De fort belles surprises. Enfin, ça dépend qui on soutient.

Difficile de résumer 52 matchs de qualification en un article, c’est vrai. CartonRouge.ch te propose néanmoins un tour d’horizon des principaux enseignements qui peuvent être tirés dans chaque groupe après la semaine marathon de qualification. Le moins que l’on puisse dire c’est que peu de favoris n’ont pas perdu de plumes puisque parmi les «grandes» nations du football seules l’Angleterre, l’Italie et éventuellement la Croatie et la Tchéquie ont réalisé un parcours sans fautes. En revanche, on risque bien de voir l’Islande, la Slovaquie et l’Irlande du Nord lors du prochain Euro. On en salive d’avance…

Groupe A

Ce premier groupe semble être des plus incertains, deux grosses cylindrées sont de manière étonnante à la peine. Les Pays-Bas ont dans un premier temps souffert pour venir à bout des modestes Kazakhs réduits à dix, mais il y a toujours un petit Huntelaar pour sauver les Bataves. Puis ils ont été presque dominés et largement battus par des Islandais absolument magiques. La Turquie est également dans de sales draps. Avec un seul point glané en Lettonie, la bande à cette bonne bouille de Fatih Terim pointe au dernier rang et semble d’ores et déjà avoir loupé le coche, à moins d’un formidable exploit. Etonnant, car il y a quelques années de cela (à l’époque où l’on balançait volontiers des verres de pisse depuis les tribunes), le football turc semblait promis à un brillant avenir et se posait comme un possible futur grand d’Europe. Depuis 2008 et une demi-finale d’Euro, les Turcs sont en passe de manquer la quatrième grande compétition d’affilée, ça fait beaucoup.
L’Islande est en revanche sur un nuage tout comme la République tchèque. 9 points en 3 matchs, l’Islande serait-elle actuellement la meilleure équipe scandinave ? Rien que le fait de poser une telle question aurait paru impensable il y a de cela quelques années, c’est dire… Des joueurs comme Sigthorsson ou Sigurdsson sont en train de flamber avec leur sélection nationale. On espère de tout cœur que les sympathiques Islandais (pas aussi sympas que les Turcs bien entendu) parviendront à réaliser l’exploit mais il faudra encore aller jouer aux Pays-Bas, en Turquie et en République tchèque, un programme donc compliqué.

Groupe B

La Belgique favorite du groupe a enfin pu débuter sa campagne avec son nouveau équipement Adidas. Celui-ci a fait couler pas mal d’encre dans le plat pays dans la mesure où on dirait, à peu de chose près, un t-shirt rouge de la marque aux trois bandes avec un logo belge, un truc super original quoi. Les Diables Rouges ont débuté en fanfare en éclatant Andorre sans trop de problèmes. En revanche, le premier test sérieux pour les Belges s’est soldé par un bon nul en Bosnie. A ce rythme les hommes de Wilmots ne devraient connaître aucune difficulté pour se qualifier. La Bosnie aura en revanche plus de mal. Après un mauvais départ, les Bosniens ont pris deux bons points face à deux prétendants aux places qualificatives (Belgique et Galles), mais la défaite lors de la première journée face à Chypre risque de coûter cher, surtout qu’Israël a réussi là où les hommes de Susic ont échoué il y a un mois, battre Chypre qui plus est sur son terrain.
La bonne surprise vient du Pays de Galles qui confirme que les équipes british sont en forme et pourraient être présentes en nombre outre-Manche à l’été 2016. Bien que relativement limités, Bale et ses coéquipiers font pour une fois office de candidat crédible à la qualification. Un tel exploit serait quand même dégueulasse pour Ryan Giggs !

