Croatie – Espagne : Les Oustachis pas dans leurs frocs

Ceux qui me connaissent la moindre savent bien que je n’aime pas le jeu soi-disant fantastique qui consiste à faire 253 passes avant d’aller marquer un but, que je préférerai toujours un bon tacle glissé à un coup du sombrero ou un dégagement en touche à une talonnade inutile. Donc a priori je n’aime pas l’Espagne et je le confirme. Ceux qui me connaissent savent aussi que je déteste par-dessus tout les tricheurs, les simulateurs et donc, par voie de conséquence, depuis le début de cet Euro, les Croates. Voilà le décor est planté, place au match.

Le résumé.

Et parfois on se plante. Certes l’Espagne n’a pas mué son jeu en kick and rush débridé et Busquets n’a pas franchi les 10% dans son ratio de passes en direction de l’attaque, mais elle a au moins mis un peu plus de verticalité (Bernard Challandes nous l’a dit au moins 10 fois sur le plateau de la RTS). Et elle a perdu. La faute à une plutôt séduisante Croatie. Je ne doutais pas des qualités intrinsèques de cette équipe, surtout sur le plan technique, mais faut avouer qu’à force de simulations et de pertes de temps, elle avait le don d’agacer. Mais quand elle joue, elle a de la gueule. Et cette victoire de prestige face à la Roja est méritée.

L’homme du match.

Si l’entraîneur des damiers Ante Cacic aurait pu être nommé en osant défier l’Espagne, en étant certes déjà qualifié, avec un onze de base remodelé qui laissait des titulaires indiscutables au repos, la performance d’Ivan Perisic ne pouvait échapper aux félicitations. L’Interiste aura été dans tous les bons coups et aura impressionné par sa vitesse. Passeur puis buteur, il ne sera pas venu pour rien. Suivant la suite des événements au niveau de la Croatie, il pourrait bien devenir la star de cet Euro. Une juste récompense pour ce joueur pétri de talent.

La buse du match.

David De Gea. Le gardien espagnol a rappelé à qui voulait bien le voir qu’il était bien le digne successeur d’Iker Casillas. Auteur d’une bourde monumentale heureusement sans conséquence en relançant pitoyablement sur Rakitic, il ne sort pas sur l’ouverture du score de Kalinic et il ne bouche pas son angle au premier poteau sur la réussite de Perisic. Tout simplement mauvais.

Le tournant du match.

La 72 ème minute. Penalty généreux pour l’Espagne. Alors que Subasic se dirige vers sa ligne, son capitaine courage Darijo Srna s’approche, lui, de Luka Modric, resté sur le banc et lui demande de quel côté Sergio Ramos tire d’habitude les penaltys avec le Real. A droite lui répond la pépite. Darijo s’empresse de le redzipéter à son gardien. Qui arrête le tir du capitaine espagnol, maintenant la Croatie dans le match. Puis ils passeront l’épaule et éviteront ainsi la Squadra Azzurra. Facile.

Le geste technique du match.

L’ouverture du score espagnole à la 6ème minute. Et les minutes  qui ont suivi. Au lieu d’un match fermé et stéréotypé, on a eu droit à un vrai match de foot. Toujours avec ce souci de la passe réussie mais hors des schémas tactiques habituels psycho-rigides, ça a fait du bien. On a enfin vu de la verticalité dans le jeu de passe des Ibères. Même si ça n’a duré que 5 minutes. Puis la passe à 10 a recommencé.

cro_espLe geste pourri du match.

Cela aurait pu être l’erreur de De Gea à la 14ème qui a failli plomber l’excellent début de match de ses coéquipiers. Une relance aussi pourave que ça, ce n’est même pas tolérable en seniors ou en corpo. Et à peine à Graines de Foot. Mais heureusement pour la Roja, Rakitic a trouvé la latte sur le coup. Du coup, le maillot des Espagnols est peut-être le geste le plus pourri du match. Quelle laideur. Un peu comme si Adidas avait voulu concurrencer Nike à l’époque d’Agassi.

Ce match m’a fait penser à…

Une séance chez le psy. Tu arrives avec des certitudes, tu les clames haut et fort et tu t’en prends une. Mais au final t’es pas guéri et tu sens que tu avais quand même raison.

L’anecdote.

Ce midi, chez ma coiffeuse, le type a côté de moi a demandé la même coupe que Sergio Ramos. J’ai hésité à demander celle de Radja Nainggolan.

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La minute Pierre-Alain Dupuis.

« Comme pour moi il n’y avait pas penalty, Subasic pouvait bien ne pas rester sur sa ligne » dixit Fred Scola. Il a même tellement avancé qu’il n’était pas loin de la faute de main en dehors des 16 mètres !

Le tweet à la con.

La rétrospective du prochain match.

L’Espagne va donc se retrouver face à l’Italie. Chiellini et Bonucci vont museler Nolito et Morata et Buffon fera le show. Intraitable derrière, l’Italie parviendra bien à en planter au moins un à De Gea. La Croatie, elle, grande gagnante du soir, s’offrirait un boulevard selon la presse. C’est oublier qu’elle pourrait bien se retrouver face à la Nati en quarts. Djourou éteindra Perisic, Sommer dégoûtera Perisic et Sefe ridiculisera Subasic. Dont acte.

