Le jour de gloire est arrivé : la L1 débarque

Une injustice perdure depuis bien trop longtemps sur ce site. Il est temps de faire acte de contrition et de réparer cette erreur. Mais attention ! Il n’est pas question de devenir ici la filiale de cette machine « pute à cliques » pro-parisienne qu’est europort.fr. Ici on s’émerveille de la science tactique d’Etienne Didot, du dernier dribble à la mode de Florent Balmont et on se remémore avec gourmandise les ciseaux retournés de Samassa et les fameux tirs « à la lune » qui ont forgé la légende de Moussilou et ont su attirer les yeux avertis et connaisseurs des recruteurs du LS. Et si au passage, on peut en profiter pour adresser un ou deux petits tacles façon « Cyril Rool » à Rüfli, on ne va pas s’en priver.

La grande messe du football européen a repris ses droits ce mois-ci. Pas besoin d’être Paul le Poulpe ou Ennustajakurkku, le concombre clairvoyant, pour savoir quelles équipes ont le plus de chance d’aller au bout. Il suffit de se balader dans les rues d’une ville lambda et observer les maillots portés par les nombreux « connaisseurs » pour avoir une idée assez précise des équipes favorites. Laissons la RTS faire son job et nous vendre que l’on va prendre le plaisir à la louche en regardant un énième Bayern Münich-Real Madrid de tous les dangers. Il existe en effet une autre idée du football que j’aimerais vous faire partager. Une idée véhiculée avec excellence par le championnat français.

Joga Mochito

La ligue 1 c’est quoi ? De l’étranger certains répondront, non sans malice : un championnat qui a pendant longtemps traîné la réputation d’un football lent, poussif, ayant misé son attractivité sur des joueurs physiques et profitant de la lumière des médias lors des rares exploits de leurs clubs sur la grande scène européenne. Ces personnes-là n’auraient pas tort. Les bêtisiers de fin de semaine sont souvent plus intéressants que les rétrospectives des meilleurs buts du week-end. Certes ils ne sont pas aidés par leurs médias. Du temps où les scénaristes des « Guignols de l’info » avaient du talent, la L1 était sujette aux moqueries et autres galéjades, dont Aimé Jacquet était le plus brillant des porte-paroles. Actuellement, Julien Cazarre se régale à taquiner des joueurs de L1 chaque week-end pour le plus grand plaisir du spectateur averti.

Pour le meilleur… mais surtout pour le pire

Dans ce papier, je me propose de vous présenter les quelques rares forces en présence de ce championnat qui auront peut-être la chance de passer le fameux cap des phases de groupes des différentes compétitions européennes et qui auront encore le privilège d’apparaître sur les écrans au retour de la pause hivernale. Un éclairage tout particulier sera effectué sur les deux représentants français en Ligue des champions.

On ne va pas se mentir, ce n’est pas par son suspens que la Ligue 1 vend du rêve. La route semble toute tracée pour un nouveau titre francilien. Cela vous ferait-il penser à un championnat plus proche de chez nous ? Vues les sommes investies, si vous cherchez de l’émotion et des rebondissements en tête du classement, changez de crèmerie et préférez miser sur un épisode de « plus belle la vie ».

Cet été je n’ai pas ri.

Ndy Assembé observant un tir de Jimmy Briand

Les dirigeants de la Ligue 1 font donc l’impossible pour garder un minimum de suspens. Ils ont réussi l’exploit de vendre leur came 748,5 millions d’euro. Ça fait cher pour voir Caen battre péniblement Amiens 1-0 alors si en plus le suspens n’y est pas… Certes l’AS Monaco se terre en embuscade, prêt à profiter de chaque faux pas de Paris. Comme celui du dernier week-end par exemple. Un monstre d’intelligence et de puissance de jeu venu du sud-ouest de la France a mis en déroute la machine bien huilée parisienne. Montpellier n’a pas garé seulement un bus devant le but, mais il y a mis tous les camions-poubelles avec lesquels la famille Nicollin a fait fortune. Tactique payante puisqu’ils ont su obtenir un 0-0 de haut vol. Ce score est plus conforme aux critères d’une L1 classique que le 6-2 de ce week-end contre Bordeaux. Pour voir un tel spectacle, autant rester chez soi.

Monaco comme un ouragan ?