Groupe C

La fin d’Iker Casillas est proche. Coupable d’une immense bourde sur un tir anodin de Juraj Kucka, l’ancien saint est en grande partie responsable de la défaite de la Roja en Slovaquie. Il n’a pas été titularisé face au Luxembourg trois jours plus tard. Une défaite de l’Espagne en qualifications, cela n’était plus arrivé depuis le mois d’octobre 2006. Même si cette défaite n’est absolument pas dramatique pour la course à la qualification, elle est juste la preuve que soit les Espagnols n’ont en rien envie de jouer un vieux jeudi soir d’octobre à Zilina (ce qu’on comprend aisément), soit qu’ils n’ont plus le mojo et que la chance ben elle tourne parfois. Bonne surprise de ce début de qualification, la Slovaquie a impressionné et a fait le plein de points en confirmant l’importante victoire d’il y a un mois en Ukraine.
Ce groupe nous offre également de belles affiches comme le superbe derby Tchernobyl qui sent la tourbe et le champignon moisi entre Biélorussie et Ukraine qui a permis à la RTS de bien nous faire marrer avec ses résumés. L’Ukraine devra probablement réussir des résultats plus convaincants pour espérer autre chose qu’une place de barragiste, cela passera par une victoire face à l’Espagne par exemple.

Groupe D

John O’Shea que l’on croyait à la retraite ou presque nous a fait bander. En égalisant à la dernière minute face au champion du monde, le vieux briscard a plongé la Mannschaft dans une mini-crise. Déjà vaincus en Pologne trois jours plus tôt, les hommes de Jogi Löw sont victimes du syndrome du champion du monde ou alors c’est un signe avant-coureur de la fin du monde, car jamais l’Allemagne ne connaît de difficultés en qualifications. Il est vrai qu’en alignant une équipe de jeunes, ce qui s’explique par les nombreuses absences, l’Allemagne paraît un peu fragile. Franchement Antonio Rüdiger, Matthias Ginter, Karim Bellarabi ou encore Erik Durm sont bien prometteurs, mais les titulariser dans des matchs aussi importants était peut-être trop ambitieux.
La Pologne et l’Irlande ont donc pris la tête de ce groupe qui s’annonce palpitant, car l’Ecosse n’a sans doute pas dit son dernier mot. Si l’Allemagne devrait sur la longueur parvenir à se qualifier, ou sinon c’est que la Terre devrait vraiment bientôt exploser, il est difficile de savoir qui parviendra à les accompagner. Ce ne sera en tout cas pas Gibraltar qui continue de prendre des casquettes. L’équipe du Détroit semble être en mesure de détrôner St-Marin de son titre d’équipe la plus nulle d’Europe. On se réjouit déjà du 14-0 que l’Allemagne infligera aux néophytes dans un mois à Nuremberg.

Groupe E

Dans un groupe assez faible quand même, les Anglais sont bien partis pour être (une fois n’est pas coutume) les premiers à empocher leur ticket pour la fuckin’ France. Une bonne victoire 1-0 sur un coup-franc à la Beckham de Rooney en Estonie a confirmé la bonne impression laissée par les hommes de papy Roy lors des deux dernières rencontres (bon dont un 5-0 face à St-Marin). La Suisse se battra donc pour la 2e place avec la Slovénie, l’Estonie et la Lituanie, ce qui fait quand même beaucoup de prétendants. La lutte promet donc d’être serrée.
Bon, on ne va pas se mentir, on ne pensait pas que la Nati serait après trois matchs en train de devoir se méfier de trois pays qui réunis ensemble ne possèdent même pas la population de la Suisse et après on ose dire qu’on est un petit pays…

Groupe F

Un bref coup d’œil aux équipes qui composent ce groupe F suffit pour comprendre qu’il est laid et qu’il est le plus faible de cette qualification, ce qui sera le cas tant qu’on aura la Grèce comme tête de série. La Grèce est justement dans une situation bien précaire, similaire à celle de la Turquie (ironie du sort) sauf qu’elle elle a au moins participé aux dernières compétitions internationales. Battus par l’étonnante Irlande du Nord de Lafferty, les Hellènes sont avant-derniers avec un petit point dans un groupe franchement à leur portée. Tout porte donc à croire qu’à l’été 2016, nous n’aurons pas droit aux éternelles jérémiades des gens qui détestent la Grèce parce qu’ils jouent super-défensif. Une sorte de cliché (en partie vérifié) qui veut que l’équipe grecque n’est bonne qu’à défendre parce que les salauds ont réussi à gagner un Euro en défendant bien avant tout.
L’Irlande du Nord paraît donc bien partie pour accrocher un des deux tickets qualificatifs. La Roumanie pourrait bien l’accompagner, sinon ce sera sans doute la Finlande ou la Hongrie. Mon dieu  que cet Euro risque de nous offrir des affiches bien laides !

