Lettre ouverte à Christian Constantin

Cher Christian,

Tu as été attaqué un peu partout dans la presse et sur CartonRouge.ch pour la politique sportive que tu mènes au FC Sion et tes sempiternelles interventions dans la gestion de l’équipe. La plupart du temps, c’était ma foi fort justifié. Toutefois, tu ne veux écouter personne. Plus l’on énonce fort des vérités criardes et criantes, et plus tu cries fort en retour. Il suffit de se promener à l’abord des vestiaires pour entendre à la fois tes braillées et la virulence de tes propos qui font le pain béni des journalistes.Je vais tenter une approche plus douce (j’ai vraiment du temps à perdre !) pour essayer de te raisonner (oui, vraiment beaucoup de temps à perdre décidément). Les Valaisans aiment le FC Sion. Tu trouveras même des retraités qui n’ont jamais mis les pieds à Tourbillon mais qui se soucient des résultats du club et de sa pérennité (tu sais, on parle de long terme ici). Il ne fait aucun doute que tu as investi énormément de ta personne lors de ces dernières années pour rebâtir un club qui allait s’éteindre sans ton intervention. On n’enlèvera pas de ta carte de visite, ni ta passion ni ton énergie pour amener le FC Sion vers les sommets du foot suisse et même international (même si ce n’est guère raisonnable ?).

Toutefois, après ce début de saison «marseillais», tu te dois d’écouter les signaux d’alarme qui raisonnent tout autour de toi. Le FC Sion a toujours été une équipe de copains avant tout et étant alpine, elle a gravi des montagnes car tous les joueurs tiraient à la même corde. Je te rappelle qu’on a gagné des finales de Coupe avec des Cina comme attaquant et des Balet en défense. Devraient-ils rougir de leur carte de visite par rapport aux grands internationaux du club (Saborio, Kali et tutti quanti ?). L’équipe actuelle n’en est pas une. C’est juste une collection d’individualités dont l’ego est inversement proportionnel à leur capacité footballistique. 17 nationalités différentes, des dizaines de langues parlées, un Chedli qui a fait tout et n’importe quoi sur et hors du terrain, un Saborio qui se plaint de ne plus jouer alors qu’il a scoré plus souvent avec madame que sur un terrain ces trois derniers mois, des traducteurs dans tous les coins pour faire passer les messages du pauvre Bigon. C’est le vrai bordel.
A Istanbul, tes joueurs faisaient peine à voir, après avoir été tant chouchoutés durant leur transport, à l’hôtel et par une sécurité démesurée alors que les Turcs n’en avaient rien à secouer du petit FC Sion ! Sur le terrain, aucune volonté, ni discipline. Une seule image me reste en tête. Image d’un élève prétentieux plus soucieux de l’apparat que de substance véritable, tout un symbole pour ton équipe. C’était Adeshina qui essaya de lever le ballon par-dessus le défenseur en coinçant le ballon entre ses chevilles comme si son équipe gagnait 4-0 alors que c’était l’inverse. C’était un tour de cirque mais pas un geste de vrai pro. Tu devrais emmener tes amateurs à Everton pour voir ce que c’est que de «ruffer» sur le terrain et d’aimer passionnément un club, là où les joueurs vont jusqu’à embrasser l’écusson de leur club comme s’ils embrassaient leur copine.
Reviens à des valeurs plus simples, des valeurs valaisannes que tu prétends comprendre quand tu les affirmes dans des interviews «humaines», notamment celle avec Darius Rochebin sur la TSR : volonté, amour propre, hargne, amitié et résilience.  La Champion’s League, on sait même pas la prononcer correctement en valaisan, alors oublie cet objectif. Comprends le message de jeudi soir où vous vous êtes faits déculotter par une bonne équipe turque bien friquée, mais sans plus.

Observe autour de toi des modèles de foot suisses qui marchent. Tiens, tiens, le FC Zurich par exemple, pétri de talent suisse (et ça remplit aussi son stade), emmené par des mercenaires de deuxième zone, renforcé par des joueurs de ligue B (Alphonse), entraîné par un bon Suisse. Leur palmarès : champion suisse deux fois d’affilée, deuxième du championnat et qualifié pour le deuxième tour de l’UEFA. Ça t’inspire pas un peu ?
Garde les 500’000 francs que tu veux investir dans la télé du FC Sion (on croit rêver, tu veux faire une émission de caméra cachée ?), réduis le budget vacances d’Urfer (tu aiderais la planète) et cherche des talents en Valais, voire même en Romandie et soyons fous, en Suisse allemande. Relance le centre de formation du FC Sion qui t’amènera plus de satisfactions que de regarder des grands internationaux comme Nwaneri (je me mords les lèvres) déblayer plus souvent qu’à son tour dans le vieux Totomat de Tourbillon.
Une dernière chose, prends exemple sur certains grands managers de club anglais qui ne détruisent pas systématiquement les performances de leurs joueurs devant les journalistes, même si ça te démange. Regarde les Wenger ou autre O’Neill qui cherchent avant tout à relever le positif dans les performances de leurs amis (les joueurs) et à ne pas les enfoncer moralement un peu plus. Tes joueurs ne sont pas des fillettes ni des employés. Ils pourraient devenir des hommes s’ils sont traités comme tels et s’ils portaient l’avenir du FC Sion dans leur cœur plutôt que dans leur porte-monnaie.
Tu sais apporter des changements dramatiques à ton club. Le temps est venu mais cette fois, écoute ceux qui tiennent vraiment au FC Sion et de grâce, n’évince pas Bigon qui est tout juste une victime de ton système.
Bonne,
Archie Boxcottage

Écrit par Archie Boxcottage

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7 Commentaires

  1. Cest toujours mieux que les articles sur lOM.

    En outre, je partage le point de vue du journaliste. Constantin est en train de faire plus de mal quil a fait de bien.

  2. « emmené par des mercenaires de deuxième zone, renforcé par des joueurs de ligue B (Alphonse), entraîné par un bon Suisse. »

    « n’évince pas Bigon qui est tout juste une victime de ton système. »

    Faudrait savoir!
    Garder Bigon ou le vider parce que ce nest pas un « bon Suisse » (tiens, ca va faire plaisir a M. Freysinger cette phrase)

  3. Cest quant meme un comble que de tout essayer de ramener à la politique et à lUDC…sur un site sportif !
    Finalement plus on en parle, plus ils doivent se frotter les mains dans ce parti

    bizarre ce dernier post…on essaie de faire un amalgame qui nest pas du toutle but de larticle…

  4. tout à fait daccord avec CC arrétons de ramener le sport à la politique. La suisse doit etre un pays formateur mais quil le soit tous les clubs douvent sy mettrent et non plus prendre des joueur au 4 coins du monde

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