Le Unihockey, un sport en devenir

Ce sport, pratiqué par de nombreux adeptes dans certains pays nordiques, est en train de connaître un essor considérable que ce soit au niveau helvétique (3ème sport en nombre de licenciés) ou mondial. Eclairage sur une discipline expérimentée par un grand nombre d’écoliers lors des cours de gymnastique mais qui reste encore bien méconnue du grand public.

Une origine nordique

Le unihockey ou floorball est un sport apparenté au « bandy » – sport précurseur du hockey sur glace – et a vu le jour en Europe du Nord*, plus particulièrement en Suède, dans les années 1970. Il a rapidement été un succès, notamment dans les écoles,
et s’est petit à petit exporté dans toute l’Europe. En Suisse, l’intérêt pour le unihockey est apparu quelque temps après sous la houlette de (grâce à) Rolf Widmer, un professeur de gymnastique, ayant la ferme intention « de trouver une alternative (réaliste) au hockey sur glace ». En 1980, il publia un article concernant cette discipline qui rencontra un écho particulier dans certaine région du pays, tels que Berne, Zurich ou les Grisons. Un championnat est organisé deux ans plus tard, puis il faudra attendre l’année 1985 pour que l’Association suisse de unihockey (ASUH) voit le jour.
Tout s’accélère et l’année suivante, la Fédération Internationale de Floorball (IFF) est créée par la Suède, la Finlande et la Suisse. Depuis lors, son expansion sera rapide et sans interruption. L’IFF compte désormais plus d’une trentaine de fédérations nationales regroupant environ 3600 clubs et plus de 230’000 licenciés dans le monde. La Suède mène largement le bal avec 130’000 licenciés et 200’000 pratiquants. La Suisse, quant à elle, se place/situe dans le quartette de tête avec ses 26’000 licenciés en compagnie de la Finlande et de la République Tchèque. Ce chiffre, certes minime par rapport au leader scandinave, reste une référence dans notre pays puisqu’il place le unihockey au rang de troisième sport de licenciés derrière le football et le volley-ball !

Simple, rapide et varié 

Désormais, l’unihockey a le vent en poupe et cela pour plusieurs raisons. S’inspirant dans ses grandes lignes du hockey sur glace, il est pourtant bien moins compliqué que son grand frère. Le unihockey – qui a pour terrain de jeu une salle de gymnastique – est un sport rapide, dynamique et varié où la lutte pour la possession de la balle et les tactiques d’approche du but adverse sont les aspects dominants du jeu. La Suisse a la particularité de posséder deux modes de championnat bien distincts, l’un sur grand terrain et l’autre sur petit terrain. En ce qui concerne le premier, il a une dimension  de quarante mètres sur vingt mètres de large et est délimité par une bande en polymère, appelé rink, d’une hauteur variant entre trente et cinquante centimètres.

Les équipes se composent de cinq joueurs et d’un gardien de but qui joue sans canne et évolue essentiellement sur les genoux. La canne est généralement en carbone ou en plastique, tandis que le palet du hockey sur glace est remplacé par une balle ajourée en plastique (creuse) très légère. Le championnat s’étend/va de la LNA à la 2ème ligue. Quant à la seconde compétition, seuls la dimension (24x14m), le nombre de joueurs (trois joueurs de champ et un gardien) et le nombre des ligues (de 1ère à 4ème ligue) changent. Le unihockey en Suisse a aussi comme caractéristique d’être principalement présent dans une aire géographique bien définie : la Suisse allemande. Actuellement, sur grand terrain, aucun club romand n’est représenté de la 1ère ligue à la ligue nationale…

Populaire car accessible

En apparence simple, cette discipline exige toutefois d’excellentes habilités techniques, de bons réflexes, un sens tactiques affûté et une condition physique irréprochable. Contrairement au hockey sur glace, les charges contre la bande ainsi que les coups de canne ne sont pas tolérés. Cela n’empêche pas un jeu « engagé » et physique où les duels épaule contre épaule sont permis. Ces règles ont comme conséquence une augmentation manifeste de l’intensité du jeu. A noter encore que l’unihockey développe la coordination, la créativité et l’endurance. De plus, c’est un sport qui demande peu d’investissement financier que ce soit en matériel (un but, voir des piquets) ou en équipement (une canne, des baskets et une tenue de sport) en comparaison avec d’autres sports. Le unihockey est donc un sport accessible à toutes les bourses et cela constitue un avantage certain face à des sports qui sont moins abordables financièrement. Toutes ses caractéristiques ainsi que sa popularité dans les écoles expliquent en partie le grand boom actuel du unihockey. 

Quel avenir ?

Les Championnats du monde qui se sont déroulés en Suisse, suivi par des milliers de personnes, ainsi que les exploits de Wiler-Ersigen (Champion d’Europe des clubs) et, quelque mois plus tard, de l’équipe nationale féminine (Championne du monde) ont grandement contribué à l’augmentation de la renommée du unihockey en Suisse. Seul bémol à relever : une discipline qui reste principalement confiné à la Suisse alémanique. Le unihockey se développe progressif en Suisse romande, mais il faut pourtant constamment redoubler et renouveler les efforts réalisés. Cela passe principalement par une amélioration des structures locales, une formation accrue des professeurs et des enseignants mais surtout une présence régulière des supports médias encore bien discret à l’heure actuelle, voir quasi inexistant, en Romandie.

* On lui reconnaît des origines américaines plus vielles datant des années 50. Il se nommait alors « floorhockey » et était pratiqué avec des cannes en plastique et un puck léger

Écrit par Daniel Corthésy

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2 Commentaires

  1. Je suis contente davoir trouvé ces informations concernant ce sport. Je le pratique moi-même et cest vrai que les médias sont discret.. trop discret je troue mais bon on verra par la suite.
    Bonne continuation!

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