Groupe G

Sur une musique de Schlagerparade entrainante, l’Autriche a pris la tête du classement de ce groupe G. Disposant aussi bien de la Moldavie que du Monténégro, les Spountz par excellence font relativement bonne impression et on voit mal qui pourrait empêcher l’ancienne équipe la plus pourrie d’Europe de se qualifier pour la… France, comme en 1998, date de leur dernière qualification obtenue sur le terrain.
Ce sentiment est encore renforcé par le fait que ses principaux adversaires patinent. Le Monténégro se paye la honte en ramenant un point du Liechtenstein et la Russie n’a pas pu faire mieux qu’un vilain match nul lors de la réception des faux-Roumains moldaves. La Sbornaïa qui comme d’habitude paraît lancée mais se plante inexplicablement sur un obstacle pas franchement insurmontable. En somme une équipe qui serait capable de perdre contre n’importe qui. Vainqueur du Liechtenstein et auteur d’un nul face à ces mêmes Russes, la Suède sans Zlatan conserve également toutes ses chances.

Groupe H

Visiblement remis de la morsure de Suarez qui l’a tenu à l’écart des terrains pendant trois mois pour tort moral, Giorgio Chiellini est de retour. Seul homme sur le terrain lors d’un ennuyeux Italie-Azerbaïdjan, le défenseur de la Juve a inscrit les deux buts pour une victoire laborieuse 2-1. Ce fut encore plus compliqué sur l’île de Malte, avec une victoire 1-0 contre une des plus faibles équipes européennes réduite à dix durant presque une heure de jeu. L’Italie d’Antonio Conte ne convainc pas du tout mais elle a tout de même fait le plein de points en trois matchs et devrait se qualifier sans trop de problèmes.
Cette qualification se fera probablement en compagnie de la Croatie qui a également pris 6 points cette semaine. En atomisant l’Azerbaïdjan 6-0 pour le plus grand plaisir du principal sponsor de cette campagne, la Croatie est probablement armée pour lutter et contester la première place honorifique de ce groupe H à l’Italie (d’après moi elle est même favorite).

Groupe I

Dans le dernier groupe à cinq, le Portugal a réalisé la bonne opération de la semaine pour au moins deux raisons. Premièrement, les Lusitaniens se sont chichement imposés à Copenhague 1-0. But de Ronaldo à la dernière minute de la tête, c’est tellement évident qu’on se demande encore si ça vaut réellement la peine de le préciser. Deuxièmement, avec deux matchs nuls lors de la deuxième  journée, lorsque les Portugais disputaient leur pensum de match amical au Stade de France, toutes les équipes du groupe ont perdu des points. L’équipe du nouvel entraineur Fernando Santos avait donc réalisé la bonne opération sans jouer.
Enfin, il y a bien une troisième raison qui relève du domaine extra-sportif et qui tient à l’affaire du drone. S’il sera difficile d’établir le réel responsable de cet incident pour le moins insolite, l’Albanie et/ou la Serbie risquent néanmoins des sanctions qui pourraient au final rendre service à Cristiano Ronaldo. D’ailleurs, personne n’a pensé à soupçonner l’attaquant vedette du Real qui fait à mon avis office de suspect principal dans cette affaire.
Photos Angleterre de Pascal Muller, copyright EQ Images

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1 Commentaire

  1. Tiens, tiens, l’Islande… Ce n’est pas ce pays qui avait donné du fil à retordre à notre Nati dans les qualif pour la coupe du monde brésilienne? Permettant à certains grincheux d’affirmer que la Suisse n’avait aucun mérite à être au Brésil?
    Je leur souhaite de finir premier…

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