Es gibt nur eine Borussia

La Telekom Cup réunissait ce week-end au Borussia-Park les quatre clubs les plus prestigieux d’Allemagne : Hambourg, Dortmund, Mönchengladbach et le Bayern Munich. La formule ? Deux demi-finales le samedi, deux finales la dimanche, à chaque fois sur 2×30 minutes et avec les supporters des quatre clubs présents conjointement dans le stade. Le tournoi vu par un fan du Borussia Mönchengladbach.

Ce week-end, on accueillait dans notre superbe Borussia-Park la Telekom Cup, avec les deux finalistes de la dernière Ligue des Champions en invités d’honneur. Il faudra vraiment que l’on pense un jour à ériger une statue à notre entraîneur bienfaiteur Lucien Favre à côté de celle d’Hennes Weisweiler : il y a moins de trente mois, à son arrivée, on préparait la descente en Zweite Liga ; aujourd’hui on prépare notre saison de Bundesliga contre les meilleures équipes du monde. Et on laisse la Zweite Liga à ces chèvres du FC Köln. Bien sûr, cela nous manque un peu de ne plus pouvoir leur mettre des roustes dans le Derby mais c’est tellement plaisant de les voir batailler dans l’anonymat à Aue, Sandhausen ou Paderborn pendant que nous on joue Dortmund, Hambourg ou Bayern. 

Les usurpateurs

En attendant de retrouver Cologne, c’est un autre derby qui nous attend, contre les usurpateurs venus de Dortmund. Ils ont toujours prétendu que leur club s’appelait Borussia à cause d’une marque de bière mais en fait c’était juste pour nous copier, vu qu’on a été créé près de dix ans avant eux. Et ils ont fait tout un cirque l’année passée quand ils ont ajouté la deuxième étoile sur leur maillot alors que nous, la deuxième étoile, on l’arbore déjà depuis 1977. Bref, le vrai amoureux de football sera forcément fan du vrai Borussia, l’original, l’authentique, le nôtre et pas la pâle imitation jaunâtre venue du Ruhrpott.

Ter Stegen, ce héros

D’ailleurs, ce faux Borussia ne nous fait tellement pas peur que l’on n’hésite pas à aligner une équipe expérimentale. Mais, comme d’habitude, Lucien Favre a bien préparé son coup et parvient à déjouer les plans de cet excité de Jürgen Klopp. Bien sûr, notre équipe est dominée mais notre gardien est, comme toujours contre Dortmund, héroïque. Marc-André ter Stegen, c’est un vrai héros et plus clubiste que lui, tu meurs : chaque été on l’annonce au Real, à Barcelone ou à Manchester mais il s’arrange toujours pour aller faire des bêtises en équipe d’Allemagne en juin pour décourager les éventuels prétendants : cinq buts encaissés contre la Suisse dont trois par l’ex-chimiste de Leverkusen Derdiyok en 2012, une grosse boulette aux Etats-Unis, à ce rythme-là il va faire toute sa carrière chez nous et c’est tant mieux. Car il peut se transformer véritable muraille, il l’a montré lors de cette Telekom Cup.
Demande à notre ancienne gloire Marco Reus, parti prendre du pognon chez le faux Borussia (et après ils pleurent pour Götze…), ce qu’il en pense lorsqu’il a vu son boulet détourné sur la latte par notre gardien à deux minutes de la fin, les petites abeilles avaient déjà toutes les bras (ou les ailes) levés. Il était dans une telle confiance notre gardien qu’on se réjouissait déjà de voir la séance de tirs au but, surtout que notre ter Stegen a déjà retenu un pénalty du fraudeur Messi, ce n’est pas Schieber, Grosskreutz ou Hummels qui allaient lui faire peur. Mais leur gardien à eux, Weidenfeller, va nous priver de ce plaisir en s’emmêlant les pinceaux devant notre nouveau renfort Raffael. Le vrai gag et dire que les fans de Dortmund réclament leur Weidi en équipe nationale, pourquoi pas un retour de Tim Wiese ?… Notre capitaine Filip Daems transforme sans problème, on peut s’exploser la voie sur Scooter et allumer les fans en jaunes en face à coup de Finale-oh-oh-oh. Ce n’était pas forcément mérité mais battre Dortmund avec une équipe presque B, ça fait toujours plaisir.

