Mais oui, souvenez-vous, cet épisode complètement incohérent dans lequel il y avait ces ridicules fourmis carnivores qui ne faisaient pas peur du tout et que McGyver essayait de combattre en n’entreprenant que des actions toutes pourries et inefficaces, mais dont on savait déjà qu’il allait quand même gagner à la fin. C’est ce qu’on a vu mardi avec la Suisse à St-Marin et on attend avec impatience la prochaine saison (celle où il y a le virus qui fait vieillir !).
Après deux défaites en autant de matchs pour débuter ces qualifications européennes, on se demandait bien quels enseignements on allait pouvoir tirer du moindre résultat contre St-Marin. A la limite, si la Nati avait perdu, cela aurait été presque rassurant, dans la mesure où cela aurait été la marque d’une vraie crise allant plus loin que le simple fait de ne pas être bon. Cela n’a pas été le cas. Et il est un peu compliqué de se montrer heureux de ce 4-0. Il faut quand même imaginer St-Marin, une équipe de garçons de cafés et d’informaticiens, dont la causerie d’avant-match dans le vestiaire doit ressembler à la mythique «théorie à Jean-Claude» avec des «Dis donc, qui c’est qui vient à Wembley samedi ?» et autre «Paolo, c’était pas toi qui devait laver les maillots cette semaine ?»
Bref, l’emporter face à des amateurs est presque un fondamental. Mais sans doute que la manière avait un petit rôle à jouer. On peut envisager qu’elle y était en première mi-temps, malgré quelques ratés maladroits et un Drmic qui a décidément un souci dans la tête. Le joueur de Leverkusen fait peine à voir, il a l’air perdu sur le terrain et presque embarrassé de recevoir le ballon. On espère qu’il changera un peu au cours de la saison. Mais dans l’ensemble, une équipe qui met trois buts en dominant, c’est un minimum syndical que l’on peut accepter.
La deuxième mi-temps par contre fut tout autre. Les Suisses cumulèrent les exploits de se faire prendre hors-jeu constamment, de s’envoyer des passes sur les talons et de rater des occasions en se faisant stopper des ballons par un gardien qui doit être un vendeur de boules à neige pour touristes. Le bilan est donc celui-ci : 4 buts dont 2 entachés d’un hors-jeu et un penalty manqué… Effectivement, il est difficile de se sentir «rassuré» pour la suite.
Certes, on pourra dire qu’il était agréable de voir Dzemaili remplacer enfin Inler, de voir Xhaka dans son vrai rôle, celui de numéro 6, de voir Seferovic en mouvement et efficace, de voir Von Bergen plus rapide qu’un autre joueur… Mais il faut quand même imaginer que St-Marin est d’un niveau tellement faible qu’il est impossible de se le représenter (imaginez… je sais pas… Lausanne et Servette l’année passée par exemple).
Et pour le coup, il est presque inquiétant de voir la peine qu’a eu la Suisse à maîtriser son sujet. Avec un jeu comme mardi soir, on n’imagine clairement pas l’équipe de Lichtsteiner battre la Lituanie et l’Estonie à la suite. L’Euro est encore très loin. Et il y aura encore (et surtout) un gros travail mental à fournir pour les prochaines échéances, car personne ne semble y être. Pas même Petkovic qui a oublié qu’il fallait faire entrer Moubandje sur le terrain pour qu’il appartienne définitivement à la Suisse. A un moment, il va falloir se sentir un minimum concerné. Mais ne gâchons pas notre plaisir, finalement on aurait très bien pu avoir droit à un discours d’après-match style : «il n’y a plus de petites équipes…»
Saint-Marin – Suisse 0-4 (0-3)
Serravalle, 2’289 spectateurs.
Arbitre : M. Chapron (Fr).
Buts : 10e Seferovic 0-1. 23e Seferovic 0-2. 30e Dzemaili 0-3. 79e Shaqiri 0-4.
Saint-Marin : Simoncini; Bonini, F. Vitaioli (19e Cervellini), Della Valle, Brolli, Battistini; Palazzi, A. Gasperoni (70e L. Gasperoni), Chiaruzzi, M. Vitaioli (61e Hirsch); Stefanelli.
Suisse : Sommer; Lichtsteiner (59e Widmer), Djourou, Von Bergen, Rodriguez; Kasami (73e Barnetta), Xhaka, Dzemaili; Shaqiri; Seferovic, Drmic (46e Mehmedi).
Notes : la Suisse sans Schär, Inler ni Senderos (blessés). 21e tir sur la transversale de Kasami. 90e Simoncini retient un penalty de Rodriguez.
Cartons jaunes : 27e Dzemaili. 61e Gasperoni.
Robin Chessex, tes articles sont super, et les dessins, encore mieux !
Continuez les gars, enfin des articles réguliers sur l’équipe suisse à CR, vous avez pris le bon pli depuis le Brésil…
Un seul qualificatif au terme de ce chef-d’œuvre, dégoûté !!
Même si on est en pleine vendange.
Si j’ai bien compris, on est « inquiet » parce que l’équipe de Suisse n’a gagné que 4-0 contre St-Marin? (pour Rappel, l’Angleterre n’en a mis qu’un de plus à domicile…)
Il y a quelques années, on se plaignait parce que notre équipe ne savait pas faire le jeu et peinait à se créer des occasions, n’obtenant des résultats que grâce à une grosse défense.
Maintenant, on a une équipe qui, globalement, sait faire tourner le ballon et imposer son jeu, même contre des équipes de plus gros calibres (contre l’Angleterre, sur le contenu, les deux formations étaient au même niveau, c’est le réalisme Wellbeckien qui a fait la différence) et se créer des occasions.
Après, le manque de réalisme et/ou de réussite est évident et un peu alarmant, mais n’est-il pas plus facile de finir par la foutre au fond quand on a des occasions ou quand on n’arrive pas à inquiéter le portier adverse?
Y a eu une quarantaine de tirs en deux matches, même si l’opposition était ridicule sur ces deux matches, mais quelqu’un peut-il me sortir un exemple où la Suisse a eu autant de chances de buts? J’en vois pas…
Je me rappelle encore de matches aux Iles Féroé où elle ne frappait que 5-6 fois au but, ou du match contre le Luxembourg à Zurich où là, elle avait été indigente!
Il y a quelques années, on devait se taper des Rama ou des Lustrinelli en pointe avec Streller et Frei, là, on a de la qualité et de la jeunesse (n’oublions pas que, hormis Barnetta, notre ligne offensive ne doit pas avoir 23 ans de moyenne d’âge…) alors ne soyons pas alarmistes et essayons de voir le côté positif…
D’accord avec Fantesi.
Sauf que si on avait Streller et Frei en pointe, on aurait marqué lors des 3 matchs.