Bon ben c’est pas si mal que ça après tout

Dingue non ? On est à peine à Thanksgiving au Canada, y’a pas encore de rayonnages pleins de guirlandes et autres bonshommes de neige dégoulinants de mièvrerie dans nos grandes surfaces préférées, et pourtant on vient de boucler le premier tour de notre championnat. On pourrait bien avoir le hockey sur glace au programme des prochains Jeux de Rio à ce rythme-là.

Après avoir donc eu l’occasion – et parfois même le plaisir, c’est dire – de croiser le fer avec chacun des autres sociétaires de notre ligue, il est temps de procéder à un premier bilan des frasques seelandaises, à une de ces analyses fondées et moult documentées dont je vous sais friands, amis lecteurs.

Un p’tit tour et puis ça va

Ainsi donc, après un tour complet, le HC Bienne occupe une inattendue 8e place à égalité de points avec le McSorley’s Big Bazard, à une petite unité derrière Winnie the Poo(r) et les Tessinois du nord. Pas loin du cinquième rang quoi. Juste devant les Princes de l’Univers de Malley et à des parsecs des voleurs de coach de la Sarine. Bon d’accord, ce classement est un tantinet théorique, puisqu’il fait table rase des différences dans le nombre de parties jouées. Parce que d’abord c’est plus sympa d’être sur la barre, et surtout c’est juste le panard de faire partie de l’élite des Welsches, rien que pour obliger le bellâtre Lorenzi à enfin daigner accorder un tant soit peu de respect aux payeurs de redevance francophones de la région. Qu’il soit dit en passant que j’avais d’autres qualificatifs pour désigner le chef des Sports de votre télévision, mais que le bougre avait raison sur un point, il faut faire des choix…
Mais revenons à nos moutons, biennois qui plus est. Outre les réjouissantes déconvenues des fraudeurs de championnat du sieur Gaydoul et cette fronde d’enfants gâtés du banc fribourgeois contre leur désormais ex-mentor qui fut amusante à suivre tant qu’ils ne lorgnaient pas sur notre Zeno pour reprendre le poste, il y a des raisons strictement internes à un bon premier 20% de saison régulière.

Mais quelles sont-elles ces raisons ? Dis-nous tout

Oh là tout doux jeune impétueux que tu es ! Je vais te le dire mais avant il faut, même si ça fait un peu mal où je pense, se remémorer l’exécrable saison dernière et le sauvetage de nos miches par un micron de poil de fessier contre un adversaire pas trop trop motivé. Oui je sais, ça casse pas trois pattes à un canard comme souvenirs mais ça va nous permettre de situer l’équipe version 2014/2015.

Tout derrière on n’a pas touché à l’effectif des gardiens mais alors que Meili connait un départ pas folichon suite à sa blessure estivale, c’est du toujours efficace mais jamais flamboyant Simon Rytz que viennent les grandes prestations, et un très respectable 91.7% d’arrêts. De quoi le placer sixième gardien de la ligue à ce jour.
Pour ce qui est de la défense, elle non plus pas aussi à la rue qu’on voulait bien le faire croire la saison dernière, le retour de Wellinger apporte une dose d’expérience qui manquait encore cruellement pour encadrer l’éclosion assurée des Rouiller et Jelovac, pour soutenir un Untersander étonnamment en verve, et surtout pour filer un grand coup de pied au cul à Moser. Assez fort pour le satelliser j’espère. Le jeune Steiner en provenance de Langnau ne s’en tire pas trop mal, il fait en tout cas moins peur sur la glace que Cadonau. Ses deux gigantissimes bourdes contre Ambri ont coûté des points à l’équipe mais c’est le métier qui rentre comme le dit l’adage. Bon ok sur le coup il est rentré à sec et sans ménagement, le métier, mais c’est la vie.
C’est surtout devant que les choses sont différentes. Sauf Spylo entendons-nous bien, qui continue de faire tout et n’importe quoi mais tant que ça marche, on va continuer de crier au génie. Il sera bien assez tôt de le lapider sur la place du Ring quand ces machins tout bizarres cesseront de nous rapporter des buts.