Rester chez soi… Un crédo dont le supporter monégasque a fait son adage. Un des rares stades de l’élite européen du football dans lequel un supporter lausannois ne se sentirait pas dépaysé en termes d’ambiance, la chaleur en plus. Peut-être que Conforama a racheté le nom de la Ligue 1 pour s’implanter plus facilement dans le tissu économique monégasque ? Il faut dire que leur slogan « Bien chez soi, bien moins cher ! » semble tout à fait s’adresser à leurs supporters. Certes, il est facile de se moquer de leur public ou de son absence du moins. Mais qui sont ces fameux 7000 supporters qui remplissent Louis II ? Est-on vraiment face à des fils à papa, habillés en Armani plutôt qu’en Fred Perry ? Non ce sont des gars normaux dans un pays de riches. Dans ce pays, être supporter de l’ASM deviendrait presque un acte de rébellion. Chose méconnue, ils utilisent leur argent pour partir en week-end puisque l’ASM est dans le top trois des parcages à l’extérieur. L’attrait de villes comme Lille, Guingamp ou Amiens sûrement… Comprenez-les. Si on a les moyens de passer un peu de temps au Roudourou ou à Marcel-d’Ornano, pourquoi s’en priver ? De là à dire que les villes les accueillants sortent le grand jeu sécuritaire, c’est un pas que je n’oserais franchir. Ou peut-être pour parquer et surveiller l’afflux de Maserati et autre Ferrari ?

Depuis son retour de L2 en 2013 et l’arrivée de fonds russes, cette équipe a su s’entourer de gens compétents dans le recrutement et imiter le modèle économique de Porto. Facile me direz-vous quand on recrute la plupart de son staff au Portugal. Il n’empêche, réussir à vendre deux joueurs qui n’ont même pas une saison professionnelle dans les jambes, 80 millions pour Martial et 180 millions pour Mbappé, moi j’appelle ça du génie. Ou alors ils ont un bon appeau à pigeons. Manchester United et Paris faisaient office de pointure dans ce domaine. Ils ont ainsi pu construire une belle équipe, composée d’une alchimie de joueurs intelligents et talentueux. Le savant mélange entre anciens et jeunes pépites a fait ses preuves depuis maintenant trois saisons. Jusqu’à les mener en demi de la « Champions Ligue » où la venue d’un outsider dans le dernier carré légitime prouve que tout le monde a sa chance et que cette compétition n’est pas réservée qu’aux quatre grands championnats. Quelle blague ! Argument aussi convaincant que lorsque l’on nous sort les bienfaits de la 3ème réforme sur les entreprises.

Réaction de Luis Fernandez devant le match Troyes- Stade Rennais

Viennent ensuite les quelques équipes qui jouent l’Europa League. Équipes qui chaque année donnent tout pour se qualifier pour l’Europe mais ne la jouent pas l’année suivante pour « ne pas brader le championnat de peur de ne pas pouvoir accéder aux places qualificatives européennes ». Logique implacable !  Actuellement, derrière les deux monstres du championnat est tapi dans l’ombre l’ogre bordelais qui attend son heure. Depuis leur dernier titre en 2009, ils ne se sont jamais vraiment remis du départ de Gourcuff qui offrait caviars sur caviars à Gouffran, une vraie mitraillette à buts. Leur départ a laissé un Blanc. Ils ont à cœur de revenir au sommet. N’occultons pas non plus le très beau « OM Champion’s Project» instauré par Franck McCourt et qui tient actuellement toutes ses promesses. En termes de tocard, il semble battre joliment la mesure. Evra fait figure d’étalon. Un régal je vous dis.

Je ne vais pas continuer ma tartine plus longtemps. J’espère pouvoir par la suite aborder des thèmes plus spécifiques, vous faire partager des aventures plus centrées cette fois sur un beau 0-0 du Stade-Rennais, une mauvaise relance de Jouffre qui a causé la perte de son équipe contre Caen ou parler de la formidable victoire de Raon l’Etape contre Metz qui contribuera à forger la légende de la magie de la coupe de France. La L1 est un vivier inépuisable de chèvres. Il ne tient qu’à vous d’en rigoler.

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1 Commentaire

  1. Je viens de tomber par hasard sur votre billet… votre vision du Champions Project est pour le moins intéressante, tant les faits donnent tord à tous les marroneurs de la seule Etoile de France… Certes, en octobre tout n’était pas rose mais si on regarde ce que les matchs ont donné, on se rend compte que McCourt a les choses en main!

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