A propos Grégoire Etienne 81 Articles
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5 Commentaires

  1. Grégoire, Grégoire …OK OK….je comprends l’art du second degré qui est la marque de fabrique de ce site et souvent ça me fait bien marrer. D’habitude c’est élégant et décalé. Mais là, en titre, traiter les Croates de Ousatchis ??? WTF ???!!! Sérieux ??? Pourquoi pas y aller gaiement et par association d’idées primaires rebaptiser les Allemands comme SS-schaft, les italiens en fachos, la roja en phalange et les Français en collabos ? C’est quoi ce délire politico-éclairé ??? Déjà entendu parler de Tito et des Partisans ? Eh oui le gaillard et le mouvement sont né en Croatie. Manque de bol ils se sont fait démonter la tronches par les panzers, résultats un état marionnette (comme tant d’autres en Europe) à la solde du plus sordide personnage de l’histoire.

    VRAIMENT PETIT, MESQUIN, TRÈS INSULTANT ET ABSOLUMENT RIEN N’À VOIR AVEC LE SPORT !!!

  2. Salut Dom,

    Tout d’abord permets-moi de te remercier pour ton commentaire, et le ton que tu as utilisé. Respectueux, argumenté, lisible. Evidemment ce n’est pas de chance sur nos 23 lecteurs d’en avoir un plus susceptible que les autres, mais au moins il est poli, et ouvre le dialogue.

    Je suis le rédacteur en chef de ce bastringue durant l’Euro, et je te réponds d’autant plus volontiers que le jeu de mots est de moi départ, la foule de mes 9 suiveurs sur Twitter pourra en témoigner aisément.

    J’assume pleinement ce titre car il est à mon sens seulement du domaine du jeu de mots. Que tu as absolument le droit de trouver mauvais, d’ailleurs.

    Quand nous avons titré il y a deux ans, après une victoire de l’Allemagne : « Boches, du travail de pro », nous ne nous sommes pas souciés du fait que l’appellation « Boche », péjorative, désigne normalement un soldat allemand de la première, puis de la seconde guerre mondiale, et qu’elle trouve sa teinte négative de son homonyme ancien « boche », le boucher.

    Il y a quelques années, le LS que j’aimais tant avait ramené un nul piteux du stade de Buchenwald, à Gossau. J’avais alors titré « Manque de concentration à Buchenwald ». Peut-être que je n’aurais pas dû. Je pars souvent du principe que si ça me fait rire, ça fera rire d’autres personnes, alors j’y vais. Et quand j’écris il y a quelques jours « C’est comme si je te dis ‘Une jeep tombe dans un ravin, 19 morts’, tu penses automatiquement à l’Inde », j’ai aussi des copains qui me font les gros yeux.

    A mon avis il est impossible de faire de l’humour en fonction des réactions des gens. Il y a un cadre qui s’appelle la loi, et qui doit être respecté, ce que nous faisons. Dans ce cadre, si nous sommes au-dessus de tout soupçon en termes d’engagement politique ou de récupération, nous pouvons donner libre cours à notre mauvais goût sans devoir nous restreindre en fonction des sensibilités des uns et des autres. Je précise « au-dessus de tout soupçon » car je vois bien que certain gags de Coluche me font rire, qui me feraient peur dans la bouche de Le Pen. Ecoute le magnifique sketch de Desproges sur les juifs si tu veux comprendre ce que je veux dire.

    A Carton-Rouge, nous sommes exactement l’image que nous renvoyons : une équipe de joyeux fêtards, qui connaissent plus ou moins le sujet sur lequel ils écrivent, dégoulinants de mauvaise foi et parfois prêts à vendre père et mère pour un bon jeu de mot. Ni plus, ni moins. Tant que nous serons cela et uniquement cela, j’assumerai à peu près tous les jeux de mots foireux de mon équipe. Et tant pis si certains doivent nous faire des procès d’intention. C’est quand même pas de ma faute si Oustachi ça finit par « Chi » et qu’en français c’est bien pratique pour faire des jeux de mots foireux.

    En espérant avoir répondu à ton indignation.

    Yves Martin
    Rédacteur en chef

    • Merci Yves pour cette réponse argumentée. Je conçois totalement sur quel niveau sémantique vous vous trouvez et mon indignation ne changera en rien au fait que je vous lis tous les jours depuis maintenant plusieurs années et cela ne changera pas. Je voudrais juste éclairé un peu le pourquoi de mon indignation par quelques exemples. Vous avez traiter les Allemands de Boches (partie intégrante du folklore francophone) et non pas de Nazis. Pour les Italiens ce serait les Ritouns et pas les fachos…tu suis mon résonnement ?
      Alors évidemment pour le quidam standard qui n’a pas quelques notions d’histoire moderne, le jeux de mots est clairement réussi et ça s’arrête là. Mais dans ce titre il y a abîme entre le jeux produit par la Croatie – la joie de ses supporters (j’en ai rencontré quelques-uns…sont très sympas…ils boivent bcp…font en général une tête de plus que moi…et me forcent à boire itou) et ce terme de oustachis qu’ils exècrent et qui est pour eux comme un coup de tranchant sur la carotide….ou une espèce ascenseur émotionnel type dropzone depuis les tours petronas.

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