Non ce qui change et pour le meilleur, c’est le retour d’un allant offensif indéniable, ainsi que d’une puissante évolution positive du jeu de puissance. Remarquez, un power-play moins efficace il fallait aller le chercher du côté de l’équipe nationale guatémaltèque de frisbee subaquatique, mais quand même. Ce nouvel état d’esprit est entre autres à imputer à l’influence des nouveaux renforts, même si il va falloir rapidement cesser les fioritures et cet agaçant besoin de faire la passe de trop. Tout comme il serait bien que les top-swedes arrivent à se motiver tous seuls comme des grands, sans avoir besoin de se faire botter leurs scandinaves arrière-trains par tonton Schläpfer pour enfin se sortir les pouces du stjärt. Parce qu’il a quand même fallu que le Kevin hausse un brin la voix (genre de 8’647 décibels environ) au sortir de l’effrayante prestation contre Ambri pour que ce petit monde se remette sérieusement au boulot et aille glorieusement piquer 3 points à Zoug. Pas bon pour son palpitant au Kevin ça. Pas bon du tout. Ils vont finir par nous l’abîmer !

T’es plutôt content quoi ?

Ben ouais, faut bien le reconnaître, aller au Stade de Glace cette année est bien plus agréable que par un passé trop récent. Parce que le spectacle est au rendez-vous, parce qu’il y a toujours des Stricker ou des Massy pour nous faire marrer (après-coup s’entend, à chaud on a plutôt des visions de supplices façon Théon Greyjoy à leur attention), et parce qu’on peut raisonnablement espérer se retrouver en vacances assez tôt le printemps prochain.

La semaine des Léman Sharks

Recevant les poètes du troubadour McSorley mardi avant de se rendre à GuantanaMalley vendredi, c’est tout le HC Léman Sharks qui se dresse sur la route des Biennois cette semaine. De quoi rétablir enfin le classement officiel. Où s’en prendre plein les dents au propre comme au figuré. Et déjà ça, c’est un progrès par rapport à la saison passée. Ne pas s’attendre systématiquement à se faire rétamer. On progresse donc…  Doucement, lentement… mais après tout on reste des locataires sur le canton de Berne non ?
Photos Simon Bohnenblust, copyright http://bohnenblust.net

Écrit par Ludwig Seeländer Diebstahler

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3 Commentaires

  1. Bien sympa cet article! Bien écrit et drôle.
    Même si perso, je donne en l’occurrence raison à Lorenzi, dans la mesure où c’est quand même difficile de considérer Bienne comme une équipe romande alors que la ville s’allémanise à l’échelle d’une vie de chien.

  2. Magnifique prose LSD, tout est dit et bien dit.

    Olmat; Bienne est une ville OFFICIELLEMENT bilingue, ce qui signifie qu’elle est composée d’alémaniques et de … ROMANDS, c-à-d d’expression francophone qui comme bien dit dans le texte paye une redevance.
    L’équipe n’est pas spécifiquement romande, au contraire du public qui lui est bien mixé. Donc concernant la TSR, on aimerait bien aussi voir des sujets et autres reflets sur notre équipe, puisqu’ils ont tendances à ignorer le reste du pays.
    De plus est-ce trop demander un peu de sollicitude à notre égard de la part des maîtres à penser de notre TV monopole de la culture française.
    Ou bien …

  3. Sont en train de se tirer une sacrée balle dans le pied les Lorenzi-boys: pour raison pratique -4, ça fait trop- les Biennois sont passés, par décrêt tsr et d’une saison à l’autre, au statut de non romands. On parie que les mêmes se plaignent au niveau suisse du manque de considération qu’on accorde à leur langue maternelle? Et face au steak-house americanisé d’un sornette par exemple, je trouve l’ambiance de la vieille patoche biennoise agréablement romande 😉

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