous rappelle forcément aux tristes souvenirs des facteurs américains et de la Discovery. Les soupçons ne sont donc jamais très loin. Pour la crédibilité de ce sport, espérons vraiment que Wiggins ou Froome ne se fassent pas coincer dans les années à venir ou nous lâchent des aveux pathétiquement grotesques comme certains de leurs infâmes prédécesseurs. En résumé, ils gagnent trop alors on ne les aime pas !
L’obsession des coureurs français pour le maillot à pois
Qu’ils nous lâchent la grappe avec leur maillot à la con les beaufs du Tour ! Incapables de jouer quoique ce soit au général, les «grimpeurs» français ont tous pour objectif de porter cette horrible tunique blanche et rouge. En général, cela nous donne droit à des tentatives risibles d’échappées dès le début d’une étape afin de collecter des points à gauche et à droite à la Pierre Roland. Tout ceci pour finalement rentrer à la maison avec «que dalle» à se mettre sur les épaules.
Les commentateurs de France TV
La victoire de Riblon l’a encore prouvé. Il est insupportable de suivre France TV lorsque les Français sont devant. Les «Vas-y mon petit bonhomme» et autres «Ne te retourne pas, allez, allez» ont fusé dans l’Alpe d’Huez. Bon, étant donné que les Français sont aussi mauvais que les coureurs suisses, les suiveurs français n’ont que peu l’occasion de s’enthousiasmer. Alors laissons-les s’exciter une fois sur les trois semaines. On déteste également le côté VRP des journalistes de France TV. En effet, Thierry Adan et ses potes ressemblent plus à des porte-paroles du Tour qu’à des journalistes. La façon de traiter le cas Armstrong en est l’illustration parfaite. Du côté de la RTS, on regrettera l’absence de Romain Glassey au micro, car même si Deletroz fait un très bon boulot, le tandem Glassey-Chassot est quand même l’un des tous meilleurs à ce niveau. Pitié, ne parlons pas d’Eurosport…
Le Team BMC
Stratégie ridicule, directeur sportif minable, leader en-dessous de tout. L’équipe chère à Andy Rihs a tout raté lors de ce Tour de France. On citera également le cas van Garderen. Leur meilleur coureur a eu une préparation pour le Tour de France aussi fructueuse que celle d’un joueur du LS pour la Super League. On n’oubliera pas non plus les deux autres coureurs capables de la formation américano-suisse, Gilbert et Morabito, qui n’ont quasiment pas eu droit à la parole à cause des mauvais choix de John Lelangue qui ne fait déjà plus partie de «la BMC».
Les abrutis du bord de la route
Oui, on aime le côté populaire du vélo et le fait que, pour une fois, la population a droit à un spectacle sportif entièrement gratuit. Mais pitié, que l’on pende ces débiles mentaux qui courent à côté des cyclistes lors des montées. Surtout que ces gens sont généralement laids. En effet, quand des Suédoises courront topless à côté de Morabito et consorts, on aura un autre point du vue. Mais surtout, ils font courir des risques énormes aux coureurs étant donné leur taux d’alcoolémie rarement en-dessous de 1.7‰. Par contre, les images des Quintana et Froome fendant la foule sont simplement grandioses. Vous avez certainement déjà vu cette vidéo sur votre site préféré mais voilà un bon exemple du traitement que mérite ces tas de merde.

A propos Julien Echenard 62 Articles
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2 Commentaires

  1. Bon article. Drôle l’allusion au LS. Même si au début ils m’ont inquiété, j’ai trouvé le duo Deletroz-Chassot vraiment bon, les réflexions valaisannes de Glassey ne m’ont pas manqués du tout.

  2. 200% d’accord avec ton commentaire sur cette course ridicule au maillot à pois. Encore heureux qu’un vrai grimpeur aie réussi à le ramener sur les Champs!

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