Le calme avant la tempête

Ce mois-ci dans Footuro, Carton-Rouge s’est intéressé au portier genevois de l’Olympique lyonnais. Figurant dans l’équipe première depuis le début de la saison, Anthony Racioppi fait office de troisième choix derrière l’intenable Lopes et le Français Gorgelin. À 20 ans, il rêve de gravir les échelons et de s’imposer en tant que numéro un des protégés talentueux du président Aulas. Aujourd’hui, Racioppi évolue avec la Suisse M21 et avec la réserve lyonnaise en National 2 tout en intégrant parfois la feuille de match de l’équipe A pour remplacer l’un ou l’autre gardien placé plus haut dans la hiérarchie. Ces derniers fêteront leurs 29 ans cette année et l’avenir s’annonce radieux pour notre principal intéressé. Pourtant, son parcours atypique a été tout sauf simple.

Une formation épineuse

Comme évoqué lors de la table ronde organisée par ArcInfo il y a quelques semaines, le financement pour le centre de formation genevois commence à porter ses fruits. Après Zakaria et Guillemenot, c’est au tour de Racioppi de s’épanouir. Le Suisse originaire d’Italie a toujours voulu être gardien sous influence de son père, mais contrairement aux deux Genevois précédemment cités, Racioppi s’envole bien plus vite pour l’étranger après des débuts au CS Chênois. Alors à l’école primaire, il rejoint l’académie de l’OL, loin de sa famille durant la semaine. Avant de signer son premier contrat professionnel en automne 2017, Anthony Racioppi est rattrapé par la malchance : depuis ses premiers pas en France avec les M14, sa licence a été à deux fois retirée en raison d’irrégularités dans le transfert dudit mineur. La première fois, il ne participe qu’aux entraînements et la seconde fois il rejoint Annecy pour ne pas freiner sa progression. Inutile de dire que le bonhomme rêvait d’autres scénarios. Et à son retour chez les Gones en M19, le jeune portier se blesse au tibia-péroné et se met alors logiquement à douter.

Toujours plus haut

Travailleur calme et focalisé sur ses buts, c’est le cas de le dire, le Genevois semble cependant décoller depuis ce début de saison. Il joue certes en équipe réserve mais avec de jeunes talents lyonnais et son assurance lui permet d’y endosser le rôle de capitaine, et ce à tout juste 20 ans. Son contrat court jusqu’en juin 2021 et il a la chance de côtoyer chaque jour à la fois son équipier l’excellent Anthony Lopes mais également l’ex-international Grégory Coupet qui le conseille. Au point où Anthony Racioppi se retrouve de plus en plus souvent sur la feuille de match de l’équipe première de l’OL. Un club qui possède une philosophie intéressante concentrée sur la jeunesse, en contraste avec l’écurie parisienne qui, à force d’être obsédée par son seul objectif de soulever la coupe aux grandes oreilles, finit par être blasée. En témoignent les nombreux slogans ironiques « Ici c’est fini » que doit à présent assumer le futur champion de Ligue 1. Or, on oublie avant tout qu’en foot c’est le chemin qui compte et qui surtout impressionne. La persévérance de Racioppi commence à payer et aujourd’hui personne ne pourra remettre en question son choix d’avoir prématurément quitté sa ville natale. Parfois il vaut mieux quitter Genève pour Lyon en passant par Annecy, que de quitter Genève pour Barcelone et ensuite jouer à Saint-Gall. Guillemenot connaît la chanson.

Racioppi et Guillemenot lors du dernier rassemblement à Kriens (LU).

La Nati

L’équipe suisse ne manque pas de gardiens : Sommer, Mvogo, Kobel, Omlin et Von Ballmoos pour ne citer qu’eux, jouent tous régulièrement dans leurs clubs et ont déjà été sélectionnés en équipe nationale. Le chemin semble quand même long pour le Footuro du mois, mais au vu de ses qualités et de sa personnalité, il n’est pas à exclure qu’il dépasse ses concurrents plus rapidement que prévu.

La très bonne forme des M21 actuels n’est pas due au hasard. L’équipe de Lustrinelli revient de Kriens avec une solide victoire 3-0 sur les transalpins, et avant cette performance les Rougets battaient les Croates 4-1 et accrochaient la France des prometteurs Todibo, Cuisance et Zagadou. Discret et patient, Racioppi semble avoir gagné sa place aux buts des Rougets et c’est presque inattendu tant le garçon est précoce. Aujourd’hui tout reste encore à écrire, mais il sait parfaitement de qui s’inspirer pour devenir le gardien complet que la future Nati attend : ter Stegen, Neuer et Ederson sont de redoutables artistes qui manient le ballon aussi bien avec les mains qu’aux pieds. Mais son idole de toujours est celle de beaucoup de monde : Gianluigi Buffon. Au Suisse de s’améliorer encore et encore pour atteindre le premier poste de gardien de l’OL ainsi que l’équipe A de Suisse. On peut pour ainsi dire s’attendre à tout, comme le calme avant la tempête.

A propos Thomas Christen 27 Articles
C'est dans la chronique FOOTURO, chers lectrices et lecteurs, que vous en apprendrez plus sur les perfs' actuelles des athlètes suisses qui ont joué les mercenaires du monde. A vous de voir : footuro ou footu pour la Nati ?

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