On a presque failli y croire

Mais on va rapidement se dire que cette qualification pour la finale était peut-être un cadeau empoisonné en voyant la démonstration réussie par le Bayern Munich contre Hambourg. D’accord, notre équipe est un peu plus crédible que le vieux Dino édenté mais les Bauern font figure de rouleau compresseur. Et pourtant, cela n’a pas l’air d’impressionner plus que cela notre entraîneur Lucien Favre, qui s’en tient aux engagements pris avant le tournoi, soit faire jouer tout son effectif. C’est donc une équipe complètement différente de celle qui a battu Dortmund qui débute cette finale. Lulu n’avait sans doute pas trop envie de dévoiler ses plans trois semaines avant notre match de Buli dans ce pauvre tombeau de l’Allianz Arena.  Mais tu conviendras que ça ne manque pas de panache, jouer le grand Bayern avec Christoph Heimeroth dans les buts…
Ça démarre plutôt mieux que prévu, nos Fohlen se créent même les premières occasions mais notre Fussballgott Arango et notre junior M-17 Dahoud ratent leur volée, alors que nos deux transferts les plus chers de l’histoire du club, de Jong et Xhaka, manquent de promptitude au moment de tirer. Ces deux-là, ils ne nous ont pas encore fait oublier Stefan Effenberg et Martin Dahlin, on espère que ce sera pour cette saison parce que pour l’instant ils n’ont pas vraiment justifié l’investissement. Pour une fois que l’on avait un peu d’argent à investir…

A l’impossible nul n’est tenu

Malheureusement, la machine bavaroise va se mettre en marche et cette finale va être pliée en moins de dix minutes. Une accélération, un renvoi hasardeux dans l’axe, un centre et ça faisait déjà 0-3, tout est allé trop vite pour nous, c’est plus Guardiola qui semble s’être adapté au Bayern que l’inverse, parce que ça n’a pas tergiversé très longtemps avant de défiler en direction de notre but. Même si le soleil tape fort sur notre Nordkurve, c’est la vraie douche froide. On se consolera un peu avec le pénalty de l’honneur transformé par Luuk de Jong : on aura au moins profité de ce week-end pour se rassurer dans cet exercice qui nous avait valu quelques mésaventures en Europa League contre Limassol et la Lazio la saison passée. Mais cela ne suffira pas pour contester la victoire à cette impressionnante machine bavaroise, au final on n’aura pas fait beaucoup mieux qu’Hambourg. Mais le bilan du week-end est tout de même satisfaisant : notre stade était bien rempli, on bat l’autre Borussia et on a tout fait pour que le Bayern aborde l’ouverture de la saison de Bundesliga contre nous en plein excès de confiance. Et d’habitude, cela nous réussit plutôt bien les ouvertures de saison à Munich, souviens-toi il y a deux ans la boulette de Neuer et Boateng et le but victorieux de de Camargo. Et la saison passée, on était aussi reparti avec un point de ce cimetière. Alors on veut bien leur laisser la Telekom Cup aux Bauern, pourvu qu’on se retrouve leader de la Bundesliga au soir du 9 août prochain. On fait confiance à notre entraîneur Lucien Favre pour trouver d’ici là le moyen de faire déjouer leur équipe de starlettes et leur coach surcoté.  

Demi-finale :

Borussia Mönchengladbach – Borussia Dortmund 1-0 (0-0)

Borussia-Park, 47’125 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
But : 61e Daems (pénalty, 1-0).
Mönchengladbach : ter Stegen; Korb, Stranzl, Brouwers, Daems; Kramer, Xhaka; Younès, Raffael, Rupp; Kruse.
Dortmund : Weidenfeller; Grosskreutz, Papastathopoulos, Hummels, Schmelzer; Bender (31e Kehl), Sahin; Hofmann, Gündogan (31e Durm), Reus; Lewandowski (44e Schieber).
Carton jaune : aucun.

Finale 1ère-2e places :

Borussia Mönchengladbach – Bayern Munich 1-5 (1-3)

Borussia-Park, 44’500 spectateurs.
Arbitre : M. Winkmann.
Buts : 17e Ribéry (0-1), 23e Lahm (0-2), 26e Alcantara (0-3), 30e de Jong (pénalty, 1-3), 41e Robben (1-4), 60e Müller (1-5).
Mönchengladbach : Heimeroth; Jantschke, Nordtveit, Dominguez, Wendt; Herrmann, Dahoud, Xhaka (31e Kramer), Arango; de Jong, Hrgota.
Bayern : Starke; Rafinha, van Buyten (50e Kirchhoff), Boateng, Contento (31e Alaba); Alcantara (50e Shaqiri); Robben, Lahm (50e Weihrauch), Kroos (51e Weiser), Ribéry; Müller.
Cartons jaunes : 29e Contento, 59e Kramer.

Écrit par Julien Mouquin

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1 Commentaire

  1. Julien, t’es vraiment un grand bipolaire!

    Excellent sur tes articles Bundesliga et autre lorsque tu mets de côté ta fibre polémique et anti-un-peut-tout que tu gères très mal. Et franchement déplacé dans l’autre cas de figure et lorsque tu viens répondre aux messages « forum ».

    J’adore cet article et le précédent, c’est bien écrit, complet, j’y découvre plein de choses et on sent toute ta passion. Franchement top, merci.

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